Il y a eu une guerre en cours. Une guerre aux fronts multiples. Une guerre contre un ennemi global mais hétérogène, connaissant en son sein même des fractions et des antagonismes.

Cet ennemi c’est l’impérialisme, c’est le fascisme, ce sont les forces réactionnaires.
Selon l’endroit ou le moment ce sera DAESH ou l’OTAN, des groupuscules nationalistes ou des milices policières, mais quels qu’ils soient, tous ces groupes répondent à une même logique, celle de l’anéantissement. L’anéantissement de toutes les formes de vie libre, de toutes les expériences sociales et politiques hors normes et de toutes les possibilités révolutionnaires.
Le Rojava et la ZAD sont précisément deux espaces porteurs de ces possibilités révolutionnaires et c’est sans surprise aucune que depuis des années, l’un comme l’autre, soient sous le coup de menaces et d’attaques répétées. Ici nous affrontons l’ennemi dans sa frange la plus barbare, le fascisme islamiste, pendant que nos camarades en France l’affrontent sous sa forme la plus implacable, l’Etat bourgeois.
Partout la guerre fait rage, et malgré notre volonté et nos sacrifices, il y a des batailles que nous n’avons pas su gagner. Nous avons perdu la ZAD du Testet et quelques autres. Nous avons perdu Afrîn, du moins pour l’instant. Nous refusons de perdre Notre-Dames-Des-Landes.
Parce que ce lieu n’est pas seulement symbolique, il est aussi réel et effectif. La ZAD c’est l’effort commun de personnes aux subjectivités propres et variées pour construire quelque chose « d’autre ». Pour bâtir des projets indépendants de la logique capitaliste. La ZAD c’est des prairies, des bois, des bocages mais aussi des maisons, des cabanes et des jardins, sur lesquels et dans lesquels vivent et luttent des écologistes, des fermiers, des anarchistes, des étudiants, des communistes, des travailleurs précaires, des féministes et des poètes. La ZAD c’est la promesse de jours meilleurs et de nuits de lutte plus heureuses. Mais depuis 4 jours, elle est sous le coup d’une attaque policière et militaire massive. Contre nos camarades, l’Etat utilise des armes létales et des équipements de pointe qui ne sont pas s’en rappeler ceux que nous avons connu ici au Rojava et en Syrie. Le Pouvoir use d’une violence incontrôlée pour terroriser celles et ceux qui osent lui résister. Macron, nouveau monarque de France, ne saurait tolérer la moindre sédition dans son Empire.
Il y a quelque chose de frénétique dans son application à vouloir éradiquer ce qui ne saurait se conformer à son monde.
C’est bien là le problème : il y a deux mondes, le leur et le nôtre, entrés en collision, et qui ne saurait coexister.

Depuis plusieurs semaines, les étudiants, les cheminots et les hospitaliers sont en lutte contre des lois qui accentuent davantage la sélection sociale à l’université et la détérioration du service public ferroviaire ainsi que celui de la santé. L’Etat et ses médias opèrent contre elles et eux une campagne de stigmatisation en les faisant passer pour des privilégiés inconséquents. Ce même Etat envoie sa police contre les étudiants qui occupent leurs universités, comme à Strasbourg, Nanterre et Lille, ainsi que dans les manifestations des cheminots. L’extrême-droite prend confiance en elle en attaquant les étudiants grévistes, notamment à Tolbiac et à Montpellier. L’Etat et les fascistes doivent comprendre que nous répondrons à chaque attaque. Les étudiants ont commencé en ce sens : 1100 personnes en AG a St Denis, sabotage des serveurs informatiques de la fac de Montpellier, des blocages d’universités partout en France.
Pour faire reculer le gouvernement, nous devons taper au porte-feuille de l’Etat et des patrons.
Organisons nous sur nos lieux de travail, d’études et de vie !
Organisons notre autodéfense contre les milices policières et les fascistes !
Organisons les blocages des gares, des boîtes et des routes !
Organisons les sabotages des moyens de production !
Organisons la solidarité et les actions entre tous les secteurs en luttes !
Organisons la grève générale ! Bloquons tout !

Nous avons combattu Al-Qaïda et Al-Nosra. Nous avons combattu l’Etat Islamique et l’Etat Turc. Nous combattrons l’Etat français avec la même détermination. Nous ne lui permettrons plus de s’immiscer dans chacun des aspects de nos vies. L’ennemi a commencé cette guerre, pas nous. Mais nous serons celles et ceux qui y mettront un terme.

Il nous faut élaborer de nouvelles stratégies et pratiquer d’autres tactiques.
Nous voulons une guérilla diffuse, intense et sans trêve.
Pour l’heure, nos cibles prioritaires sont l’Etat turc et l’Etat français, ainsi que tous les groupes fascistes qui sévissent avec eux. Nos ennemis ont des faiblesses. Leur flanc est exposé.
Leurs représentations officielles, leurs supports économiques et leurs soutiens politiques, ceux qui travaillent et collaborent avec eux, sont autant de cibles à notre portée. Leurs armées, leurs polices, leurs services de renseignements et l’ensemble des milices serviles sous leur contrôle sont puissantes mais pas invulnérables.

Face à cette situation, il y a ceux qui collaborent avec l’oppresseur ou ceux qui lui font front. Ceux qui choisissent la soumission ou ceux qui préfèrent l’insurrection. Ceux qui se contentent d’exister ou ceux qui préfèrent vivre. Ceux qui obéissent à la police ou ceux qui l’attaquent. Nous sommes de ces derniers. Nous sommes de celles et ceux qui luttent et qui combattent. De celles et ceux qui pensent qu’il est temps d’être offensifs et plus encore, d’être agressifs. D’attaquer l’ennemi là où il est et là où il n’est pas.
Rien n’est plus soutenable. C’est là notre chance, car nous n’avons plus rien à perdre.
Ouvrons de nouveaux fronts, lançons des offensives et détruisons nos cibles.

Le 1er Mai approche. Quelle que soit l’issue de l’attaque en cours sur la ZAD, que ce 1er Mai soit un jour de rage et de vengeance. Pour toutes celles et tous ceux que notre ennemi a assassiné.es ou emprisonné.es. Pour nos amis qui luttent à travers le monde. La peur doit changer de camp.
La vengeance est politique.

De la France au Rojava, vive l’Internationalisme, vive la Révolution !