Vous êtes syndiqué-e-s ? À la porte !

Au printemps dernier, en Turquie, 120 ouvrier.e.s de la marque de cosmétiques Flormar, du Groupe Rocher, sont licencié.e.s parce qu’elles-ils se sont syndiqué.e.s, afin de mieux se défendre contre la direction de l’entreprise qui leur impose de très mauvaises conditions de travail et des bas salaires .

Depuis mai, s’organise la résistance devant l’usine. La mobilisation est forte et constante. Un bon nombre d’autres syndiqué.e.s, associations et personnes solidaires les ont rejoints .

Comme seule réponse, la direction de l’entreprise a placé des caméras de surveillances et des barbelés autour de l’usine, elle envoie régulièrement la police pour intimider les manifestant.e.s, et essaie d’empêcher la communication entre les licencié.e.s et les employé.e.s.Retour ligne automatique
Plus grave, elle licencie encore davantage d’employé-e-s : 132 personnes ont été licenciées sur 400 employé-e-s dont une majorité de femmes depuis le début de la mobilisation. Licencié-e-s sur la base de la loi 25/2, les licencié.e.s ne peuvent même pas prétendre à des allocations chômage.

Gros profits… gros baratin

Cette multinationale s’appuie largement sur une image écolo-éthique pour faire sa publicité. Ce qui semble être une stratégie juteuse, puisque Yves Rocher en est aujourd’hui à 680 magasins dans le monde et à 1,2 milliards de chiffre d’affaire . La famille Rocher est la 38ème famille la plus riche de France.

Une des grandes valeurs humanistes affichée par la marque est la valorisation des femmes .Retour ligne automatique
Elle se targue d’avoir « l’art de sublimer les femmes » et de « répondre à toutes les attentes des femmes » ! Mais apparemment, cela dépend d’où elles sont et si elles consomment ou bien travaillent pour le groupe… Pour l’instant, la marque est loin de répondre aux attentes des travailleuses syndiquées de Turquie.

Si des ouvrier.e.s s’expriment sur la politique salariale de l’entreprise, on essaye de les faire taire à tout prix. On le voit avec Flormar, mais cette politique n’est pas une première pour le groupe Rocher. Retour ligne automatique
En 2005, 133 ouvrières de l’usine La Gacilienne au Burkina Faso (un des pays au PIB le plus bas du monde) détenue à 95% par Yves-Rocher avaient pareillement été licencié.e.s sans préavis ni indemnités car ces femmes s’étaient organisées face à des conditions de travail esclavagistes .

Quand l’arbre cache la forêt (d’exploitations)

Pour les profits, tous les moyens sont bons pour sous-payer sa main d’œuvre. Le groupe Rocher délocalise à l’étranger mais il fait aussi appel aux ateliers pénitentiaires des prisons françaises pour fabriquer ses produits. Et encore une fois, cette marque prétend tout « ignorer » des conditions exécrables dans lesquelles les prisonnier.e.s travaillent, et ce, pour des salaires ridicules et un droit du travail quasi inexistant .

Ce n’est pas des cosmétiques dont les travailleuses et travailleurs ont besoin pour avoir bonne mine et « être sublimé.e.s », mais des conditions de travail et de vie décentes !

Soutenons les ouvrières et ouvriers en lutte contre Flormar en Turquie ! Boycottons les produits Yves Rocher !

1. http://www.kedistan.net/2018/08/10/turquie-flormar-yves-rocher-resistance-continue/Retour ligne automatique
2. Visionner le reportage de la lutte en Turquie sur Youtube : « La beauté est dans la résistance »Retour ligne automatique
3. http://www.industriall-union.org/fr/la-marque-francaise-de-cosmetiques-yves-rocher-licencie-plus-de-100-salaries-syndiquesRetour ligne automatique
4. https://tinyurl.com/yb2gav7uRetour ligne automatique
5. http://www.yves-rocher-fondation.org/terre-de-femmes/Retour ligne automatique
6. http://rennes-info.org/Au-Burkina-Faso-le-Groupe-YvesRetour ligne automatique
7. Voir l’interview de la directrice de l’usine de fabrication Yves Rocher sur https://contrelenfermement.noblogs.org/?p=384

Et pour en savoir plus :
https://www.mediapart.fr/journal/international/110918/en-turquie-dans-une-filiale-d-yves-rocher-la-traque-aux-syndiques-ne-passe-pas?page_article=2


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