Ouarzazate-Maroc

Le patron des mines d’Imini s’est appuyé sur une milice de vandales pour casser le
sit-in, sous le regard approbateur des autorités locales. Un mort, 6 arrestations
arbitraires dans le camp des ouvriers CDT, silence ou complicité des magistrats ?
les vrais coupables bénéficient-ils de l’impunité ?

Récit d’un feuilleton en route depuis plus de 6 mois .

Quand on parle des mines d’Imini relevant de la Société Chérifiènne des Etudes
Minières (SACEM), c’est souvent pour dénoncer la précarité, la cadence de travail
effrénée, la mauvaise gouvernance, l’enclavement d’une population déshéritée, et la
poll
ution tou
te aussi pernicieuse. Mais surtout le climat antisyndical dans lequel elles évoluent
dangereusement. Si on examine le mouvement de contestation des travailleurs qui a
prévalu au cours de ces trois dernières années au sein de ce bassin minier, on est
immédiatement scandalisé par l’inflation alarmante des plaintes et des poursuites
judiciaires entamées par la Direction locale à l’encontre des ouvriers et cadres de
la mine et ceux qui les représentent, sans compter les menaces de manière
récurrente, les harcèlements et les intimidations au quotidien. Cet acharnement a
atteint son comble avec l’ouverture de la procédure de redressement de la mine au
mois de novembre 2001, après quoi ont succédées à tout azimuts une succession de
mesures internes liberticides, mettant au rabais les droits et acquis des ouvriers
accumulés après tant d’années. Cela explique la volonté débridée de la Direction,
animée par les seuls impératifs
de profi
t, à affaiblir le mouvement syndical et à saper la négociation collective,
instrument essentiel de l’action syndicale.

Dans sa stratégie antisyndicale, la Direction a toujours préférée les manœuvres
insidieuses et criminelles au dialogue social, bafouant ainsi les conventions de
base de l’O.I.T et les droits les plus élémentaires consignés dans la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme, et n’a jamais manqué d’occasion que ce soit pour
nourrir les discordes et les divisions sur des sujets épineux qui font l’objet de
contestation ( déménagement, électricité, transports, etc.), ou pour apporter
atteinte à la légitimité même de la représentation syndicale. C’est dans ce sens
qu’elle a également procédé tant de fois à des coupures électriques au sein du
village de Boutazoulte , au sabotage des installations électriques à proximité du
village en moyennant des bandes de voyous et
elle a r
éussi à manipuler un ouvrier , bien qu’il ne soit pas membre de la Commission du
Statut, pour témoigner en imposteur au nom des ouvriers au Tribunal de Commerce de
Casablanca. De même que plusieurs avertissements ont été aussi adressés aux ouvriers
résidant à Boutazoulte, les incitant à déménager à Timkit, sous peine d’être
licenciés. Dans ce climat d’incertitude et de tension, beaucoup d’ouvriers ont été
contraints de quitter leur travail dans l’humiliation en contre partie d’une
indemnité dérisoire. D’autres ont accepté, de mauvais gré, de quitter leur logement
de Boutazoulte pour s’installer avec leurs familles dans des baraques vétustes et
précaires, à Timkit ou il ne fait pas bon vivre à cause d’une pollution
catastrophique.

Cette situation de fait s’est couronnée par la diffusion le 28 octobre 2002 d’une
note instituant le travail à temps partiel au sien de la mine avec réduc
tion de 5
0 % des salaires. Une mesure dite de redressement que la Direction a prise
unilatéralement sans consultation préalable des représentants du personnel en vue de
réduire, comme elle l’a fait entendre, les charges sociales de la mine.

Bien qu’avant cela, la Direction avait soumis le 25 juillet 2002 une demande n°
502/S au Gouverneur de la Province pour l’autoriser à réduire l’effectif du
personnel en activité de 50%, faveur que le Gouverneur a refusée lui octroyer, en
lui invoquant qu’une telle mesure devrait être négociée dans un cadre de dialogue et
de concertation avec les représentants syndicaux du personnel de la mine.

