Introduction de la traduction en français

Si ce texte nous a parlé, dans le fait qu’il remet en cause la mainmise grandissante des politiques d’identité dans les espaces anarchistes, certains passage nous ont posé question, et nous sommes en désaccord avec d’autres. Les idées d’égalité et de justice défendues par les personnes qui ont écrit ce texte ne nous parlent pas. Pour nous ces notions sont inhérentes au monde dans lequel on vit, et dans un monde sans autorité, personne n’aurait (ni ne pourrait se donner) la légitimité de définir ce qui est juste ou égal. Nous préférons faire appel à l’éthique de chacune pour avoir l’intelligence de chaque situation, pour savoir reconnaître celles où quelqu’un est lésé, et surtout pour faire entendre sa voix, à un ou à plusieurs, lorsque l’on vit soi-même une situation où l’on est lésée. Nous refusons d’appeler cela justice ou égalité, car ce sont des mots qui viennent du monde dont nous souhaitons la destruction. Dans le même ordre d’idées, le terme « internationalisme » utilisé en fin de texte nous semble, en tout cas dans son étymologie, donner encore trop d’importance à la notion de frontière. Nous préférons à ce terme trop empreint de gauchisme celui d’antinationalisme ou d’anationalisme.

Une grande importance dans ce texte semble être donnée au prolétariat et la à lutte des classes. Pour nous, « prolétariat » n’est qu’une catégorisation de plus et elle ne dit rien sur la volonté d’un individu à en finir avec ce monde. Beaucoup de prolétaires souhaitent simplement gagner confortablement leur vie, et à l’inverse il existe des personnes venant de familles bourgeoises qui sont sincèrement anarchistes.

Le passage sur les accusations de « fascisme » à l’encontre de féministes radicales nous a posé question sur la vision que les personnes qui ont écrit ce texte pouvaient avoir à propos des personnes trans. Nous les avons contactées pour leur poser la question, et elles nous ont répondu qu’elles voulaient pointer dans ce passage l’utilisation abusive de l’accusation de fascisme et de la désignation de « TERF » à la moindre critique qui pouvait être faite à l’encontre des luttes et des perspectives de certaines personnes trans. Elles nous ont par ailleurs dit qu’elles comprenaient et soutenaient les personnes trans et qu’elles étaient solidaires du mouvement queer, qu’elles encouragent ces personnes à s’auto-organiser et à se battre pour leur dignité, mais qu’elles n’acceptent pas qu’un groupe de personne impose sa volonté sur d’autres, en particulier lorsque le but de ce groupe est une meilleure intégration au sein de la société capitaliste. Quant au terme « queer », elles l’entendent comme une volonté de s’extraire de toutes les normes et de détruire tous les systèmes de catégorisation.

À propos de la traduction en elle-même : nous n’avons pas souhaité nous conformer à la norme du point médian. Nous avons préféré accorder les mots indifféremment et aléatoirement. Aucune de ces deux méthodes n’est idéale, mais nous préférons ne pas nous conformer à la première qui tend à s’institutionnaliser.

 

L’anarchisme en Royaume-Uni est une blague. Symbolisant autrefois des luttes acharnées pour la liberté, le terme a été galvaudé par des militants et militantes de classe moyenne déterminées à protéger leurs propres privilèges pour ouvrir la voie à des politiques d’identité intolérantes, séparatistes et haineuses. Nous écrivons ce texte pour reprendre l’anarchisme à ces politiciens de l’identité.

Nous écrivons en tant qu’anarchistes qui avons nos origines dans les luttes politiques du passé. Nous sommes anti-fascistes, anti-racistes et féministes. Nous voulons la destruction de toutes les oppressions et nous prenons une part active dans ces luttes. Notre point de départ n’est cependant pas le langage dense des universitaires libéraux de gauche, mais de l’anarchisme et de ses principes : la liberté, la coopération, l’entre-aide, la solidarité, l’égalité pour tout le monde. Les hiérarchies de pouvoir quelque soit les manières dont elles se manifestent, sont nos ennemies.

Les politiques d’identité font partie de la société que nous voulons détruire.

