Rappel des faits.

Jeudi 4 octobre 2018 : expulsion de l’ancien EHPAD réquisitionné rue de Bréa. Lors des négociations entre les pouvoirs publics et les habitant-e-s et soutiens, la préfecture avait dans un premier temps proposé de transformer le lieu en CAES (Centre d’Accueil et d’Evaluation de Situation… plus communément appelé « centre de tri »). Refus catégorique des habitant-e-s. Mairie et préfecture promettent alors un déménagement de 120 personnes vers un centre d’hébergement d’urgence inconditionnel. Les habitant-e-s acceptent la proposition. Oui mais… c’est finalement vers un un centre de tri que seront emmenés une partie des habitants de Brea. Un mensonge de plus au CV des politicien-nes… Le jour de l’expulsion, plus de soixante personnes sont remises à la rue. Encore plus ignoble : une dizaine d’exilés sont arrêtés, interrogés par la PAF, 4 d’entre eux seront enfermés en CRA à Rennes. Le lendemain, au petit matin, les personnes qui avaient trouvé un maigre refuge aux jardins des fonderies sont réveillées par l’arrosage automatique volontairement déclenché, leurs couvertures volées par la flicaille municipale. Le jardin sera bouclé par des grilles « eras » pour empêcher toute nouvelle installation.

Samedi 6 octobre. Promesses non tenues aux conséquences dramatiques, harcèlement quotidien des populations en exil dans la cité ligérienne par les services de la municipalité : en réaction à ces violences et pour réclamer haut et fort le droit de chacun.e de pouvoir circuler et de s’installer librement là où bon lui semble, des militant.e.s décident d’interpeller la mairesse nantaise de passage sur le marché de la petite Hollande. C’est là que le crime de lèse majesté aura lieu… Quelques grammes de farine seront déversés sur la noble tête de Johanna Rolland. Enragée, l’équipe de Jojo crie au scandale, l’adjointe à la mairesse Aïcha Bassal invective la petite dizaine de personnes solidaire des exilé-e-s. Comble de l’ironie, Aïcha ira jusqu’à faire de fausses déclarations aux flics et portera plainte pour injure en donnant arbitrairement le nom d’une camarade.

La suite est à pleurer… De rire ? Une petite farce se se transforme en grande pièce tragi-comique. Des moyens énormes sont déployés pour une pseudo affaire judiciaire : triangulations des téléphones, perquisitions dans les anciens logements d’un suspect et d’un local associatif servant de base où exilé.e.s et allié.e.s préparent tous les jours des repas pour des personnes sans abris. Interpellation violente aussi : la jeune femme M. sera arrêtée deux fois en moins de soixante-douze heures. Une première fois à la fin de la manifestation contre la politique Macron, le mardi 9 octobre. Etranglée par un BACeux, à la limite du malaise, elle fera 23:30 heures de garde à vue. A peine sortie, elle sera le lendemain interpellée une seconde fois devant le commissariat central de Waldeck-Rousseau. En effet, un petit groupe s’est réuni devant le commico (dont M.) en soutien à un ami exilé embarqué le matin meme lors d’une énième expulsion d’un lieu d’habitation. C’est alors qu’une douzaine de policiers bave aux lèvres arrive brutalement au milieu des personnes présentent et saisissent M. par chaque membre, un par jambe, un par bras et la transportent jusqu’à l’intérieur du commisariat. Elle effectuera les 30 dernières minutes de sa 1ere GAV qui sera prolongée de 24 heures supplémentaires. Quelques instants plus tôt, le jeune homme suspecté de l’enfarinage, suite aux nombreuses pressions policières et médiatiques et pour éviter à son entourage de subir une répression aberrante, décide de se rendre au commissariat où il est placé en garde a vue. Iels seront tout.e.s deux déféré.e.s le lendemain devant le tribunal en vu d’un passage devant le juge des libertés et détentions pour un placement sous contrôle judiciaire jusqu’au procès qui se tiendra cette semaine.

Parce que subir garde à vue et procès pour un peu de farine, c’est ridicule ; parce que parler de violence pour un peu de farine, c’est risible, alors même que les violences policières et étatiques subies chaque jour par les personnes racisé.e.s, avec ou sans papiers, aux frontières ou dans nos quartiers, ne cessent de s’amplifier, il est nécessaire de venir soutenir les camarades.

Rendez vous devant le palais de justice ce jeudi 22 novembre à partir de 13h30 pour une après midi festive. Fabrication de gâteaux sur place, pensez à vous équiper ;); !