En revanche, les ouvriers et cadres de la mine ont estimé que la note de service du
travail à temps partiel est incontestablement illégitime, illégale, nulle et nulle
d’effet, et constitue, en fait, une atteinte flagrante aux dispositions
réglementaires et conventionnelles en
matière
de travail, notamment : le Dahir du 18 juin 1936 (article 8) relatif à
l’organisation réglementaire des horaires de travail et les décisions n° 8008/92 du
6 septembre 1993 et n°8761/1993 du 6 juin 1995 émanant de la Jurisprudence au sein
de la Chambre sociale relevant de la Cours suprême de justice. D’autant plus que
cette note est intervenue à un moment ou les mines d’Imini se trouvaient encore
période d’observation judiciaire par le Syndic, mandaté pour établir un diagnostic
global et réaliste de la mine et préparer un rapport financier, économique et
social pour le compte du Tribunal de commerce de Casablanca.

Ainsi depuis le 3 décembre 2004, les salariés se sont réuni dans un sit-in qu’ils
observaient devant le siège local de la Direction sis à Ougoug, pour faire bloc face
à cette décision qu’ils considèrent comme une modification substantielle de leurs
contrats de travail ( diminution du salaire
et modifi
cation des horaires de travail) et revendiquent le maintien des conditions de
travail antérieures : contrat de travail à durée indéterminé, à temps plein et à
salaire complet. Ce faisant, ils estiment que leur refus de passer à un temps
partiel, n’est une faute, ni un moyen de rupture de leurs contrats de travail et
exigent le paiement de leurs salaires à compter du mois d’octobre 2002.

Après plusieurs mois de sit-in, plusieurs séances de négociations ont eu lieu aussi
bien à Casablanca qu’Ouarzazate, mais elles se sont soldées toutes par un échec
farouche, à cause de l’entêtement, la défiance arrogante de la Direction des mines.
Défiance qui s’est traduit le 01 décembre 2002 par une suspension de la Commission
du dialogue et du suivi, qu’elle a entreprise de façon unilatérale, par un fax
exacerbant.

De peur d’un enlisement de la situation, les ouvriers et cadres ont décidé alors d
e recouri
r au Comité provincial de règlement de conflit, instance se composant par les
différents intervenants dans l’organisation du travail( délégation du travail,
délégation de l’énergie et des mines, etc). C’est dans ce cadre que les deux parties
se sont mis d’accord, lors de la réunion du 10 mars 2003, sur la nécessité de
soumettre le litige en cours sur la reprise d’activité de la mine et sur les
salaires dus ( octobre 2002-Mars 2004) à l’arbitrage. En conséquence, des réunions
ont été tenues à Casablanca afin que chaque partie désigne un arbitre de son choix
pour débattre sur les règles et conditions à mettre en oeuvre lors de l’arbitrage.
Dans ces circonstances cruciales ou la négociation était sur le point d’aboutir à
une solution du conflit, la Direction, toujours sur sa faim, s’est donnée encore une
fois des ailes pour intimider les ouvriers et cadres de la mine d’Imini en
échafaudant un amalgame d’
accusatio
n faites de toutes pièces sur des fonds multiples, à l’encontre des ouvriers et des
représentants syndicaux., en vue de mettre en échec la négociation collective.

Son aveuglement a atteint son paroxysme, lorsque la Direction s’est appuyée sur le
Secrétaire général de l’UMT Régionale Hamden Ahmed pour limoger M.Khouya Mohamed UMT
le 01 avril 2004, entant que membre de bureau régional et coordonnant chargé de
l’action syndicale dans le secteur minier de la province, mandaté par les ouvriers à
négocier les mesures d’accompagnement social du plan de continuation de la mine. A
partir de ce moment les choses se sont gâtées entre les 148 ouvriers UMT et cadres
des mines d’Imini et le Secrétaire général UMT Régionale, et ont alors décidé le 05
avril 2004 de se retirer en bloc de l’UMT pour adhérer la CDT. On ignore jusqu’ici
le genre de tractations qu’il y a eu entre le S.G UMT Régionale et la Direc
tion des
mines, bien qu’il soit certain que cela se faisait sur le dos des ouvriers et au
détriment de leurs droits et intérêts. Le jour même, la Direction a déposé une autre
plainte sous le n° 561 à la Gendarmerie Royale de Ouarzazate contre certains
représentants syndicaux dorés et déjà affiliés à la CDT. De même que les autorités
locales d’Amerzgane ont refusé de livrer le reçu de dépôt aux nouveaux membres du
bureau syndical ainsi constitué, puisqu’on a appris que le Caïd a du quitté son
bureau et s’est éclipsé pour au moins une semaine.

