Nous ne nous attendions pas à un pareil accueil, c’est pourquoi des parents avaient amené leurs enfants. Malheureusement… Je participais à une opération de fauchage de maïs transgénique. C’était hier dimanche à Auch dans le Gers. Nous en avons pris plein la gueule (passez moi l’expression), coups de matraques, gaz lacrymos, souvent à tir tendu et parfois à bout portant, sans compter les tirs balancés depuis un hélicoptère. C’était les gendarmes mobiles de triste mémoire si l’on se souvient d’Ouvéa… Ils étaient 300. Des militaires en somme et un groupe « d’élite ». Des gens sans trop de scrupules comme ceux qu’ils servent. Cette fois le gouvernement a frappé fort… 60 blessés chez nous contrairement à ce qu’en a dit la télévision (je vous épargnerai ce que nous savons tous sur la collusion entre les multinationales et la télévision). Six hospitalisations dont une jeune fille de 15 ans que j’ai vu sérieusement amochée à la jambe après un tir tendu qu’elle y a reçu. Un homme de la confédération paysanne avec lequel nous plaisantions gentiment sur le chemin qui nous menait aux champs et dont j’ai vu les tempes dans un sale état. La sang noir d’un homme affable et courtois, quelques morceaux de chairs pendaient de ce visage dont le sourire, quelques minutes avant, exprimait la joie de faire un sort différent à cette chère liberté que nous n’avons que trop confié à ceux qui se flattent le mieux de nous en dépouiller. Le chiffre de 60 blessés n’est guère discutable puisque j’ai vu pour ma part une vingtaine de blessés alors que nous étions en pleine confusion à la première attaque. Nous sommes restés pacifiques malgré tout et je doute fort qu’il y ait eu deux blessés chez les gendarmes, à moins qu’ils n’aient frappé trop fort avec leurs matraques… Aucun de nous n’a riposté, aucun n’a levé la main. Je puis le jurer. Je vous rappelle que notre action n’est pas plus illégale que la décision du gouvernement de maintenir les OGM contre une décision européenne…. Il existe en droit un principe de hiérarchie des textes, le bloc de constitutionnalité qui fait des textes nationaux des textes soumis aux textes internationaux… Donc nous avons été attaqué par des gens qui défendaient des intérêts illégaux tandis que nous revendiquions l’application de textes de hiérarchie supérieure. Un régime qui protège des mesures illégales par le recours à la violence, qui donne la primeur à des multinationales sur ses propres citoyens, comment allons-nous appeler un tel régime ?