L’idée est venue dans la continuité du soutien à la ZAD et ses pratiques de reprise en main des productions agricoles hors des impératifs capitalistes. Et au passage, le collectif syndical contre l’aéroport  à ND des Landes et son monde voulait montrer que des espoirs existent, des expérimentations collectives, à contre courant du monde du profit et des mirage de start-up nation à la Macron.

En septembre 2010, les salariés de Fralib, à Gémenos, près de Marseille, apprennent la délocalisation de leur usine en Belgique et en Pologne, mauvais coup perpétré par la multinationale Unilever. La lutte acharnée durera 1336 jours : ce chiffre deviendra le nom de leur marque de thé, une fois victorieux. Les travailleurs en lutte ont enchaîné boycotts, blocages, occupation et manifs. Ils et elle créent la Scop-Ti, société coopérative ouvrière de provençale de thés et d’infusions.

VioMe était une usine à Thessalonique de production de matériaux pour la construction, bétons et autres. Elle fait faillite en 2013 à la suite du plan d’austérité terrible qui s’abat sur la Grèce. Licenciement économiques et chômage guettent les travailleurs·euses, qui décident d’occuper leur usine. En se réappropriant les outils arrive la décision de changer de production. Les même machines servent à présent à fabriquer des produits d’entretien écologiques et pas chers (savon, liquide vaisselle, lessives, etc.) En plus de la production, l’usine occupée héberge une centre de santé, lui aussi autogéré, et héberge les activités de solidarité avec les réfugié·es.

Les travailleurs et travailleuses de VioMe et Fralib se sont battu·es pour reprendre en main leur travail et leur vie. Mais comment s’organiser sans hiérarchie, tout en continuant la lutte?  Comment répartir les tâches, fixer les horaires, les salaires? Comment choisir ce que l’on produit, comment on le produit, comment on le vend au sein de la concurrence capitaliste?

A Nantes, le collectif syndical contre l’aéroport à NDL et son monde organise deux jours de rencontres, débats et ateliers avec des ouvrie·res Fralib et des VioMe, pour découvrir l’histoire de ces luttes et échanger sur le fonctionnement d’usines autogérées. 

Le samedi 16 décembre à la Maison des syndicats à Nantes, de 13 à 19 h, la veille vendredi 15 au soir sur la Zad. 

Des ateliers débattront du travail en autogestion, en s’affranchissant de l’organisation capitaliste du travail; de la réappropriation de sa santé au travail; des luttes pour l’emploi face aux fermetures d’entreprises. On échangera aussi sur les solidarités ouvrières internationales à construire et la mise en place d’un réseau de solidarité active avec ScopTi et VioMe.

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