C’est à la suite d’années de mobilisations que les Breton·ne·s ont obtenu que les communes et départements du Finistère, Morbihan et des Côtes d’Armor généralisent la signalétique routière bilingue breton-français.

Après une intense campagne de démontage des panneaux routiers des voies express, l’Etat a annoncé le 29 mars 2018 par la plume du directeur interdépartemental des routes que « la mise en œuvre d’une signalétique bilingue est effectivement engagée sur le réseau routier national breton ». Toutefois seuls quelques panneaux directionnels ont été installés à ce jour sur des voies d’accès. Aucun le long des quatre voies. Aucun en Loire-Atlantique. Pire, le Préfet de Région Bretagne semble maintenant revenir sur sa décision en évoquant des arguments techniques. Qui plus est, l’État justifie son inaction par le fait que les collectivités locales n’aient pas toutes engagées cette démarche en faveur de la langue bretonne.

Les collectifs Ai’ta! et 44=BZH ont donc organisé conjointement Samedi 8 septembre une action en plein jour pour exiger l’installation immédiate de panneaux bilingues paritaires partout en Bretagne. Le lieu choisi, à Herbignac, en limite des départements du Morbihan et de Loire-Atlantique est en effet emblématique du refus de l’État et des collectivités locales de permettre à la langue bretonne d’exister normalement. Concrètement, il n’y a sur le terrain aucune logique dans les parcours de jalonnements routiers, qui sont bilingues parfois, et monolingues à d’autres endroits. A Herbignac où a lieu cette action, les panneaux sont en effet bilingues du côté Morbihan et uniquement en Français à quelques centaines de mètres du côté Loire-Atlantique. La généralisation rapide de la signalétique bilingue est donc indispensable.

Après avoir subi des difficultés à ouvrir des filières d’enseignement bilingue breton-français et à contractualiser des classes en Loire-Atlantique, suite à l’absence d’émissions en breton à la télévision publique en Loire-Atlantique nous constatons une fois de plus, de façon concrète, que les frontières administratives imposées par l’État entraînent un traitement discriminatoire pour les breton·ne·s qui souhaitent utiliser leur langue au quotidien, notamment en Loire-Atlantique.

Nous démonterons donc les panneaux monolingues pour faciliter et accélérer le déploiement d’une signalétique bilingue paritaire et mettre l’État et les collectivités face à leurs responsabilités.

La partition administrative de la Bretagne tue notre langue et notre culture à petit feu. Aujourd’hui nous annonçons notre détermination à ne plus l’accepter. Nous appelons également tou·te·s les breton·ne·s sensibles à la diversité culturelle et qui souhaitent la réunification de la Bretagne à venir l’affirmer haut et fort à Nantes, le samedi 29 septembre prochain lors de la grande manifestation pour la Démocratie en Bretagne et pour le droit de décider la réunification.