Argentine : une centaine d’arrestation

Une manifestation a dégénérée en affrontements qui ont fait 8 blessés et une centaine d’arrestations.

Mardi 31 août 2004, une manifestation était convoquée pour la libération des 22 prisonniers politiques et la fin des poursuites judiciaires pour 4000 militants à niveau national. Au même moment se trouvait dans le pays De Rato, le directeur général du FMI qui devait se réunir avec le président Kirchner. Les manifestants se sont retrouvés Place de Mai (siège du palais présidentiel) et ont renversé les barrières de sécurité qui séparent la place en deux, se retrouvant du même coup pratiquement à la porte de la Casa Rosada. Peu de temps après, quelques organisations, Quebracho à leur tête, décidèrent de brûler des pneus à la porte du ministère de l’Economie (sur un côté de la place de mai), endroit où se trouvait réunit l’espagnol de Rato et le ministre de l’économie Lavagna. Ce qui a donné lieu à quelques échauffourés avec les forces de l’ordre. Ensuite, l’intervention des pompiers à donné lieu à des affrontements. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogène et des balles de caoutchouc. 38 personnes ont été prises au piège dans le métro dans lequel la police a tiré des gaz, les trains ont été arrêtés et les manifestants ont été arrêtés sur les voies du métro. Le bilan de la jounée est lourd : plus d’une centaine d’arrestations et huit blessés. A priori, les charges ne permettent pas une libération immédiate et les arrêtés risquent jusqu’à trois ans de prison. Le paradoxe du jour est qu’alors que le mot d’ordre principal était libération des détenus politiques, il y en a 100 de plus ! ! ! Une manifestation est prévue vendredi.

Argentine : répression

Fotos :

