Le samedi 9 décembre, le collectif biomasse critique organise un rassemblement contre le projet d’usine à pellets torréfiés de Bugeat-Viam. Cet événement a lieu dans le cadre d’une déclaration commune d’habitant.e.s et d’associations de différents territoires en lutte, qui ont décidé de manifester leur solidarité mutuelle et de se
doter d’un calendrier commun à l’heure où le gouvernement prétend célébrer les deux ans des accords de Paris sur le climat. Plusieurs des signataires de cette déclaration seront présents sur le plateau à cette occasion, et de même, nous serons quelques-uns à nous déplacer pour l’une ou l’autre des dates annoncées.

Vu d’ici, ce que ces territoires ont en commun, c’est aussi ce que de nombreux habitant.es de nos régions peuvent souvent ressentir, et parfois partager : ce sentiment diffus que ce monde est en permanence aménagé, contraint, orienté, organisé, régi, et abîmé, par des logiques qui leur passent au-dessus de la tête et se contrefichent de ceux qui les subissent au premier plan. Ce sentiment que ce monde n’appartient pas à ceux qui y vivent, mais à ceux qui l’aménagent et en disposent, bien assis dans leur autre monde, celui des immeubles de rapport, des bureaux d’études et des décisions assistées par ordinateur. Le monde de ceux qui décident pour tous les autres, fiers de leur mandat d’élu ou de leurs armées d’ingénieurs, pour qui les peuples ne sont que les occupants d’un espace sur lequel ils ont tous les droits. Pour qui ce n’est pas aux habitant.es de décider s’ils veulent ou non vivre au milieu de champs d’arbres que l’on suce jusqu’à la dernière souche, à proximité d’une mine de terres rares aux effluves nocives pour tout ce qui veut vivre, au pied d’éoliennes industrielles dont la production ira rejoindre le grand marché des énergies verdâtres et du crédit carbone.

Pourtant, ça gronde et ça fuit. Les oppositions aux projets d’aménagement sont plus nombreuses que tout ce que l’on peut recenser.
La défiance se généralise, les premiers concernés se laissent de moins en moins faire, et se découvrent de plus en plus d’alliés, prêts à leur transmettre discrètement les informations qui leur manquent pour comprendre ce qui se passe dans les cénacles. Et pendant que les élus, les experts et les financiers affinent leurs plans de com’ et leurs promesses sur mesure, les gens du commun se rencontrent, s’informent, se retrouvent et s’organisent.

Le samedi 9 décembre, nous commencerons par nous retrouver autour d’un grand banquet en plein air, à l’orée des forêts et des collines du plateau : premier geste pour réchauffer les corps et les esprits, et considérer ce qui fait la convoitise des prédateurs industriels.
Nous y invitons tous ceux qui luttent contre la dépossession de leurs territoires et de leurs vies, et qui s’organisent pour reprendre prise sur ceux-ci, qu’ils viennent de contrées éloignées ou de la commune d’à côté.
Nous continuerons par une promenade dans les forêts voisines.
Nous partagerons ensuite les récits de nos vies et de nos luttes, à travers des prises de paroles, des ateliers, des projections video, et ce que tout le monde aura amené en partage.
À la nuit tombante, nous nous réchaufferons encore autour d’une grande soupe.
Et nous partirons enfin fêter nos retrouvailles en dansant, et en imaginant autour d’un verre les actions à venir après ce premier grand échauffement.

ON NE LAISSERA PAS PELER NOS TERRITOIRES !
RENDEZ-VOUS LE 9/12 À 11h30
DEVANT L’ENTRÉE DE LA GARE BOIS DE VIAM-BUGEAT (le lieu exact du rendez-vous, situé sur un terrain privé, sera indiqué à partir de là)

contact : biomassecritique(at)riseup.net