Comme nous l’avons expliqué à nos camarades italien.ne.s du projet Autistici/Iventati, cette décision de retrait n’était pas pour nous plaire. Si nous avions fait ce choix, c’était pour plusieurs raisons:

« D’abord, par défaut, parce que nous avons eu du mal à nous coordonner, n’étant pas tout.e.s joignables dans les 24 heures à ce moment. Ensuite, parce que c’est déjà arrivé que lors de ce genre de blocages, l’ensemble des sous-domaines se retrouvent inaccessibles, et pas seulement le site visé, ce qui aurait bloqué l’ensemble des sites Indymedia en France. Ensuite, parce que nous voulions continuer d’être accessible au maximum de personnes, sur le Web non-torifié, afin que toutes les autres contributions que nous hébergeons soient encore facilement consultables. Enfin, parce que nous n’étions pas sûr qu’il y ait un mouvement de soutien suffisamment fort pour contrer ces menaces de la police, au vu du peu de soutien que nous avons pu voir en France lorsqu’Indymedia Linksuten a lui même été censuré.« 

Certains nous ont vertement critiqué.e.s pour cette décision et, d’un côté, nous le comprenons parfaitement. Mais nous nous retrouvons également dans l’analyse que donne le collectif Indymedia Grenoble dans un de ses textes. Nous sommes avant tout un collectif fonctionnant au consensus, et pas un blog individuel, ce qui change un peu la donne en ce qui concerne la prise de décision et sa rapidité. Dans ce cas, les peu de personnes disponibles à ce moment ont dû faire le choix de ne pas risquer la disparition du site, ne sachant pas quelle serait la position des autres membres du collectif.

Nous savions aussi que cette bataille n’était que la première, et que ce genre de situation risquait de se reproduire.

Hé bien c’est chose faite, puisque le 26 Octobre, nous avons reçu une autre de ces requêtes de retrait pour la revendication de l’incendie de voitures de police municipale à Clermont-Ferrand. Et c’est sans surprise que nous en avons reçu une troisième requête le soir du 31 Octobre, demandant le retrait de la revendication de l’incendie de véhicules de gendarmerie à Meylan. Tout cela alors que la semaine prochaine un camarade passera devant le tribunal pour un appel passé sur le site cettesemaine.info. Comme à chaque répression contre des médias libres, nous apportons tout notre soutien à cette personne !

Il est clair que l’OCLCTIC semble penser que dorénavant un simple email nous ferait retirer chaque contenu qui déplait à sa hiérarchie. Mais si nous participons à un projet de média indépendant comme Indymedia, c’est bien pour mettre à disposition un espace de publication libre pour toutes les personnes et collectifs qui sont en lutte. Nous ne sommes pas producteurices de contenu. Et c’est pour cette raison que nous avons décidé de ne pas retirer les publications cette fois-ci. Il est donc possible que nous soyons bloqué en France dans les jours qui viennent… ou pas.

En cas de « dispartition » d’IMC Nantes du web, ne paniquez pas ! Ne prévenez pas la gendarmerie, ou alors faites ça la nuit, en ayant auparavant pris soin de sécuriser votre moyen de communication : on ne doute pas que désormais tout est utilisé pour justifier le passage de l’Etat d’Urgence dans le droit commun. Mais nous ne comptons pas lui servir « d’homme de paille » dans cette tentative.

Dans tous les cas, il sera toujours possible de visiter le site en utilisant le navigateur Tor Browser. Celui-ci contourne les blocages que l’Etat pourrait mettre en place. Si vous ne l’utilisez pas déjà, installez-le, c’est simple et rapide.

Nous mettrons également en place un nouveau nom de domaine pour rester accessible sans Tor, et publierons la nouvelle adresse sur les autres sites d’informations du réseaux indymedia et du réseaux « mutu« .

Enfin, Indymedia Nantes sera toujours disponible par Tor en service caché à l’adresse http://3wirxietn4iktvf3.onion/

Et bien sûr, on compte sur vous pour faire un maximum de bruit autour de cette histoire et éclabousser tous les murs de flamby !