Cent détenus place de Mai Au cinquième étage du ministère de l’Economie, avec fenêtres donnant sur la rue, Rodrigo Rato, le directeur du FMI, parlait avec Roberto Lavagna, le ministre de l’Economie lorsque les troubles ont commencé. Il se dit qu’il n’aurait pas fait de commentaires tandis que la protestation piquetera contre sa présence derivait en incidents qui au fil des minutes s’agravaient. Des manifestants de Quebracho, de la CTD Aníbal Verón, de la Coordination d’Unité des Quartiers (CUBa), du Mouvement Teresa Rodríguez et d’autres agroupations de gauche brûlèrent des pneus à la porte du ministère et firent exploser des coktails molotov. Une fois initiée la répression policière, ils s’affrontèrent avec la police fédérale qui, à l’aide d’énormément d’agents en civil, a réalisé une centaine d’arrestations. 102 selon l’information officielle. La Justice les a imputé de blessures et lésions qualifées et intimidation publique, une figure dont la peine n’est pas excarcélable. Il y eu dans la journée plus d’une action contre le FMI. Le matin, d’autres secteurs ont exprimé leur refus dans l’Hotel Sheraton, où est logée la mission du Fond. Mais les troubles ont commencé à la mi-journée lorsqu’il y avait deux manifestations Place de Mai. Lors de la première, arrivée vers 11h30, les chômeurs qui exigent la libération de Raúl Castells (leader du MIJD, détenu depuis le 25 août) ont renversé les barrières de sécurité qui coupent la place en deux pour protéger le palais présidentiel et ont avancé sur les policiers, ce qui a généré des moments de tension. Cependant, ce ne furent que des bousculades. Face à la Casa Rosada, les manifestants s’installèrent sans que la police ne les réprime. Les gens se sont calmés et la femme de Castells, Nina Peloso (du MIJD), et Néstor Pitrola (du Polo Obrero) demandèrenmt à être reçus par le gouvernement. Quand ils attendaient la réponse, est arrivé le deuxième groupe face au ministère de l’Economie, pour protester contre Rato. Visages couverts, ils incendièrent des pneus contre la porte d’entrée et tagèrent les murs. « La patrie pas les yankee » et « Non au paiement de la dette externe ». Ensuite, ils lancèrent des coktails molotov au feu. Les bouteilles explosèrent à grand bruit et quelques secondes après a commencé la répression. Alors qu’en principe la protestation a été attribuée exclusivement à Quebracho, un ensemble d’organisations a revendiqué l’action. « Ceci ne fut pas une folie de Quebracho », a affirmé à Página/12 Oscar Kuperman, de la Coordinadora de Unidad Barrial (CUBa). « Nous nous sommes réunis à deux reprises la semaine dernière : Quebracho, la CUBA, la FTC Mesa Nacional, la CTD Aníbal Verón, el M-29. Nous avons décidé que l’action serait de brûler des pneus à la porte du ministère et de nous en aller. Ce fut ce que nous avons fait, mais lorsque nous nous étions retirés la police nous a réprimé. Nous avons couru jusqu’à la moitié de la place, nous avons noté qu’il manquait deux camarades et nous sommes retourné pour les récupérer, à ce moment ils nous ont réprimé à nouveau. » La Police Fédérale a lancé des gaz lacrymogène et tiré des balles de caoutchouc. Tandis que les piqueteros leur envoyaient des pierres, on a vu entrer en action une grande quantité de policiers en civil, un fait que les organismes de droits de l’homme ont signalé comme étant illégal. De fait, les effectifs policiers se sont confondus avec les piqueteros et au milieu des incidents il était très difficile de savoir qui était qui. Sur la place il y eu des poursuites et des chocs très violents. En voyant ce qui se passait, les chômeurs qui attendaient d’être reçus à la Casa Rosada pour parler de Castells se replièrent à l’extrémité de la place et finalement décidèrent de partir. Beaucoup d’entre eux -maintenant mélangés entre la première et la deuième manifestation- se sont enfuis par l’avenue de Mai, où la police a continué a tiré des gaz et a réalisé le gros des arrestations. La majorité des détenus (parmi eux sept mineurs9 a été capturée dans les stations de métro Piedras et Perú. Le nombre de blessés est de 28, huit policiers avec traumatisme et coupûres à la tête. Le gouvernement a qualifié de « succès » l’opération policière. Son raisonnement était de ne pas répéter ce qui s’est passé à la mairie de Buenos Aires (mini émeute que la police tarde à réprimer). Les piqueteros qui se sont mobilisés pour Castells ont critiqué en privé l’incendie de pneus. « Au final, tu ne sais pas si ce sont ceux de Quebracho ou des policiers en civil. Dix ou quinze types provoquent cette situation et le résultat est qu’ils nous dans le métro », a dit à Página/12 un des dirigeants. Mais en public ils fermèrent les rangset convoquèrent à une manifestation à la Casa Rosada. « Ils recoivent le directeur du FMI et répriment ceux qui demandent du pain et du travail », fut l’interprétation répétée par les leaders du mouvement piquetero. Quelques référents, comme Daniel Aguirre, du MIJD, ont accusé le gouvernement de « monter une provocation pour justifier la répression ». Dans la manifestation de vendredi, ils vont demander la libération de « tous les prisonniers politiques en Argentine », une catégorie qui concerne Castells, les détenus de la Mairie de Buenos Aires et les 102 d’hier. Ceux qui protestèrent contre le FMI Les organisations qui ont réalisé l’action contre le FMI au ministère de l’économie ne cachent pas qu’ils agirent avec l’objectif de produire un fait politique. Quelques unes d’entre elles, spécialement Quebracho, réalisent fréquemment des actions directes comme celle d’hier. Lors de sa dernière apparition publique, le 24 juin 2004, ils pénétrèrent sur l’explanade de l’édifice Libertador, où ils brûlèrent des drapeaux des Etats Unis et de l’ONU pour leur opposition à l’envoi de troupes argentines à Haiti. « Nous croyons que les actions directes servent pour réveiller la conscience nationale » a dit à Pagina12 Nicolas Lista, dirigeant de Quebracho et de sa ligne piquetera, la CTD Anibal Veron (une des quatres organisations à porter le mëme nom). Fondée en 1996, Quebracho se revendique un mouvement révolutionnaire nationaliste et de gauche. Les autres secteurs qui protestèrent hier contre le FMI furent des organisations de chômeurs (comme la Coordination d’Unité des Quartiers (CUBa), le Mouvement Teresa Rodriguez, le Front des Travailleurs Combatifs-bureau national) et leurs partis politiques. Leur version sur les évènements est qu’une fois que furent incendiés les pneus et jetés les coktails molotov, la police les a réprimé et ils ont répondu par des jets de pierres. « Nous avons fait ce que nous avions précédemment convenu. Nous n’avons pas apporté de molotovs, mais des bouteilles en plastique que nous avions remplies d’essence pour brûler les pneus », a dit Oscar Kuperman (CUBa). Pour les dirigeants, la magnitude des incidents est liée à la réaction policière.

