La ZAD, pour celleux qui ne le savent pas, c’est basiquement un énorme rassemblement de maisons et de fermes squattées, de baraques et de cabanes auto-construites contre un projet d’aéroport situé à 30km au nord de Nantes.
Des centaines de personnes y vivent ou y passent régulièrement, l’ensemble forme une no-go-zone de 1700 hectares (disons 13km est-ouest, 5km nord-sud max) pour l’État fRançais et ses larbins de la Gendarmerie.
Depuis qu’ils ont été forcés à se retirer en mai 2013, après une opération « d’expulsion » (ratée) de la zone qui a duré environ 6 mois, un mouvement régional et international pour l’autonomie rurale et l’auto-organisation y évolue au jour le jour.
Pour ce qui est de la musique (ou du bruit), il y a ici un studio de rap autogéré (par le collectif Zad Social Rap et plein d’artistes indépendants) et des concerts fréquents dans des fermes squattées comme la Wardine ou la Freusière ou dans des habitats auto-construits comme la Chataigne.

Aujourd’hui, depuis quelques mois, l’État a commencé à négocier avec les associations d’opposant.es légales (principalement l’ACIPA, L’ADECA – les agriculteurices locales, et le CEDPA – les politicien.nes locales) pour l’abandon du projet (même si une consultation régionale a donné la victoire au OUI à l’aéroport). Malgré une forte opposition à la médiation avec l’État dans les assemblées des occupant.es, une sorte d’avant-garde néo-marxiste, alliée avec les forces démocratiques au sein de la zone, des comités de soutien et les associations légales, a quand même poussé la participation à cette médiation, en parlant d’un « manteau » pour couvrir le « corps » (une manière de dire « on va juste s’en occuper pour vous, les gens qui refusent dogmatiquement de former une association légale pour couvrir notre comté sans loi d’un cadre de soie légal »).

Ils ont présenté un texte défendant le fait que la ZAD devrait d’une certaine manière être acceptée par l’État (en d’autres termes, légalisée), nourrissant l’idée qu’il y a de gentils petits projets d’agriculture biologiques, de gentilles petites formes organisationnelles totalement compatibles avec celles qui organisent la société, qui peuvent être totalement assimilées par leur environnement (capitaliste) – comme tou.tes les jeunes métropolitain.es branché.es éco-alternatifs de Nantes.

L’État va donc probablement continuer à essayer de diviser celleux qui sont contre l’aéroport et celleux qui défendent la ZAD pour reconquérir cette no-go-zone, peut-être pas pour bâtir un aéroport, mais sûrement
pour y administrer le retour de leur monde (ça ne change pas tellement d’un pays à l’autre, vous pouvez juste imaginer n’importe quel grand projet à la campagne à 30km de votre métropole la plus proche).

Alors si vous voulez venir, vous avez juste à suivre la route D281, abandonnée et à moitié détruite, près du village « La Paquelais ».

Si vous voulez venir et jouer de la zik, écrivez à fay (a) riseup (dot) net – un squat à 10km de la zone (ancrenoire.noblogs.org) – ou à zad (a) riseup (dot) net, pour entrer en contact avec le mouvement d’occupation « officiel ». Website: zad.nadir.org

À part la ZAD, il y a des scènes anarchopunk et hardcore vraiment cool en Bretagne, pas loin à l’ouest de la France.