Manœuvres contre la naissance d’une force

Le gouvernement n’a pas fait dans la subtilité. En effet, ce ne sont pas des clients car la majorité des gilets jaunes ne vote plus depuis longtemps : alors répression, mensonges et menaces. Des centaines d’arrestations, de blessés matraqués, deux morts lors d’accidents pendant les blocages, des centaines de pv pour dissuader les soutiens, la voilà la politique du « nouveau monde » de Macron. Et puis pour préparer les mensonges on instille le mépris : des hordes de pauvres quasi incultes, racistes et violents. Ces incidents abjects sont très minoritaires et les mettre en avant ne sert qu’à discréditer des salariés qui souvent ne s’étaient jamais engagés, et qui viennent aussi avec leurs préjugés… favorisés par une gauche qui les a abandonnés depuis longtemps. Il suffit de venir aux blocages pour s’en rendre compte : l’ambiance est familiale, organisée et souvent chaleureuse. Enfin on déballe le mensonge : face aux vrais enjeux du monde voici en jaune les égoïstes adorateurs de la pollution ! Cela marche un peu, alors il faut y répondre brièvement. L’argument déguisé pour faire bien en « transition écologique » consiste à opposer ceux qui discutent de la fin du Monde et ceux qui discutent des fins de mois. Mais la pollution globale est le fait pour plus 80 % des grandes multinationales, et plus de 90 % pour le réchauffement climatique. Les pesticides ce ne sont pas les gilets jaunes, la déforestation non plus, ce ne sont pas eux les actionnaires des trusts agro-alimentaires. Ah… ils ont des voitures moisies pour faire de la route et travailler pour des salaires de misère. Ont-ils le choix ? Les gilets jaunes ne mangent pas bio : comment le pourraient-ils lorsque les fins de mois commencent le 15 ? Que fait-on pour sortir de cette impasse ? On taxe le riches et les vrais responsables ? Non, ce gouvernement taxe les pauvres car ils sont plus nombreux ! Et cerise sur le gâteau, la presse a fait savoir que ces taxes écologiques ne serviraient pas à la fameuse transition mais à… équilibrer le budget. En résumé beaucoup de bavardage.
Et pendant ce temps-là on tente d’évacuer la question sociale.

Explosions à venir et un camp à choisir

La colère exprimée aux Champs-Élysées et ailleurs annoncent de possibles convulsions plus importantes. Pourquoi ? D’un côté l’affaissement social se poursuit et fait basculer des couches de plus en plus larges de la population dans la gêne, la précarité puis la misère. De l’autre les fortunes s’accumulent avec une insolence de plus en plus insupportable pour une majorité de la société.
Alors il faudrait que les colères s’additionnent pour changer la situation. Mais nous jeunes scolarisés — apprentis, lycéens et étudiants — que pouvons-nous faire ?
Certes on ne peut pas bloquer l’économie mais nous sommes les travailleuses et les travailleurs de demain.
Comment se faire une opinion ? D’abord il faut les voir, les rencontrer pour se rendre compte des mensonges. Ensuite il faudra choisir. Le camp de ceux qui dirigent la société et qui nous mènent à la catastrophe ou celui des « dangereuses classes populaires ». Ceux qui s’abstiennent sont d’une façon ou d’une autre pour le statu quo, et il n’y a plus de temps à perdre.
Les vrais choix ne sont jamais simples. Nos familles souvent se saignent pour nos études, déjà avec des diplômes trouver un emploi est difficile alors sans… les jolis discours ne font pas disparaître ce qui ressemble à un mur. Ne rien faire c’est ne pas aider ceux qui luttent pour le bien commun, et nous condamne à vivre nous-mêmes les conditions de vie que ce mouvement dénonce. Pour contourner ce mur, il faudra de l’audace, de l’organisation car notre force c’est le nombre, mais aussi de l’énergie et de la fraternité pour se tourner vers ceux que nous ne connaissons pas.

Que faire ?

Alors il faut regrouper les minorités, organiser des discussions les plus larges possibles, coordonner les lycées, organiser des Assemblées sur le campus, et sortir nombreux dans la rue pour bloquer cette société qui ne marche plus. Seuls ils seront vaincus, si la jeunesse s’engage on peut changer la donne.
C’est une folie de lutter ? Nous disons que c’est une folie de subir la loi de ceux qui volent nos familles, ruinent la planète, et nous destinent au chômage ou à trimer pour rien. Il faut sortir des chemins imposés.