Laura Vales, Pagina12, 01/09/04

Argentine : les arrestations se multiplient

Malgré l’intense campagne de persécution de la part du gouvernement et du pouvoir économique pour domestiquer la protestation sociale, vendredi 3 août, des milliers de personne ont manifesté.

La persécution ne s’arrête pas et de nouvelles incarcélations se sont produites. Aux détentions de Raúl Castells du Mouvement Indépendant des retraités et Chômeurs (MIJD) dans le Chaco pour une supposée « extortion » à un casino, et aux 7 personnes (sur les 102 détenus à l’origine, il y aurait des preuves vidéo à leur encontre) arrêtées lors de la répression de mardi dernier en marge des actions contre le FMI, s’ajoutent maintenant les arrestations de Gustavo Franquet, membre de la Coordination de Travailleurs sans emploi (CTD) Anibal Verón et de Quebracho, et de Roberto Carlos Palleros, accusé de l’attaque d’un taxi durant une manifestation le 13 février dernier. Il faut aussi ajouter à ceci, l’ordre de capture à l’encontre de Fernando Esteche, de la direction de Quebracho. Samedi 4 août, ont été arrêtés 17 personnes qui ont participé à l’occupation d’un centre pétrolifère à Caleta Olivia (province de Santa Cruz). Depuis le 22 juin 2004, sont toujours en prison Cecilia Diaz et Roxana Duarte, membres de la Coordination d’unité de Quartiers – Mouvement Teresa Rodríguez (CUBa-MTR), et Diana et Johana Sacayán, deux soeurs travestis, appartenant au Mouvement Anti-discrimination de Libération (MAL). De la même manière, sont toujours détenus et inculpés depuis le 16 juillet dernier, 15 personnes, arrêtées lors des incidents à la Mairie de Buenos Aires lors du rassemblemet contre le vote du nouveau code pénal de la capitale. Dans la province de Salta est détenu depuis avril, Carlos « Tyson » Fernandez de l’Union des Travailleurs sans emploi (UTD) et à La Plata, Gabriel Roser du Mouvement d’Unité populaire (MUP). Tous s’ajoutent aux 4000 activistes sociaux inculpées dans tout le pays. Il y a eu des actions Place de Mai, sur le Pont Pueyrredon, à la maison de la province du Chaco, blocage des billeteries de la gare de Constitucion, et dans la ville de Resistencia, en refus de la criminalisation, pour exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et pour continuer la lutte piquetera pour du travail et pour palier cette réalité qui au delà des discours « kirchnéristes », est toujours de misère, faim et répression.

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Argentine : prisonniers politiques