Le virage à 360 ° de l’UMT Régionale et la dérive des sécuritaires :

Face à cette situation d’impuissance et défaite cuisante de l’UMT, toujours en mal
d’une légitime représentativité à Ouarzazate, son Secrétaire générale, fulminant de
rage, a décidé de prendre revanche, et a constitué ainsi un nouveau bureau syndical
UMT regro
upant une poignée de sept ouvriers qui étaient déjà de parti pris avec la Direction.
Il les a ensuite exhortés à signer un protocole d’accord tarabiscoté à la dernière
minute, sans commune mesure avec les aspirations réelles des ouvriers de la mine.

Le feu est mis à la poudre le 15 avril 2004, lorsque le Secrétaire Général UMT
Régionale Hamden Ahmed a organisé avec la Direction locale des mines, et avec
l’assistance et la bénédiction des autorités locales d’Amerzgane, une funèbre
caravane d’assaut des mines d’Imini. Pour cela, il a mobilisé une milice de vandales
composée d’environs 120 personnes étrangères à la mine, dont la majorité étaient des
chômeurs, des mineurs et des récidivistes en quête d’un travail journalier, et qu’il
a transporté à bord d’un camion Isuzu n° 580-A- 38. Il leur a expliqué qu’ils
allaient participer au tournage d’un film cinématographique aux
alentour
s des villages miniers d’Imini, moyennant des sommes d’argent alléchantes qui
varient de 100,00 Dhs à 500,00 Dhs pour chaque personne, suivant le rôle qu’il
allait attribuer à chacun.

Ce jour même, la Direction avait aussi orchestré une coupure électrique dans tous
les villages ( Boutazoulte, Ougoug et Timkit) afin de semer le désarroi et la
terreur au sein de la population. Les ouvriers et cadres de la mine se sont alors
regroupés autour du transformateur électrique principal et une foule éparse
composée de femmes, d’enfants et d’adolescents se trouvaient éparpillée ça et là aux
abords de la route menant au rond-point.

Quelques représentants syndicaux CDT se sont rendu déjà le matin pour avertir le
Caïd d’Amerzgane au sujet de la coupure électrique et sur cette éventuelle attaque
qui planait sur eux. Le Caïd les a rassurés qu’il avait contacté l’Office National
d’Electr
icité e
t qu’à ce moment là la restitution du courant électrique au sein des villages n’est
pas envisageable et qu’il faut encore attendre. Et concernant l’éventuelle invasion
qui se tramait à l’ombre, le Caïd leur a expliqué que les 120 personnes faisant
escale à Amerzgane, seront bientôt de retour à Ouarzazate et que tout se ferra dans
l’ordre.

Contrairement aux prophéties du Caïd, la milice des 120 personnes est bel et bien
arrivée à 3 heures de l’après midi au voisinage de la mine accompagnée de 10
ouvriers UMT, conduits et encadrés par le directeur local, le S.G. UMT Régionale et
quelques fonctionnaires de Ouarzazate tous affiliés à l’UMT . Ils descendirent du
camion prés du rond-point conduisant au village d’Ougoug, armés de bâtons, de barre
de fer et de couteaux. Aussitôt le Directeur local des mines et le Secrétaire
régionale UMT leur a expliqué cyniquement et sans vergogne que la raiso
n de leur
venue est tout autre, et qu’ils devraient absolument attaquer les ouvriers en
sit-in et faire l’assaut à la mine. Pour cela, ils devraient d’abord commencer par
jeter des pierres sur les femmes et les enfants dans le but d’exciter la colère des
ouvriers. Un échange de jet de pierres de part et d’autres et des affrontements a
eu lieu, au cours desquels un ouvrier UMT dénommé Ahmed Berkoni est blessé à sa
main. Ce dernier a été transporté le soir même par ambulance à l’hôpital provincial
de Ouarzazate ou il a subi une opération chirurgicale suspecte dont il ne s’est
jamais relevé, sa mort a été déclarée le 24 avril 2004.

Le certificat de son décès délivré le 25 avril 2004 par l’hôpital Sidi Hssiene
mentionne que le défunt est mort suite à une anoxie cérébrale secondaire, à un arrêt
cardiaque sur terrain diabétique. Son corps a été ensuite soumis à l’autopsie à
l’Institut Ibn
Rochd de
Casablanca, et le rapport d’autopsie du 02 mai 2004 montre que le décès est
directement lié à une infection broncho-pulmonaire abcédée, d’un souffrance
cérébrale et d’un état de dénutrition avancée, faisant suite à un alitement
prolongé. Le rapport précise que cet alitement est la conséquence directe d’une
hémorragie méningée d’origine traumatique : fracture du tiers inférieur du sternum,
fissuration de la 5éme côte postérieur gauche, ecchymoses latéro-thoraciques
gauches et pré-sternale supérieurs.