Les politiques d’identité ne sont pas libératrices mais réformistes. Elles ne sont rien d’autre qu’un terrain fertile pour les aspirants politiciens de l’identité de classe moyenne. Leur vision à long-terme est la complète inclusion de groupes traditionnellement opprimés au sein du système social hiérarchique et compétitif qu’est le capitalisme, plutôt que la destruction de ce système. Le résultat final est le capitalisme arc-en-ciel – une forme plus efficace et sophistiquée de contrôle social dans laquelle tout le monde a une chance de jouer un rôle ! Confinés aux « espaces safes » composés de gens comme eux, les politiciens de l’identité sont de plus en plus détachés du monde réel.

Un bon exemple est la « théorie queer » et la manière dont elle s’est vendue aux experts institutionnelles. Le concept de queer était il n’y a pas si longtemps quelque chose de subversif, désignant une sexualité indéfinissable, un désir d’échapper aux tentatives de la société de tout définir, étudier et diagnostiquer, de notre santé mentale jusqu’à notre sexualité. Cependant, en se préoccupant peu de la critique de classe, le concept a vite été récupéré par des politiciens de l’identité et des universitaires pour créer une nouvelle étiquette excluante pour une clique qui, ironiquement, est tout sauf libératrice. De plus en plus, le terme « queer » est un signe distinctif sympathique adopté par certaines personnes pour se faire passer elles aussi pour des opprimées, et éviter de se faire critiquer pour leurs opinions bourgeoises.

Nous ne voulons pas entendre parler du prochain événement auto-organisé, de la prochaine soirée queer ou du prochain festival de squatters qui exclut toute personne n’ayant pas le bon langage, le code vestimentaire ou les bons cercles d’amis. Revenez quand vous aurez quelque chose de réellement significatif, subversif et dangereux pour le statu quo.

Les politiques d’identité sont intolérantes, excluantes et clivantes. À un moment où nous avons plus que jamais besoin de dépasser nos petits milieux, les politiques d’identité sont dans l’entre-soi. Ce n’est sûrement pas une coïncidence. Alors qu’elles prétendent être inclusives, elles sont extrêmement excluantes, divisant le monde en deux grands groupes : les personnes-incontestablement-opprimées et les privilégiées par essence. Il y a en pratique peu d’entre-deux et le conflit est sans arrêt alimenté entre ces deux groupes.

Nous l’avons bien compris, il n’est pas uniquement question de classe, mais si on ne peut pas se mettre d’accord ensemble ne serait-ce que sur qui tiennent les rênes du pouvoir alors nous n’avons aucun espoir d’aboutir à quoique ce soit. Si leur perspective était vraiment la libération pour tout le monde alors ils n’auraient pas des opinions de clivage, montant constamment un groupe contre un autre à la manière du capitalisme et du nationalisme. Les choses qui troublent la simple binarité de l’opprimé contre le privilégié, tel que les expériences de vie personnelles ou les traumatismes (qui ne peuvent pas être clairement résumés par l’identité en tant que membre d’un groupe opprimé), ou les choses dont les gens ne peuvent pas se sentir à l’aise de parler tel que la santé mentale, ou la classe, sont souvent volontairement ignorées par les politiciennes de l’identité.

Car bien sûr, la chose la plus évidente est que : les problèmes auxquels nous devons faire face vont bien au-delà de la queerphobie et de la transphobie, mais concerne tout ce foutu système global d’esclavage, de destruction, d’exploitation et d’enfermement. Nous ne voulons voir personne en prison, que ce soit des « femmes » « trans » « noires », ou des « hommes » « cis » « blancs » (qui d’ailleurs constituent la majeure partie de la population carcérale au Royaume-Uni). Ce n’est pas surprenant que les politiques basées sur une telle exclusivité aboutissent à des engueulades internes incessantes et à se considérer mutuellement comme des ennemis, surtout lorsque l’on voit à quel point elles sont susceptibles d’être exploitées par les chefs politiciennes de l’identité de classe moyenne.