Il semble que mardi 1er septembre 2004, lors de la visite du nouveau chef du FMI, Rodrigo de Rato, un des nouveaux ordres au président Néstor Kirchner est de commencer à réprimer les manifestations sociales et arrêter et emprisonner les manifestants. Nous exigeons la libération de tous les activistes populaires emprisonnés. Incarcérés pour demander du travail, incarcérés pour demander de la nourriture, incarcérés pour demander justice, incarcérés pour se rebeller contre ce système oppresseur qui nous exploite un peu plus tous les jours. Avec cette nouvelle visite du FMI à l’Argentine, il a été décrété une nouvelle loi qui est d’incarcérer et d’inculper lourdement ceux qui luttent et s’opposent aux plans du FMI et des corporations. A tous ceux la, nous leur disons que nous continuerons à descendre dans la rue et à lutter contre ce système capitaliste et oppresseur dans lequel ils veulent faire vivre tous les argentins. Parce que nous ne voulons pas que 50% des argentins vivent sous le seuil de pauvreté et que 5% de la population de ce pays s’accaparent les profits. Ceci est la liste actualisée des prisonniers et prisonnières politiques : Carlos Ariel « Tyson » Fernández, Union des Travailleurs sans emploi (UTD) de San Martín, province de Salta. Prisonnier depuis 5 mois pour avoir demander du travail. Quatre inculpations pour diverses actions. Gabriel Roser, Mouvement d’Unité Populaire (MUP) de La Plata. Prisonnier depuis 4 mois pour une conspiration politico-policière. Cecilia Díaz et Roxana Duarte, Coordination d’Unité de Quartiers – Mouvement Teresa Rodríguez (CUBa-MTR), prisonnières depuis le 22 juin. Arrêtées lors d’une impressionante opération policière à l’intérieur de la cantine populaire de leur quartier. Diana et Johana Sacayán. Mouvement Anti-discrimination de Libération (MAL). Prisonnières depuis 2 mois pour un fait monté de toutes pièces par le commisariat 4 de La Matanza, pour les réduire au silence et menacer les travestis qui s’organisent et se battent pour leurs droits. 15 personnes prisonnières depuis le 16 juillet dernier, arrêtées lors de la provocation durant le vote du nouveau code pénal de Buenos Aires. Elles sont accusées « privation illégitime de liberté » et « co-action aggravée », risquant des peines allant de 5 à 10 ans. Raúl Castells, Mouvement Indépendant des Retraités et Chômeurs (MIJD). Prisonnier depuis le 26 août pour une supposée « extortion » à un casino quand ils demandaient des aliments pour les chômeurs de la zone. 7 personnes (Héctor Reynoso, Pablo Marcelo Sánchez, Rodolfo Casanore, Ezequiel Johnatan Díaz, Roberto Bence, Rafael Barrios et Roberto García) arrêtées le 31 août 2004, place de Mai durant une action contre la présence du FMI. Le juge les a inculpées pour « intimidation publique, attentat, résistance aux autorités, coûts et blessures ». Ce jour ont été arrêtées 108 personnes. 17 personnes ont été arrêtées dans les dernières heures à Caleta Olivia (province de Santa Cruz) et 8 autres ont des ordres de capture. Elles ont occupé plusieurs jours les installations de la compagnie pétrolière Termap et ont assiégé la municipalité de Caleta Olivia pour demander du travail. Il faut ajouter maintenant les arrestations de Gustavo Franquet, membre de la Coordination de Travailleurs sans emploi (CTD) Aníbal Verón et de Quebracho, et de Roberto Carlos Palleros, acusé de l’attaque d’un taxi durant une manifestation le 13 février dernier. Ainsi que l’ordre de capture de Fernando Esteche, dirigeant de Quebracho. Sont toujours inculpées 4000 personnes pour raisons politiques dans tout le pays.

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Argentine : Marcela et Carmen emprisonnées

Marcela et Carmen de l’Association des Prostituées Argentines (AMMAR-Capital) font parties des 46 prisonniers politiques argentins. Le 16 juillet dernier, après une manifestation à la porte de la mairie de Buenos Aires, Marcela et Carmen ont été arrêtées alors qu’elles étaient en train de faire un achat dans un kiosque. Deux hommes les bousculèrent et les firent s’assoir sur une chaise leur faisant signe de se taire. Elles n’imaginèrent pas que ces hommes étaient des policiers, ils crurent qu’il s’agissait d’un vol. Dans le dossier d’inculpation, il est indiqué que les policiers avaient pour consigne de « suivre les manifestants pour ensuite procéder aux arrestations ». Aujourd’hui, elles se trouvent dans la prison de Ezeiza, accusées de co-action aggravée (figure introduite au code pénal par le gouvernement du général Ongania durant la dernière dictature), elles risquent de 5 à 10 ans de prison. La juge d’instruction avant de se déclarer incompétente et de remettre le dossier à la justice fédérale les a laissées en prison préventive. L’unique preuve sont les dires de 96 policiers en civil parmi les 300 qui agirent ce jour là. Parmi ces policiers, plusieurs sont mis en cause pour des assassinats commis durant la répression du 20décembre 2001, dont le sous-commissaire Ernesto Weber, chef des opérations de la police Fédérale qui joua un rôle important dans la répression avenue de mai, où furent tués plusieurs manifestants. Carmen et Marcela font parties de l’Association de Prostituées Argentines (AMMAR-Capitale), une organisation de femmes prostituées qui luttent pour leurs droits, générant des projets productifs et d’éducation populaire. Le 16 juillet, elles se trouvaient face à la mairie de Buenos Aires comme elles le firent plusieurs fois depuis janvier pour protester contre la modification du code pénal de la ville de Buenos Aires qui pénalise la prostitution de rue. Pour leurs camarades, l’unique raison pour laquelle elles sont en prison est parqu’elles luttent pour défendre leurs droits, elles ne sont donc pas des prisonnières communes mais des prisonnières politiques.

