Il y a bientôt deux mois, la maire de Nantes ordonnait l’expulsion de l’ancienne école des Beaux-Arts, occupée pour loger les jeunes exilé-e-s qui allaient passer l’hiver à la rue. Quelques jours après des salles de cours de la fac puis le château du Tertre sont réquisitionnés. Ces occupations tiennent toujours et pallient au désengagement dont font preuve les pouvoirs publics en permettant à près de cent personnes de se loger et se nourrir. Au delà de la réponse apportée à l’urgence, nous souhaitons construire toutes et tous ensemble un univers fondé sur l’entraide et le partage.

Ces derniers mois, le gouvernement a choisit de durcir à l’extrême ses politiques migratoires. Circulaire Collomb permettant de ficher et trier les migrants, allongement de la période de rétention administrative, demande aux hôpitaux psychiatriques de collaborer aux expulsions en région PACA, une police qui continue de harceler les exilé-e-s notamment en les gazant et en leur volant leurs couvertures, entrave aux distributions de nourritures, persécutions à la frontière franco-italienne, poursuites en justice pour délit de solidarité et pressions sur les associations : le gouvernement Macron ne semble avoir rien à envier à l’extrême-droite.

C’est pourquoi nous, occupant-e-s de Censive et du château du Tertre, nous joignons à l’appel (ci-dessous) des collectifs, syndicats et associations afin d’obtenir un logement décent et un accueil digne pour tous et toutes, la fin des politiques racistes dont sont victimes les exilé-e-s arrivant en France. Et rappelons notre détermination à récupérer l’ancienne école des Beaux-Arts pour en faire un centre social autogéré, un espace de vie, de rencontres, d’accueil pour tous et toutes.

Université de Nantes en lutte et Les luttes des exilé-e-s à Nantes

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L’appel à manifester le 20 janvier :

Aujourd’hui, à Nantes et son agglomération :

  • 23 personnes sont mortes de la rue en 2016 (région Pays de la Loire)
  • 300 Mineurs Non Accompagnés sont à la rue, en squat ou en hébergement solidaire faute de solutions
  • 1 974 personnes vivent en bidonvilles
  • 4 200 personnes sans domicile ont fait une demande d’hébergement d’urgence en 2016 dans le département de Loire-Atlantique, le 115 ne disposant que de 25 places par jour
  • 60 000 appels sont décrochés par an par le 115, qui apporte 70% de réponses négatives

Nous, associations, collectifs, organisations syndicales, citoyens et citoyennes, en appelons à la responsabilité des pouvoirs publics et leur demandons de :

  • Faire cesser cette tragédie.
  • Libérer en urgence des moyens supplémentaires et suffisants d’accueil inconditionnel dans des hébergements et des logements.
  • Agir pour que plus une seule personne ne soit contrainte de vivre à la rue, ne soit expulsée de son logement ou de son abri sans solution de relogement.
  • Coordonner une réflexion commune pour identifier et mettre en place des solutions à partir d’une table ronde avec institutions, associations, organisations syndicales, citoyen-ne-s et personnes concernées.
  • Nous demandons tout simplement que soient respectés les droits et la dignité de tout un chacun !

Associations et collectifs signataires:
AC, ACO, Action Froid, AFPS44, Afrique Loire, ANADE, Apprentis d’Auteuil, ASAMLA, ATD Quart Monde, Babel, Brin de Causette, CEMEA, CCFD Terre Solidaire, CNL44, CSF, DAL, De l’Ombre à la Lumière (Mort de la rue 44), Du Monde dans la cuisine, Ecoute de la rue, Emmaüs44 Nantes, FAL 44, FAS44, GASPROM, GREF, Habitat&Humanisme44, la fabrique des gestes, la maison de Rezé, LDH, Le Carillon, Le Goût des Autres, Le Logis Saint Jean, Les Eaux Vives, Les Œuvres Sociales de la Fraternité de Nantes, Le planning familial, Le Relais Atlantique, Médecins Du Monde, MRAP, RESF, SOS Familles Nantes, Romeurope, Romsi, Une Famille Un toit 44, Comité Vigilance Solidarité du diocèse de Nantes, CFDA44 (ACAT – Accueil d’abord – Amnesty International – CIMADE – Diaconat Protestant – Pastorale des Migrants – Secours Catholique – Welcome), Collectif soutien migrants Nantes, Collectif urgence jeunes Migrants 44, Collectif des hébergeurs solidaires, L’Intersyndicale 44 (UD CGT-CFDT- FSU-UNSA – SOLIDAIRES 44), UD CGT Logement