Les membres du groupe Hatari ont profité d’un court moment où ils étaient filmés pendant le décompte des points du concours organisé à Tel-Aviv pour brandir des écharpes palestiniennes.

«En tant que participants à l’Eurovision, nous avons le pouvoir de dénoncer l’absurdité d’organiser un tel concours dans un pays marqué par le conflit et la désunion», affirmaient d’une seule voix Klemens Nikulásson Hannigan, Matthias Tryggvi Haraldsson et Einar Hrafn Stefánsson, les trois membres d’Hatari. Ce projet musical techno punk rock formé en 2015 se revendique anticapitaliste et antisystème. Après la victoire de Netta Barzilai en 2018, certains d’entre eux avaient signé une pétition en ligne appelant au boycott de l’Islande à l’Eurovision organisé en Israël. »

Les chanteurs d’Hatari avaient par avance annoncé qu’ils se rendraient effectivement à la finale de l’Eurovision au pays de l’apartheid, mais qu’ils entendaient bien se saisir de l’occasion pour prendre position, publiquement, en faveur de la Palestine.

Voir aussi l’article paru dans médiapart :

« L’entreprise de ripolinage d’une pop- musique essentiellement chargée de véhiculer les magnifiques valeurs occidentales, bling-bling, pseudo émancipation sexuelle, consumérisme qui prétend  faire fi de toute considération géopolitique instrumentalisé par le chauvinisme.

Le fait qu’Israël se serve objectivement de tous les événements internationaux de ce type pour se refaire une image cool et tolérante est une évidence pour tous, y compris pour les organisateurs – qui ont passé un temps considérable de l’année à dégoupiller systématiquement toutes les attaques du mouvement BDS qui invitait à se détourner de cette pseudo compétition.

Ainsi Madonna, invitée vedette, a été fustigée par ses fans pour sa participation éhontée. Le cachet de l’opération semble pouvoir justifier toutes les compromissions de ces artistes sur le déclin. Elle a fait présenter dans sa chorégraphie les drapeaux israélien et palestinien probablement pour tenter de se dédouaner, mais ne faisant qu’attester de sa stupidité et de sa lâcheté.

Un peu plus courageux mais pas vraiment téméraires, les artistes islandais ont brandi des écharpes où était écrit «Palestine» aux couleurs du drapeau.

L’ensemble de ces incidents témoignent que ni Israël ni ses affidés ne peuvent se prévaloir d’aucune sérénité dans leurs manœuvre dégradantes pour taire la colonisation dont le monde entier est témoin.

À chaque fois qu’Israël investit la scène internationale, culturelle ou sportive, universitaire ou commerciale, son attitude de criminel et d’oppresseur sera constamment rappelée et les manifestations seront l’occasion justement de braquer le projecteur sur les exactions commises par le prétendu seul État démocratique du Moyen-Orient et pour rappeler que les moyens de la société civile pour combattre ces crimes est de pratiquer un boycott actif de ses produits et manifestations. »

https://blogs.mediapart.fr/edition/palestine/article/190519/euro-ripolin-vision-tel-viv-2019