Vous pouvez envoyer des messages de solidarité à : solidaridadconcarmenymarcela@yahoo.com.ar

Argentine : Jorge Nievas, gay, prisonnier politique

Jorge Nievas est un activiste gay qui a participé activement aux diverses mobilisations que la Coordination contre la réforme du Code Contraventionnel de la mairie de Buenos Aires (code répressif contre les piqueteros, les prostitués, gays, travestis, vendeurs ambulants…) a réalisé depuis février 2004. Lors de la mobilisation du 16 juillet, Jorge Nievas était présent lors du rassemblement à la mairie qui, suite à une provocation, a dégénéré en affrontements et répression. 15 personnes ont été arrêtées, dont Jorge Nievas, lors d’une véritable chasse à « l’homme » de la part de la police alors que la manifestation s’était terminée. Ces personnes sont depuis maintenues en détention préventive. Dans le dossier auquel a eu accès Area Queer, les charges d’inculpation se basent sur des déclarations de policiers : une abération. Elles sont accusées de « co-action aggravée » (peine introduite dans le code pénal par la dernière dictature militaire) et de « privation ilégitime de liberté », peines de 3 à 8 ans de prison (alors que tout le monde sait que la session municipale a été annulée parce qu’il n’y avait pas le quorum nécessaire (les élus opposés se trouvant avec la manifestation et empêchés de rentrer). Nus appelons toutes les organisations nationales et internationales à commencer une campagne pour la libération immédiate de Jorge Nievas. Por todo esto llamamos a todas la organizaciones locales e internacionales a comenzar una campaña por la libertad inmediata y desprocesamiento de Jorge Nievas et de tous les détenu(e) Flavio Rapisardi , Area Queer, areaqueer@lpp-buenosaires.net, areaqueer@yahoo.com.ar

Argentine : 17 chomeurs arretes

Des chômeurs qui avaient occupé durant 15 jours des installations pétrolières pour exiger du travail ont été arrêtés. Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte où les prisonniers politiques s’accumulent. 17 piqueteros ont été arrêtés le 4 septembre 2004 à Caleta Olivia dans la province de Santa Cruz, au sud de l’Argentine. Les militants avaient occupé à deux reprises la compagnie pétrolière de Terminales Marítimas Patagónica (TerMaP) et avaient encerclé la municipalité. Ils ont été inculpés de « privation illégitime de liberté », « résistance à l’autorité », « usurpation » et « dégâts ». Des portes parole du gouvernement provincial ont affirmé que ces arrestations étaient « exclusivement »de la responsabilité du juge, en indiquant qu’ils n’a été effectué aucune requête en ce sens et en assurant que « la protestaion sociale n’était pas criminalisée ». Les piqueteros ont été arrêtés dans la rue ou à leurs domiciles. Le Parti Ouvrier a critiqué durement cette décision judiciaire qu’il a qualifié de « chasse à l’homme ». Le juge a livré deux ordres de capture : le premier concerne ceux qui ont participé directement aux occupations et le second ceux qui ont soutenus ces occupations par des manifestations. Le site pétrolier de TerMaP a été occupé durant 12 jours par plus de 200 chomeurs qui réclamaient des allocations et des postes de travail. Ensuite ils ont assiegé la mairie en empêchant la sortie du maire pendant 12 heures. Le site, en charge de Repsol-YPF, de Panamerican Energy et Vintage Oil a de nouveau été occupé durant trois autres jours à l’issue desquels un accord a été conclu. Ricardo Díaz, avocat d’un détenu, a affirmé que les chômeurs qui soutenèrent les occupations n’avaient toujours pas de charges à leur encontre. Le 3 septembre au matin, les piqueteros s’étaient rendus a la mairie pour toucher les allocations promises mais ne recurent rien. A 18 h, la police a procédé à plusieurs perquisitions à leurs domiciles et en a arrêtés une dizaine, les opérations se sont poursuivies le 4 septembre par l’arrestation des leaders des occupations.