Parmi le mouvement révolutionnaire – ses individus, bandes, groupes, collectifs, organisations et relations interpersonnelles – plein de moments d’agrégation et désagrégation, d’amitié et de ruptures, d’inclusion et exclusions ont marqué son évolution dès le début de son histoire.

Toujours aussi bien conditionnées par le dérouler de nos propres assauts au ciel et replis dans le sous-sol, comme par les conséquentes reformulations de l’État et du Capital au travers du temps, le patriarcat et le matriarcat ce sont aussi bien développés au pas de cette histoire.
Cette histoire, elle nous rappelle constamment des récurrentes défaites des opprimé.e.s, dans une certaine perspective plutôt auto-infligées par l’acceptation de la réforme, par les amnisties mendiées, accompagnées de dissociations publiques face aux révolutionnaires et par l’intégration sociale et politique de celles et ceux qui auparavant appelaient à se soulever face au vieux monde. Ce vieux monde, qui a toujours réussi dans le renouveler de la façade de l’oppresseur, souvent avec l’appui de celles et ceux qui affirmaient le subvertir quelque temps auparavant.

Ce moment dont nous sommes en train de vivre, marqué par le retour à la (dés)ordre du jour des hypothèses insurrectionnelles face à la présente réalité militariste, marchande et répressive du pouvoir en place et de sa société (aussi bien viriliste comme maternaliste quant il les faut), nous rappelle bien de la responsabilité que chaque un.e a face à toutes celles et ceux qui sont tombé.e.s dans les geôles ou fosses communes pour les idées et situations que les révolutionnaires, au travers des temps, ce sont battu.e.s.
Être adulte c’est pourri, mais rester enfantin dans une situation pareille c’est juste vouloir se dédouaner de ce qui s’est en train de passer et de la suite à prendre, en s’excusant avec ses peurs et de ses réalités objectives (et personnelles), en faisant de la critique simple charogne de la polémique, en jetant du sable aux yeux de celles et ceux qui veulent chercher un questionnement sans cesse des problématiques qui nous entourent, de ce qu’on vie, de ce contre quoi ou pour quoi on lutte.

Les vautours, les charognard.e.s, les répresseurs guettent derrière les portes de nos espaces – les politicien.ne.s du demain se nourrissent de la polémique et de la pose politiquement correcte aujourd’hui – en récupérant, contrôlant et minant la volonté de détruire l’Existant à travers la fausse critique et la défense des intérêts inhérents à leurs positions sociales dominantes – ou en vue d’être.

A tous et toutes révolutionnaires, de tous bords, gaffe aux et à les charognard.e.s, gaffe à ses épées de Damoclès qui se dressent au-dessus de nos têtes, gaffe aux vautours qui une fois en plus planent en attendant que les oublié.e.s soient laissé.e.s loin derrière les conflits qui jonchent nos relations. Ne confondons pas ce qui est la rupture, nécessaire pour poser les bases de la critique, et de son action, et la desagrégation – pure et simple, mésquine et décadente.
Ne laissons pas nos divergences personnelles et politiques devenir des points d’appui à l’État, pour détruire une fois de plus ce qu’on a fait jusqu’à présent, ensemble ou séparé.e.s.

Ce n’est pas juste une lutte qui compte – contre chaque une des oppressions structurelles qui nous entourent, contre la répression, ou contre la normalisation de la vie par les maximes démocratiques, technologiques et sociales qui sont imposées. C’est surtout la lutte révolutionnaire, celle contre l’oppresseur qui est devant nous tous et toutes et pour l’émancipation de chaque individu et groupe d’opprimé.e.s – et il faut bien être conscient du chemin que nous avons devant, et pas juste devant les yeux et dans les mœurs de chaque groupe d’intérêt social et politique, ou de soi-même.

Pour que la vengeance et la vindicte deviennent des sentiments envers le pouvoir, et non contre ceux et celles qui participent à renverser l’Existant… car on peut apprendre de nos erreurs, on peut remettre constamment en question des pratiques et théories, des leaders et des attitudes, soi-même et son groupe, en affûtant la critique et ses armes – sans pourtant laisser la place à la polémique, ses charognard.e.s, et au pouvoir qui ensuit.

Une rupture.