Les politiques d’identité sont un outil des classes moyennes. Il est clairement utilisé à outrance par des portes-paroles éduqués et qui s’exprime aisément dans le but d’asseoir et de maintenir leur propre pouvoir à travers la politique, le dogme et l’intimidation. Les origines aisées de ces militants sont non seulement trahies par leur utilisation du langage universitaire mais aussi par le sentiment que tout leur est dû et la légitimité qu’ils pensent avoir à utiliser le temps et l’énergie d’autres militantes pour mettre l’attention sur eux et leur états d’âme. En effet, un manque d’éthique, une certaine fragilité et une préoccupation pour le réconfort et le langage plutôt que pour les conditions matérielles et le changement significatif sont d’autres aspects qui révèle les origines de classe de beaucoup politiciens de l’identité.

On voit bien cela lorsque ces individus s’en prennent à d’autres personnes au moindre écart du code de pratique qu’ils ont unilatéralement imposé, considérant que tout le monde devrait penser comme eux ou a du temps à consacrer à intégrer ce code de pratique ; ignorant ainsi la réalité quotidienne de la lutte des classes.

Il y a une fausse équivalence entre le fait de faire partie des personnes-incontestablement-opprimées et faire partie du prolétariat. Bien au contraire, beaucoup de personnes-incontestablement-opprimées adoptent des valeurs libérales ancrées dans l’idéologie capitaliste plutôt que libératrices.

Une politique qui est basée sur le fait d’avoir le bon langage et d’être capable d’adopter le bon ton et les bons codes est intrinsèquement un outil de l’oppression. Elle n’est certainement pas représentative de celles et ceux qu’elle est sensé représenter, celles et ceux qui sont en bas de l’échelle. Une analyse anarchiste reconnaît que, même si quelqu’un peut faire partie d’un groupe opprimé, ses opinions politiques ou ses revendications faites en tant qu’incontestablement-opprimé peuvent être néanmoins purement libérales, bourgeoises et pro-capitalistes.

Les politiques d’identité sont hiérarchiques. Lorsqu’elle assoient le pouvoir et le statut de politiciennes mesquins de classe moyenne, les politiques d’identité sont hiérarchiques. Au delà des fourberies, imposer certains dogmes permet aussi à ce pouvoir de ne pas être remis en question. Cela inclut : des hiérarchies implicites d’oppressions ; la création et l’utilisation de notions chargées sensées provoquer une réponse émotionnelle (« trigger », « ne pas être safe », « TERF », « fasciste ») ; ceux et celles qui n’appartiennent pas à des groupes spécifiques sont considérées comme illégitimes à avoir une opinion sur les idées politiques de ces groupes ; l’idée que les membres du groupe n’ont en aucun cas à expliquer leurs idées aux non-membres ; voir tout discours alternatifs comme étant violent ; et l’idée que l’on ne peut critiquer une porte-parole ou un membre de ces groupes (aussi nazes soient ses idées) en vertu du fait qu’il soit incontestablement-opprimée.

Ces dogmes sont utilisés pour maintenir des normes, que ce soit dans des sous-cultures ou plus généralement dans la société. Les anarchistes devraient se méfier de toute tendance basée sur des principes immuables, particulièrement celles qui créent de toute évidence des hiérarchies.

Les politiques d’identité exploitent souvent la peur, le manque d’assurance et la culpabilité. Il est important que nous reconnaissions cela sur deux fronts. Premièrement, elles sont utilisées pour rendre impuissant plutôt que de permettre de gagner en autonomie, comme elles le prétendent. Elles renforcent l’idée que le gens sont des victimes fragiles plutôt que des acteurs du changement, et qu’elles ont de ce fait besoin de chefs. Bien que les « espaces safes » et le langage soient importants, l’ampleur de l’obsession par ces notions n’est pas un signe de force mais de victimisation auto-entretenue.

Deuxièmement, à travers l’anxiété sociale, elles rendent toute autre personne coupable d’être d’une manière ou d’une autre privilégiée et d’être entièrement responsable des gigantesques systèmes d’oppression qui ne bénéficient en fait qu’à quelques uns. Elles permettent aussi à celles et ceux au sein de groupes de minorités qui bénéficient de structures étatiques ou capitalistes de ne pas être tenues pour responsables de leurs actes oppressifs ou de leurs comportements entachés de préjugés.

Une analyse anarchiste implique que nous reconnaissions que les membres de groupes opprimés peuvent aussi occuper des positions répressives ou d’élites, et doivent de la même manière être contestées, et pas être lâchement acceptées.

