Ce bilan est non exhaustif et sous-estimé car nombre de personnes blessées ne sont pas soignées par nos équipes. Néanmoins, nous pouvons souligner une augmentation continue du nombre de blessé.e.s avec une augmentation du nombre d’évacuations nécessaires à la prise en charge de blessures graves :
– hématomes à l’abdomen, au thorax et au visage secondaires à des tirs tendus de flashballs
– atteinte des organnes génitaux externes à la suite de tirs tendus de flash ball
– eclats de grenades au visage, dans les extrémités, au niveau du thorax
– explosions délabrantes au niveau des membres
– troubles neurologiques & auditifs secondaires aux effets de blast des explosions.
– infection sévère suite à des éclats de grenades enfoncés profondément dans le corps nécessitant une extraction chirurgicale et une antibiothérapie (cf photos sur https://zad.nadir.org/spip.php?article5605)

Tout cela sans comptabiliser le nombre colossal de personnes souffrant de stress post-traumatique actuellement ou à venir, compte-tenu de la violence des événements.

Les forces de l’ordre utilisent leurs armements de façon potentiellement létale avec :
– des tirs tendus de flahballs ou de grenades au niveau du tronc ou de la tête
– des grenades de désencerclement lancées par dessus des haies sans visibilité ou bien directement au milieu de la foule. Certaines de ces grenades sont ainsi tombées dans les capuches ou les sacs à dos des personnes présentes. La survie de ces personnes est liée à la présence d’esprit et au courage des témoins qui les ont otées. La gendarmerie affirme utiliser des armes non létales. Néanmoins, 4 gendarmes (dont 2 on été transférés en service de réanimation) on étés hospitalisés suite à l’explosion d’une de leurs propres grenades.

De plus, les postes de secours medic ont du se déplacer a plusieurs reprises. Pour cause : ils etaient soit noyés dans le gaz lacrymogène, soit dans un endroit où l’intervention de la gendarmerie était imminent. Nous soulignons que cette dernière était au courant des emplacements de ces postes médicaux et a ainsi mis en difficulté la prise en charge des personnes bléssés. L’évacuation d’une personne blessée a été entravée par les gardes mobiles, qui, après avoir autorisé le passage de l’ambulance, l’ont a nouveau bloquée avec 2 véhicules blindés. Après avoir trouvé refuge chez des habitant.e.s choqué.e.s par cette situation, il a fallu attendre plus de 30 minutes l’arrivée des pompiers.

L’usage des armes n’est donc pas défensif mais bien offensif : des foules ne présentant aucune menace et/ou étant en train de se disperser on été visées a plusieurs reprise (notamment dimanche). Des pluies de grenade on était larguées systématiquement sur les chemins de replis, rendant la fuite dangereuse et parfois même irréalisable.

C’est pour toutes ces raisons qu’un collectif a décidé, le mercredi 18 avril 2018, de saisir le defenseur des droits, Mr Jacques TOUBON, par rapport aux violences policières sur la Zad.

Aujourd’hui , nous sommes temoins des mutilations & nous aurions d’ors et déjà pues être confrontés a des morts. Cet usage démesuré de la force de l’État n’est rien d’autre que l’instrument de la terreur qu’il tente d’injecter au sein de notre lutte, et dans bien d’autres espaces d’organisation. L’État met toute les conditions en place pour qu’un mort soit déploré sur la Zad lors d’une opération d’expulsion ou de maintient de l’ordre, ce qui s’apparenterait a un assassinat commandité. Serais-ce la porte de sortie choisie par l’Etat pour se dépétrer de l’enlisement qu’il a lui-même créé ? A partir du 23 avril, le gouvernement français serait-il prêt à tuer des individus pour combattre une forme d’organisation collective ?

Nous affirmons toute notre solidarité aux victimes des violences policières et de la répression d’Etat.