On apprend de source crédible que le feu Ahmed Berkoni était placé quelques jours
avant en réanimation à l’hôpital provincial à cause d’un diabète chronique, et que
le matin du 14 avril 2004, le Directeur local des mines d’Imini l’a fait sortir de
l’hôpital à l’insu de sa famille et il l’a ensuite mis discrètement dans un hôtel
pour le faire transporter lui aussi la veill
e aux min
es d’Imini. On apprend aussi qu’à cause de ses comas récurent, il a été à plusieurs
reprise placée en réanimation aussi bien à Ouarzazate qu’à Marrakech et Fés.

Sept ouvriers UMT à la dévotion de la Direction, qui comptait parmi les assaillants,
en vue de devancer les ouvriers CDT, ils se sont précipité vaille que vaille à
Ouarzazate pour déposer une plainte sous le n°667 à la Gendarmerie royale de
Ouarzazate contre 14 ouvriers CDT. Chacun d’eux s’est étayé d’un certificat médical,
et a laissé libre cours à sa fantaisie pour incriminer le maximum d’ouvriers CDT, de
la façon la plus abjecte que ridicule. Les 14 ouvriers mis en cause ont été
interpellés en différé entre le 16 et 20 avril 2004 et ont été mis en examen le 22
avril 2004 devant le Parquet général du Tribunal de première instance pour coups et
blessure, vol, utilisation d’arme blanche, entrave à la liberté du t
ravail. D
es charges ont été retenues contre 9 ouvriers dont trois sont mis à l’écrou, et deux
seulement ont été acquittés d’office.

Parallèlement, environs 23 des personnes étrangères à la mine ont aussi déposé une
plainte sous le n° 721/2004 pour escroquerie et abus de confiance contre ceux qui
les ont fait venir dont on cite le directeur local Nasset El Houcine, le Secrétaire
générale UMTR Ouarzazate Hamden Ahmed, le caïd d’Amerzgane et autres..

Quand la mort du dénommé Berkoni Ahmed est survenue, le Tribunal de première
instance s’est prononcée incompétente sur le dossier en vertu du jugement n°72/2004,
et aussitôt le dossier judiciaire a été transféré à la Chambre criminelle de la cour
d’appel. Finalement, le dossier a été placé entre les mains du juge d’instruction
dans le cadre de l’instruction n° 40/2004, le juge a ensuite ordonné la détention
préventive
de 4 aut
res ouvriers CDT auxquels il a notifié les mêmes accusations que les trois déjà
incarcérés allant de coups et blessure ayant entraînés la mort sans intention de la
donner, vol, entrave à la liberté de travail, et tout le tremblement.

Arrestation arbitraire

Parmi ces arrestations figure celle du M. Khouya Mohamed, militant syndicaliste CDT,
membre de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme et conseille communale GSU
qui est interpellé et mis en détention le 31 juillet 2004. Cette arrestation qui
s’est fait dans le mépris la législation en vigueur notamment en ce qui concerne les
droits de l’homme, a provoqué la consternation générale au sein de la population de
Ouarzazate qui connaît cette personne, réputée par sa conduite irréprochable, sa
droiture, son engagement et sa détermination en faveur des droits de l’homme. On
s’interroge de plus en plus sur la légitimité de l’acharnem
ent admin

istratif et policier et sur la mise à prix et aux enchères dont son arrestation a
fait l’objet et qu’on ne peut qualifier que d’arbitraire et aberrante dans la mesure
ou elle ne fait que sanctionner ses activités syndicales et de promotion et de
protection des droits de l’homme, sachant bien que ce dernier n’était pas présent
sur les lieux lors des événements du 15 avril 2004 selon le témoignage de plus 140
ouvriers et personnes étrangères à la mine . Justement parce qu’il a refusé de
participer à ces événements et qu’il les a dénoncés à l’autorité locale, à la presse
que sa détention est arbitraire.

Cette arrestation s’est faite en violation des dispositions de la Déclaration
Universelle de Droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs
aux droits de l’homme qui lie le Maroc et également des dispositions de la
déclaration sur les défenseurs des droits de l’h
omme adop
té par l’Assemblée générale des Nation-Unies le 9 décembre 1998 et au Pacte
international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) dont le Maroc est
également Etat parti.