Les politiques d’identité ont infesté les espaces anarchistes

Malheureusement, l’anarchisme est vidé de sa substance dans une course au virtue-signal[1], pour être de « bons alliés ». La culture de l’allié se manifeste trop souvent par une acceptation aveugle des opinions de celles et ceux qui sont incontestablement-opprimées, ou qui prétendent l’être, peu importe qu’ils aient ou non des idées ou des comportements merdiques. Cette culture incite la soumission aux opinions des autres, à renier ses idées anarchistes et à la lâcheté.

Nous n’avons pas à donner une tribune aux chefs autoproclamés qui ne sont pas d’accord avec nos idées. Il est donc ironique que nous ayons permis à des groupes n’ayant que peu, voire aucune, opinion politique radicale d’entrer dans nos espaces, de clore le débat, et de décréter que tout ce qui s’opposait à leur point de vue était fasciste. Il devrait aller de soi que le fascisme n’est pas quelque chose à banaliser ainsi.

Nous sommes également surpris que des parallèles évidents avec les idées d’extrême-droite ne soient pas faits. On retrouve notamment ce parallèle avec d’un côté les féministes qui se font traiter de « féminazis » et de l’autre l’accusation de « fascisme » à l’encontre de féministes radicales par certaines personnes trans. Dans le même ordre d’idée, des slogans appelant à tuer les « TERFs » apparaissent régulièrement dans les espaces anarchistes, que ce soit sur Internet ou dans le monde réel. Il est choquant que la violence de cette misogynie soit applaudie et non condamnée.

L’anarchisme est contre les dieux. Y a-t-il une phrase qui résume mieux l’anarchiste que « Ni dieu ni maître » ? De telles hiérarchies et exclusions sont opposées à l’anarchisme. Par le passé, « nous » assassinions les politiciens, et un nombre incalculable de compagnonnes ont payé de leur vie la lutte contre le pouvoir. Aujourd’hui encore, nous rejetons les politiciens de toute sorte, qu’ils soient de droite, de gauche, ou qu’ils se voient comme les cheffes de mouvements basés sur l’identité. Accepter d’être menés par d’autres est contraire aux principes les plus basiques de l’anarchisme, car nous pensons que nous sommes tous égaux. De la même manière, nous n’acceptons pas le fait que l’on ne puisse pas remettre en question les positions tenues par d’autres militants ou ceux qui se prétendent anarchistes – ce sur quoi les politiques d’identité ont trop souvent tendance à insister.

L’anarchisme ne supporte pas la religion et les anarchistes ont une longue histoire conflictuelle avec elle. Il est embarrassant de voir la manière dont tant de ce qui se fait passer pour de l’anarchisme actuellement au Royaume-Uni fait l’apologie de celles et ceux qui veulent éviter toute critique de leur propre sexisme et de leur conception patriarcale, voire veulent perpétuer leurs religions oppressives, simplement parce que des conservateurs réactionnaires les traitent comme des boucs émissaires.

La destruction de projets anarchistes est menée et applaudie au nom des politiques d’identité, simplement pour aller dans le sens de personnes qui n’ont rien à faire de l’anarchisme. Et si qui que ce soit remet cela en question, il risque d’être insulté voire frappé – comportement autrefois critiqué mais qui est aujourd’hui toléré car il vient de personnes considérées comme opprimées. Ici plus qu’ailleurs, l’échec total des idées anarchistes de la part de celles et ceux qui sont sensés les représenter est criant. À commencer par Freedom News dont le support acritique à des groupes n’ayant que peu en commun avec l’anarchisme est honteux.

L’anarchisme refuse les politiques d’identité. L’anarchisme n’est pas une autre identité comme certaines personnes aiment à le penser. Cela est une réponse crasse et irréfléchie venant de politiciens de l’identité et une manière d’éviter d’avoir à répondre à de vraies questions politiques. Cela montre aussi une incompréhension de la manière dont les politiques d’identité sont utilisées pour manipuler et saboter des espaces anarchistes pour des intérêts personnels. Bien sûr, « anarchiste » peut aussi être revendiqué comme une identité, et les anarchistes sont enclins (souvent à juste titre critiquées) à des comportements sectaires. Mais les similarités s’arrêtent ici.

