Durant 130 ans, Nantes fut la 1ère ville négrière de France, expédiant 1800 navires vers l’Afrique et déportant près de 600 000 esclaves Noir-e-s. Soit 43 % du trafic d’exportations, par lequel la ville de Nantes et ses familles bourgeoises d’armateurs (ayant encore des rues à leur nom) ont bâti leur fortune, tandis qu’aujourd’hui les pays africains en payent toujours le prix.

Ce lourd héritage négrier et colonial sera longtemps occulté et Nantes tente désormais d’améliorer sa réputation de ville raciste, notamment à travers le jazz.
Il y 100 ans, un groupe de soldats Afro-étasuniens, les « Harlem Hellfighters » donna le 1er concert de Jazz en Europe à Nantes, au théâtre Graslin, une fierté pour la municipalité de Nantes.

C’est ainsi que depuis 32 ans, le festival des Rendez-Vous de l’Erdre prétend mettre à l’honneur le Jazz et donne à Nantes l’image d’une ville ouverte à la «diversité culturelle». Quoi de mieux qu’une musique noire & contestataire, devenue blanche et élitiste, pour redorer le blason Nantais et rendre l’ancienne cité négrière «tendance».

Cet événement coûte au minimum 1 million d’Euros par an aux collectivités locales. Dans le même temps, 500 personnes (hommes, femmes parfois enceintes et enfants) dorment au square Daviais, dans des conditions extrêmement difficiles après avoir connu 8 expulsions manu militari en 9 mois. Cet argent pourrait être employé à l’accueil décent des exilé-e-s.

La municipalité PS instrumentalise la culture afro, avec une programmation quasi uniformément blanche, tout en appliquant avec zèle la négrophobie de l’État Français, dont les effets sont visibles square Daviais.

De ce fait, plusieurs actions se sont mêlées aux festivités :

Lundi 27 août : Lors de l’ouverture du festival, des banderoles ont été déroulées juste au-dessus de la scène « Ici, ça Jazz, à Daviais, le Blues » « Du Jazz Blanc pour effacer le passé négrier ? »

Vendredi 31 août : Durant l’enregistrement du live Jazz à FIP, dans un entre soi complètement blanc, le micro a été demandé sur scène pour que la parole soit enfin donnée à des exilé-e-s. Face à un refus catégorique, des slogans ont été émis pour se faire entendre « Solidarité avec les exilé-e-s » , « Un festival, ça coûte plus cher que de loger les gens dans la galère » devant un public réceptif qui a hué la position de la radio. La musique est politique, surtout le jazz !

Samedi 1er septembre : Un événement public à été lancé invitant chacun-e à un lâcher de bateaux en écho aux milliers d’exilé-e-s traversant la Méditerranée au péril de leur vie. Un cortège antiraciste, en soutien aux exilé-e-s, a ensuite déambulé à travers le festival et des banderoles ont été suspendues à 2 ponts de l’Erdre à la vue de tout le public présent au festival.

Aucun-e humain-e n’est illégal-e ! Aucune noyade n’est tolérable !
Détruisons les frontières, ouvrons les ports et accueillons dignement les exilé-e-s !