L’arrestation du militant Khouya Mohamed repose sur des allégations injustifiées et
injustifiables et sur des témoignage fallacieux et point n’est besoin de démontrer
ici l’absurdité et l’indécence des accusations dont fait état le PV de la
Gendarmerie Royale de Ouarzazate, ce qui est extrêmement dangereux et préoccupant
c’est que l’instruction semble surfer d’ores et déjà sur le même flot ! C’est pour
ce nous déplorons la mécanique et la va-vite de l’instruction, le non-sens des
détention et les méthodes primitives d’investigation. Parce qu’ au lieu que le juge
d’instruction cherche à contextualiser les événements, il opte pour une démarche
mécanique et à nos yeux cet effort schématique de se confor
mer aux t
extes, est une résignation à la quelle échappe l’esprit même des textes, il faudra
que des efforts soient déployés en basant sur des hypothèses, que toute hypothèses
peut être fausse à un moment donné.

Bien que l’instruction semble franchir un pas, tout n’est pas encore dis sur cet
affaire. Des vastes zones d’ombres et de doute restent encore à éclairer et on est
encore très septique que la justice ne fasse son devoir, celui de montrer au grand
jour la vérité. Mais on est toujours en droit de s’inquiéter et maintenant on
s’interroge pourquoi le juge d’instruction n’a pas encore jusqu’ici fait comparaître
tout les témoins : ouvriers CDT et UMT qui étaient sur place au moment des événement
et les personnes étrangères que l’on a fait venir de Ouarzazate le soir du 15 avril
2004, malgré que les avocats aient formulé des demandes à plus d’une fois ! sachant
bien que leur témoignage est
sans par
ti pris et qu’ils sont les seules à pouvoir disculper les ouvriers détenus . On est
en droit de s’interroger pourquoi de tels devoirs d’enquête restent jusqu’à
aujourd’hui, gratuitement, à l’ombre. De tel attitude judiciaire contraire au
principe de la présomption d’innocence et à l’essence des articles 323 et 325 du
code de procédure pénal, porte atteinte aux droits des détenus à avoir un procès
équitable.

Certes, il y a eu bien des témoignages fallacieux contre Khouya Mohamed CDT,
certainement essoufflés par la Direction des mines , nous pensons qu’au cours des
séances d’instruction du 07 septembre 2004, les plaignants UMT et leur armada de
témoins UMT ont tout dis sauf la vérité. Leur témoignage dénote à notre regard, un
cafouillage qui a caractérisé l’attitude des uns et des autres sur fond de
tentative de se rejeter la responsabilité et d’une volonté d’enterrer une affaire
qui
risque d
‘entraîner la Direction des mines et les sécuritaires de Ouarzazate dans un dossier
où ils sont mouillés de la plante du pied jusqu’au cou. Si quelques uns d’entre eux
penche vers un mensonge pur et dur sur la culpabilité de certains ouvriers, d’autres
nuancent leur position. Pour les premiers, cela veut dire que les premiers n’ont pas
tout dis sur cette affaire. Ne pas tout dire revient donc à mentir.

Leurs déclarations abracadabrantes tiennent lieu plutôt de l’improvisation et du
bavardage que de l’argumentaire. Il suffit de les analyser à la lumière de ce qui a
été déjà dis au PV de la Gendarmerie Royale pour se rendre compte de la fragilité de
leur position et comprendre que ces déclarations sont indéniablement d’une absurdité
totale.

On se demande pourquoi l’instruction ne cherche pas à aller au fond des choses,
pourquoi se satisfait-elle simplement à entériner des aveux au lieu de
déploye
r un effort convaincant dans l’investigation pour aboutir à la vérité.

C’est aussi pour la vérité, que nous ne nous laisserons pas abattre, nous ne nous
livrons pas au mutisme et à la résignation. Nous continuerons à nous battre, à notre
manière, contre l’injustice et tout ce qui fait que cette injustice perdure.

