Les manifestants ont été violemment accueillit par des policiers armés de bombes lacrymogènes et accompagnés de bergers allemands, hurlant et proférant des insultes. Lorsque de nombreux renforts de la police nationale et de la BAC sont arrivés sur les lieux, les manifestant-e-s ont décidé de se replier vers la faculté de Villejean afin d’éviter l’affrontement.

Un second rendez-vous était prévu à 6h par le comité d’action de Rennes 2 pour une action de diffusion de tract et barrage filtrant sur le rond-point de Grand Quartier. Un cortège de quatre-vingt personnes s’est élancé de la faculté de Villejean. Arrivé à hauteur du boulevard Charles Tillon, il a été chargé par les policiers de la Compagnie Départementale d’Intervention et repoussé à coups de matraques télescopiques jusqu’au MacDonald situé rue de Saint-Malo. Deux étudiants ont été blessés à la tête et pris en charge par les pompiers. L’ensemble du groupe a ensuite été encerclé par la police pour être fouillé et contrôlé. Les manifestant-e-s ont refusé de manière collective de décliner leur identité et ont déclaré s’appeler Camille Dupond. Le matériel de médical et protection des manifestants a été confisqué et certain-e-s ont été frappé-e-s au moment où ils se faisaient extraire de la nasse. Des passants qui ont filmé la scène ont été forcés d’effacer les vidéos de leurs téléphones comme le montre cette vidéo filmée depuis l’intérieur de la nasse et publier sur le compte twitter de Mr Black Sheep : https://twitter.com/Mr_BlackSheep

Vidéo : https://twitter.com/twitter/statuses/988772998940413952

Alertés par les camarades pris en nasse par la police, une délégation de facteur-trice-s en grève et de syndicalistes s’est rendue au Rond-point du centre commercial de Grand Quartier pour affirmer leur soutien aux manifestant-e-s et interpeller la police sur cette atteinte flagrante au droit de manifester.

Les manifestant-e-s ont ensuite été escorté jusqu’à l’université de Rennes 2.

Au même moment deux autres actions de blocage avaient lieu l’une sur la rocade où des personnes en soutien à la ZAD ont mis en place un barrage de pneus bloquant la circulation sur près de 10kms ; l’autre au centre de tri de courrier de Rennes Colombier, celle-ci à l’initiative du collectif des facteurs et factrices en grève, soutenu largement par des étudiant-e-s, des salarié-e-s participant à l’AG Interpro et la CGT Mines-Energie.

Mise en place dès 7h du matin, cette action s’est tenue jusqu’au milieu de matinée, empêchant toutes entrées et sorties de véhicules de La Poste sur le site du Colombier ; et en particulier des véhicules distribuant le courrier aux entreprise Cédéx. Les manifestant-e-s ont ensuite rejoint en cortège la direction de La Poste à République où devait se tenir le rassemblement de soutien aux facteur-trice-s en grève.

Après les différentes prises de parole et le repas proposé par le Cartel des cantines (cantines de lutte), un cortège de deux cents personnes a défilé dans les rues de Rennes, à la fois pour soutenir la facteur-trice-s en grève depuis 106 jours contre la nouvelle organisation du travail mais aussi pour opérer une convergence des différents secteurs mobilisés autour des revendications des facteur-trice-s, cheminot-e-s, des étudiant-e-s et des travailleur-euse-s précaires et affirmer la nécessité d’un service public affranchit des exigences de l’économie.

Alors que le cortège évoluait en toute tranquillité et dans la bonne humeur sur les quais, nous avons subi la présence des CRS à chaque axe rejoignant l’hyper-centre pour nous intimidé et nous interdire l’accès au centre-ville. Ultime provocation, alors que le cortège se rendait vers le mail Mitterand, la Compagnie Départementale d’Intervention nous a finalement bloqués, totalement arbitrairement, au niveau du pont de la Mission, empêchant ainsi de longues minutes la circulation et nous obligeant à faire demi-tour jusqu’à République, où la manifestation a pris fin. Un dernier événement est à signaler. Lorsque le véhicule syndical de Sud PTT est reparti, après avoir rangé le matériel de manifestation, la même compagnie de police (CDI) qui a réprimé violemment le matin le cortège étudiant, a arrêté le véhicule syndical au bout de 50m afin d’effectuer un contrôle « inopiné »/ de « routine ».

Malgré cette volonté de répression manifeste de la part de la préfecture par des actes répétés/multiples de violences et de pression de la police de Rennes, les manifestants ont montré leur détermination et leur solidarité les uns envers les autres.

L’action de blocage entreprise sur le site de La Poste du Colombier a été une réussite. C’est pourquoi, elle a été renouvelé ce mercredi 25 avril et réussie de nouveau, sans intervention des forces de l’ordre.

Lors de cette journée du 24 avril, les manifestant-es ont démontré que mettre en place une journée d’actions coordonnées en dehors du calendrier syndical est possible et que la convergence des luttes peut se concrétiser par des actions communes.

Nous appelons à poursuivre cette dynamique dès la semaine prochaine et à multiplier les initiatives pour opposer à la politique du gouvernement un réel rapport de force, qui va au-delà des différents secteurs en lutte aujourd’hui.

Parce que les facteur-trice-s, les cheminot-e-s, les étudiant-es- ne se battent par que pour eux-mêmes mais se battent aussi pour tous, battons-nous avec eux pour que toutes nos luttes soient victorieuses !

Nous annonçons d’ores et déjà l’organisation de deux nouvelles journées d’action de convergence et de blocage économique jeudi 3 mai et lundi 14 mai 2018.

L’assemblée générale interprofessionnelle réunie le 26 avril 2018.