Depuis plusieurs semaines des femmes, des enfants et des hommes vivent dans des conditions indignes à Nantes. Ainsi, près de 400 personnes sont contraintes de vivre sous des tentes et abris de fortune square Daviais en centre-ville et également sur d’autres sites depuis l’annonce de l’expulsion. Cette situation fait suite à l’expulsion de plusieurs squats ces derniers mois sans proposition de relogement.

Alors que les pouvoirs publics annonçaient mercredi 18 juillet l’évacuation de ce campement pour cause d’insalubrité, les associations s’inquiètent des modalités d’hébergement de toutes les personnes présentes sur le campement. En effet, les pouvoirs publics conditionneraient l’accès à un hébergement aux seules personnes acceptant de déposer une demande d’asile, mettant ainsi dangereusement en cause le principe d’inconditionnalité de l’accueil inscrit dans la loi : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » article L345-2-2 Code de l’action sociale et des familles.

200 places d’hébergement prévues pour les 400 personnes du campement

La situation est d’autant plus inquiétante que seulement une personne sur deux pourra être hébergée. Les pouvoirs publics semblent ne disposer que de 200 places d’hébergement sur l’ensemble de la région. La Cimade, la Fédération des acteurs de la solidarité, Médecins du Monde et Médecins sans frontières alertent quant à la réponse proposée aujourd’hui par l’État suite à l’ordonnance du tribunal administratif autorisant l’évacuation du site, regrettent que la concertation en urgence n’ait pas eu lieu en amont de cette décision et s’inquiètent de l’absence de solutions pour l’ensemble des personnes en situation de grande vulnérabilité présentes sur ce campement.

La mise en place d’un diagnostic de la situation administrative et sociale des personnes après leur dispersion n’est pas une proposition sérieuse.

Quelle prise en charge médicale et quel accompagnement social pour les personnes ?

La situation sanitaire sur ce campement est des plus inquiétante : l’accès aux points d’eau est restreint et les conditions d’accès à l’hygiène y sont très précaires. Cela a engendré des problématiques importantes de santé.

Ces 400 personnes ont besoin d’être mises à l’abri, d’avoir accès aux soins et à leurs droits ; pas d’être expulsées pour la troisième fois en un mois. Déplacer le problème ne résoudra rien. Les associations s’inquiètent du devenir des personnes et des risques de reconstitution de campements dans les jours et semaines à venir, à Nantes ou ailleurs en France.