Après avoir pris connaissance de la manœuvre la plus brutale et maladroite qui a été
décidé au plus haut niveau, la mort de Berkoni Ahmed nous a glacé et foudroyé à la
fois. La Direction des mines d’Imini et les représentants de l’UMT semblent être
conscients de l’absurdité de l’acte qu’ils ont commis eux même, puisqu’ils tentent
d’ores et déjà d’en atténuer les effets par quelque pansement humanitaires, sans
mesurer à quel point ces petites offrandes ne font qu’exacerber l’indignation et
l’amertume aussi bien de la famille du défunt que les familles
des ouvr
iers détenus. Dans cet effort destiné à effacer l’ardoise, viennent et se succèdent
en fin les récompenses, les cadeaux pour les soldes de tout compte, les primes
alléchantes, et c’est sur le dos d’un mort que le murmurent sans doute les
bénéficiaires!

L’activité semble bel et bien reprise aux mines d’Imini, mais après le drame qui les
avait couchés sur le flanc, pour les ouvriers la reprise d’activité a un goût de
trop peu. Un trop peu qui en dit long sur les souffrances dont, en réalité, on ne
voit pas la fin. Quoiqu’en disent les membres de la CDT R, les pauvres ouvriers
d’Imini n’ont plus droit qu’au monologue et à la soupe populaire. Le patron ne
jubile pas ! Adieu la protection sociale, la couverture médicale, les congés payés,
les bottes de sécurités et les soldes de tout compte !!! Bonjour la misère,
l’asservissement, l’anonymat et les licenciements à tour de bras … !!! Quan
t aux mem
bres de l’UMT R Ouarzazate, on continue à les assimiler d’ores et déjà au Patron,
assurément bien pire que ça, à de vulgaires collabos, soigneusement camouflés sous
un blouson syndical.

L’empire du libéralisme global a de plus en plus peur, comme disait Faucault, un
pouvoir à la fois stupide et capable de donner la mort.

Solidarité nationale et internationale :

Nous appelons les militants nationaux et internationaux des différents mouvements de
solidarité, défenseurs des droits humains, militants politiques, syndicaux ou
associatifs pour dénoncer l’arrestation des ouvriers de la mine d’Imini détenus à la
prison civile de Ouarzazate et dont les noms sont comme il suit : khouya Kohamed,
Mohamed Azenkot, Hossein Nabach, Abderrahman Ait brahim, Boutalat Mohamed, Hammou
Ait Brahim, et exiger leur libération immédiate et inconditionnelle

Envoyez vos fax de soutien e
t de soli
darité aux :

– Gouverneur de la Province de Ouarzazate : 00 212 44 88 25 68
– 1er Ministre : 00 212 37 76 86 56 courrier@pm.gov.ma
– Ministre de la justice : 00 212 37 72 37 10 courrier@pm.gov.ma
– Ministre de l’Intérieur : 00 212 37 76 74 04 courrier@pm.gov.ma

Envoyez vos e-mail de contestation aux :

– 1 Ministre courrier@pm.gov.ma

– Ministre de la Justice courrier@mj.gov.ma

– Ministre de l’Intérieur courrier@mi.gov.ma

Vous pouvez aussi nous écrire aux :

Tafokt2001@yahoo.fr

khouya_mhamed@yahoo.fr
trwd.orgs@yahoo.fr

Nous sommes tous concernés et à ce titre nous devons agir au quotidien dans le cadre
de nos activités professionnelles, syndicales, politiques et associatives en
distribuant largement ce texte pour informer l’ensemble de la population, et tout le
monde.

Les arrestations des syndicalistes, et
des mili
tants des droits de l’homme au Maroc font de nous des coupables ? Nous sommes tous
concernés …Notre société est de plus en plus libérale. Les richesses ne profitent
qu’aux riches. L’exploitation est basée sur l’exclusion, le contrôle et la
répression. La protection des droits basée sur la solidarité et le partage, est mise
à mal. En conséquence, un grand nombre de personnes basculent chaque jour dans la
pauvreté et l’exclusion. Nous ne pouvons pas laisser passer inaperçu ces situations
inhumaines, sauvages bafouant le droit au travail et le droit à la contestation et à
la vie. Nos professions doivent être fondées sur une relation de confiance sans
jugement dans laquelle l’individu n’est pas suspecté mais au contraire respecté.
Face aux dangers de la globalisation économique et de la mondialisation de la vie
imposée par le système néo-libéral, il est plus que jamais nécessaire de rester unis
et d’accentuer not
re action
.

Résistons ensemble contre cette société ou la justice n’est là que pour assurer la
reproduction du même, et non la production du nouveau et ou l’égalité sociale n’est
encore qu’un mot.

Khouya M’hamed