Ce matin lundi 23 juillet, les forces de l’ordre ont encerclé les Square Daviais pour expulser les 400 habitants et habitantes qui avaient posé leurs tentes depuis le 27 juin dernier. Un papier a été remis à chaque personne afin de se rendre à la salle municipale de l’Egalité.
Jusqu’à 17h, le guichet unique mis en place par la préfecture recevra les exilé-es un par un, en plein soleil et sans eau ni nourriture prévue, cela sera ramené par des bénévoles. Le nombre insuffisant de 100 places d’hébergement d’urgence, laissant donc à la rue 300 personnes est miroité et chaucun espère pouvoir y accéder. Selon le media Europe 1, les personnes en situation irrégulière se verront remettre une OQTF, un ordonnance pour quitter le territoire français. Ce guichet est donc un guichet de tri et ne propose en aucune cas un hébergement inconditionnel, ce qui avait été demandé par les collectifs et associations de soutien.

Si l’expulsion du campement avait été prononcé par le tribunal administratif (aumotif d’insalubrité, ce qui a été contredit par Médecin du Monde), les associations, les collectifs et bénévoles sur le terrain ont demandé à plusieurs reprises à rencontrer la mairie et la préfecture afin de trouver des solutions face à cette situation alarmante. Deux problèmes majeurs devaient être résolus : trouver des logements dignes et sur le long terme afin que plus personne ne soit à la rue et répondre à la crise alimentaire de la période estivale due aux fermetures de maisons d’accueil de jour pour l’été. Les pouvoirs publics ont ignorés ces demandes de rendez-vous.

L’expulsion et le guichet unique de la préfecture s’est mis en place dans des conditions opaques, sans qu’aucune information ne soit donnée en amont ni aux exilé-es ni aux bénévoles. La mairie de Nantes n’a pas demandé l’expulsion mais n’a proposé aucune solution de relogement, elle a seulement passé un contrat avec la Croix-Rouge afin de distribuer un encas le soir, composé de deux clubs sandwichs, un petit paquet de chips et une bouteille d’eau, à des personnes qui n’ont accès à un repas par jours.

A la fin de la journée, les personnes dublinées n’ont pas été reçues et seulement une cinquantaine d’hébergement sont attribués, certains pour seulement 3 jours !!! Cette expulsion aura été le moyen pour Nicole Klein d’enlever le campement des Daviais du centre-ville pour ne faire tâche et de faire un coup de com’. Ou va-t-on lorsqu’on se fait expulser de la rue ?

Dans une ville de 300 000 habitants, les 400 exilé-es de Daviais ne représente même pas un dixième de la population. Les laisser dormir dehors avec accès à un seul point d’eau et une seule toilette fermée la nuit, avec des clubs sandwichs comme seule nourriture démontre une chose : les pouvoirs publics ne souhaitent pas mettre en place une politique d’accueil des migrant-es qui soit digne et humaine.
Alors que le gouvernement vient de voter la loi Asile-Immigration qui durcit les conditions d’accès et d’accueil pour les demandeurs d’asile et qui légalise l’enfermement des mineurs, la réponse de la préfecture de Nantes face à la détresse humaine est la répression et tandis que la mairie, d’habitude si prompte à faire de la com sur le dos exilé-es s’enferme dans le silence et laisse faire.

Les frontières et la répression ne sont pas une solution !

Solidarité et réquisition des logements vides !