Contrairement aux politiciennes de l’identité ou du SWP[2], la plupart des anarchistes n’essayent pas de recruter des adeptes, mais tentent plutôt de répandre des idées qui aideront les communautés à se battre pour elles-mêmes d’une manière qui ne peut être récupérée. Notre intérêt est radicalement différent et particulier en ce sens que le cœur de nos idées n’est pas de promouvoir notre pouvoir personnel et notre statut. L’anarchisme encourage les gens à tout remettre en question, même ce que nous avons à dire, dans un esprit de liberté.

Contrairement aux caractéristiques excluantes, fondamentales des politiques d’identité avec ses inclus et ses exclus, l’anarchisme est pour nous un ensemble d’éthiques qui guide la manière dont nous comprenons et réagissons au monde. Il est ouvert à quiconque voulant voir et écouter, quelque chose que tout le monde peut ressentir, peu importe le milieu duquel elle vienne. Souvent les résultats sont divers car les gens le combine avec leur personnalité individuelle, leurs expériences de vie, et d’autres aspects de leur identité.

Personne n’a besoin de connaître le mot anarchie pour le ressentir. C’est un ensemble d’idées simple et cohérent qui peut servir pour diverses situations allant de l’orientation lors d’un conflit particulier, à la fondation de sociétés futures. Se référer aux principes anarchistes lorsqu’il y a un conflit à propos des politiques d’identité prend alors tout son sens lorsque nous sommes supposés être unies par ces principes.

Avoir une orientation homosexuelle ou avoir la peau noire ne change rien aux expériences vécues pour celles et ceux qui partagent ces caractéristiques, et signifie évidemment que l’on est susceptible d’avoir des liens sociaux, de l’empathie, ou un sens d’appartenance à ce groupe. Cependant, la vraie vie est en fait beaucoup plus compliquée et l’on pourrait avoir autant voire plus en commun avec une « femme » « blanche » « queer » qu’avec un « homme » « cis » « noir ».

Les politiques d’identité miment parfois le chauvinisme du nationalisme, avec différents groupes cherchant à bâtir leurs propres domaines de pouvoir selon des catégories venant de l’ordre capitaliste. D’un autre côté, nous sommes des internationalistes qui croient en la justice pour toutes. L’anarchisme cherche à faire se soulever toutes les voix, pas seulement celles des minorités. La croyance selon laquelle l’oppression n’affecte que les minorités plutôt que les masses est le produit d’idées bourgeoises qui n’ont aucun intérêt dans le changement révolutionnaire.

Les politiques d’identité nourrissent l’extrême-droite. Enfin, le degré auquel les politiques d’identité jouent dans la cour de l’extrême-droite mérite d’être souligné. Au mieux, les opinions « radicales » ressemblent de plus en plus à du nombrilisme hors sujet pour beaucoup. Au pire, les politiciens de l’identité de classe moyenne font un excellent travail en éloignant des personnes « cis » « blanches » déjà rendues impuissantes qui s’avèrent composer la majorité de la population aux Royaume-Uni et qui sont de plus en plus attirées par la Droite.

Ignorer ce fait et continuer à s’engager dans des conflits internes à propos des politiques d’identité serait le summum de l’arrogance. Et pourtant, à une époque où nous voyons les mouvements fascistes se multiplier, les anarchistes sont encore distraits par des politiques de division. Pour trop de personnes, les politiques d’identité ne sont qu’un jeu dont la tolérance conduit à une perturbation constante des milieux militants.

Conclusion. Pour nous l’anarchisme est la coopération, l’entraide, la solidarité, et le combat contre les réels centres du pouvoir. Les espaces anarchistes ne devraient pas être faits pour celles et ceux qui veulent seulement se battre contre celles et ceux qui les entourent. Nous avons une fière histoire d’internationalisme et de diversité, alors reprenons nos idées pour un avenir véritablement inclusif.

 

Traduit de l’anglais depuis https://wokeanarchists.wordpress.com

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Notes :

[1] Désigne le fait de faire montre de ses valeurs morales, ou ici de sa solidarité envers une cause.

[2] Parti socialiste des travailleurs (anglais : Socialist Workers Party, SWP). C’est un parti politique britannique trotskiste