Étaient présents Sébastien Lecornu, Secrétaire d’État auprès du Ministère de la transition écologique, l’un de ses conseillers et un conseiller de Nicolas Hulot, la préfète Nicole Klein et des membres de son cabinet ainsi que des représentants de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer).

S. Lecornu a rappelé ce que le gouvernement avait déclaré après l’abandon du projet, notamment l’exigence d’un retour à « l’état de droit » et la préservation de la vocation agricoles des terres.
Les différents points portés par le mouvement lui ont été résumés : une  gestion commune du foncier par une entité issue du mouvement, des habitats et activités non agricoles qu’on veut maintenir pour un territoire rural vivant, le refus de toute expulsion et le souhait d’obtenir l’amnistie pour les personnes condamnées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport.
A une question sur la volonté de négociation de l’État, la réponse a été :  « oui au dialogue, mais le statut quo n’est pas possible ».

A propos du foncier et de l’entité

S. Lecornu a reprécisé que l’Etat n’est pas prêt à garder la propriété, qu’il veut se débarrasser définitivement du projet en vendant les terres mais qu’il n’y a pas d’urgence. Illes admettent qu’il faudra du temps et qu’il y aura un gel de la propriété pour au moins un an.
Il a cité N. Hulot qui précisait que ce projet agricole doit être alternatif, en circuit court, bio, etc. et pas un projet agricole « à l’ancienne », mais que les normes doivent être respectées.
La délégation a évoqué la possibilité d’une convention d’occupation précaire globale pour l’ensemble des terres, des habitats et des bois déjà occupés par le mouvement. Cela ne leur paraît pas envisageable mais il semble y avoir une ouverture pour des projets qui pourraient se fédérer.
Le secrétaire d’Etat a affirmé que les gens devaient s’inscrire à la MSA et envoyer des signaux « individuels » pour se régulariser, et ceci dans un délai très bref voire avant le 31 mars.
Illes disent souhaiter que le mouvement soit « acteur du projet pour le futur». S. Lecornu considère qu’une approche collective du foncier n’est pas la plus pertinente, mais il voit favorablement ce qu’il appelle une volonté d’organisation coopérative.
A la question de pourquoi ne veulent-illes pas d’un deuxième Larzac, illes ont répondu que ce n’est pas la même géographie, que la situation est conflictuelle et qu’il y a une métropole à côté.
Illes se disent ouverts au maintien d’activités non-agricoles, conformément à l’attribution « économie sociale et solidaire » du ministère : « la vie rurale est aussi artisanale et commerciale ».
Comme annoncé au comité de pilotage de la veille, la réalisation d’un diagnostic agronomique environnemental et rural piloté par l’État est planifiée : ses conclusions sont prévues pour septembre. Le mouvement pourrait participer à la définition du cahier des charges.

A propos des expulsions

Illes ne veulent pas laisser « trop longtemps » des gens qui n’ont pas de projet agricole sur une zone agricole. Illes continuent donc à parler d’expulsions  à la fin de la trêve hivernale.
A propos de la légalité des expulsions, comme au premier rendez-vous, illes avaient l’air assez gênés et ont reconnu avoir reçu les récentes lettres d’habitant.e.s de la ZAD  (lettres déclarant habiter à titre principal dans leur lieu et qu’illes ne pouvaient donc pas en être expulsés sans procédure juridique à leur nom).
S. Lercornu a déclaré que « Si le Premier Ministre a parlé d’expulsions c’est qu’elles sont possibles ».

A propos de la route

S. Lecornu : « la liberté de circulation est un des acquis de la Révolution ! L’ouverture de cette route est un gage de bonne foi collective partagée. On a besoin de dire au Président du Département que les travaux doivent se terminer et la route s’ouvrir ».

Les suites

Il va être proposéà la délégation un RDV technique sur l’usage des parcelles avec des représentants de la DDTM, puis une nouvelle rencontre avec la Préfète, et ceci probablement avant le 6 juin (date du prochain comité de pilotage).

* Le comité de pilotage est un espace pensé et cogéré par la préfecture et la DDTM, qui réunit à la fois des organisations officielles agricoles (chambre d’agriculture et syndicats), les élus des territoires concernés et quelques associations mais auquel n’a pas été conviée la délégation du mouvement de lutte. Le comité de pilotage est voué à ne traiter que des aspects agricoles de la question.