Alors que chaque jour depuis janvier les forces armées militaires nous expulsent violemment des routes, chemins, champs et bois de la Zad, contrôlent nos allées et venues, nous photographient, filment et fichent depuis leurs drones et hélicos ;

Alors que chaque jour des reconstructions sont détruites et le matériel collectif volé et/ou détruit par les forces de l’état ;

Alors que toute résistance est réprimée à coup de grenades GLIF4 et de gazs indéterminés, de flash-ball et de tirs tendus de lacrymo provocant de nombreuses blessures, que les peines judiciaires s’amoncellent avec leurs lots de fichages, interdictions de territoire, amendes, contrôles judiciaires, peines de prison fermes ou avec sursis ;

Une partie du mouvement d’occupation (d’habitation ?), croît bon d’appeler à « rendre les routes circulantes » (parlez en donc à la préfète ou à Macron, c’est bien elleux qui envoient les militaires occuper la Zad et ses routes!) .

Habiter vient de haber : avoir, posséder et résume bien la teneur de la lutte de certain?e?s : accéder à une propriété d’usage privative des biens communs de la Zad pour le bénéfice de groupes affinitaires et donc fermés (quand ce n’est pas secret).

Dans ce but, recevoir les félicitations de la préfecture est important !

La Zad comme espace de déradicalisation par le travail était une des options envisageables par l’état pour sortir de la crise Nddl. Cette stratégie bat son plein relayée en interne par les ex-radicaux?ales et nouveaux?elles compositionneur?euse?s (d’une « théorie » politique tactique disant, grosso-merdo, « toutes les alliances sont possibles pour sauver nos acquis matériels »).

Bien entendu, tout cela ne peut tenir qu’au prix d’une large dissonance cognitive (combattre le capital en signant avec l’état capitaliste en rentrant dans ses cases) abreuvée par une mythomanie collective (on va endormir l’état en se cachant derrière un « manteau légal ») et une culture du déni assumée (on s’en fout de celleux que l’on considère comme « minoritaires » ou « n’ayant pas conscience des enjeux de La lutte », on passe en force et tant pis si le « processus de prise de décisions est foireux », excusez-nous encore une fois de plus, on recommencera plus cette fois c’est sûr – même si la dernière fois on a dit la même chose, et les fois d’avant aussi…).

Ainsi, cette pensée politique (le compositionnisme) repose sur l’idée de créer des « bases arrières » pour la révolution internationale. Comment pouvons-nous être une « base arrière » en pactisant avec l’état et le capital ? Qu’est ce qu’une « base arrière » dans la lutte contre la globalisation capitaliste ?

Être dans la lutte anticapitaliste et anti-étatique/anti-autoritaire ou pas, voilà la question !

Les dépôts de projets le confirment : ces projets sont bien compatibles avec l’état capitaliste, avec les félicitations de la préfète pour le travail effectué (tu m’étonnes ! Dynamiter de l’intérieur la lutte contre le monde de l’aéroport tout en faisant le travail de sélection et de fichage à la place de la préfecture, c’est tout bénèf pour l’état!).

Le texte prévoit de mettre des barricades « seulement au moment opportun ». Mais qui juge du/des moment.s opportun.s et pour qui ?

Ces habitant.e.s mettent-ielles à disposition les matériaux, outils et engins pour faire ces « barricades circulantes » ou laissent-ielles les autres se démerder (au nom de l’autonomie et de l’autogestion, sans doute ! C’est pratique ! Surtout pour celleux qui oublient la revendication de l’amnistie des actes en solidarité avec la zad et connaissent surtout la solidarité envers leurs propres cercles « affinitaires » ou d’intérêts!) ???

Lancer un appel à débarricadage sans même consulter ni informer les personnes concernées témoignent de pratiques autoritaires et méprisantes pour toutes les personnes dont la liberté et la sécurité dépendent pour partie de ces barricades. L’occupation militaire est générale (via les forces armées directement (armée, police services de sécurité privés,etc…), ou via la guerre économique qui exclut les pauvres de certains espaces, les tue en les privant de ressources), la Zad fait partie des espaces en libération des forces de l’état et du capital. Sur zone aussi, la lutte se fait contre les autoritarismes et les oppressions systémiques.

Pour notre sécurité, sur « zone », barricadons,chicanons, et fortifions les routes, les chemins, les champs et les bois. Pour ne pas laisser le capital contrôler nos vies, ne le laissons pas s’approprier les espaces ni gérer les flux! Organisons nos espaces de luttes et d’offensives, nos chemins de repli à couvert et de contre-attaque, et nos points d’observation et de transmission.

Harcelons les forces armées étatiques partout où elles sont présentes jusqu’à ce qu’elles dégagent !

Désarmons l’état, réquisitionnons ses armes, formons des bataillons !

Dans cette guerre asymétrique, la guérilla sauvage et imprévisible est notre meilleure arme.

Ici comme ailleurs, non à l’occupation militaire !

Ni oubli ni pardon pour nos bourreaux !