Debout dès 6h00 (enfin pas tous/tes, on avoue) pour se rendre sur les blocages des lycées, on assiste à un beau lever de soleil quelque peu gâché par les sirènes et lumières clignotantes des voitures de police qui viennent vérifier si les lycéen.nes ont bien empilé les poubelles dans l’espace prévu et pas 1cm ailleurs.

A 10h00 on se retrouve à Commerce, un peu déconcerté.es car le parcours prévu est inversé par rapport aux manifestations précédentes (la tête devient la fin, et la fin devient la tête, ou un truc du genre). Le cortège est long et compact, les syndicats sont placés les uns à la suite des autres. La presse parle de plusieurs milliers de personnes (mais on n’a pas compté).

La manifestation part, le cortège de tête s’élance et les syndicats suivent derrière. Slogans, tags, chansons, la créativité est grande. On note encore une fois un cortège de tête bigarré, certaines banderoles syndicalistes ayant décidé de pratiquer un remake de la marche de l’empereur (ça veut dire qu’ils/elles sont particulièrement lent.es). Une belle réunion de k-ways noirs, de drapeaux syndicaux et de personnes circulant à visage découvert.

C’est vers 12h00 qu’on atteint la préfecture, et là on découvre qu’il y a une nouvelle surprise prévue: des petits stands de nourriture et boisson se mettent en place, des barbecues sont allumés, et des pièces de bois sont déchargées. Les porteurs/euses de banderole se placent entre la foule et la police qui surveillent…hé bien on ne sait pas trop quoi, la cuisson des merguez peut-être.

L’ambiance est très joyeuse et détendue devant la préfecture, les copains/ines travaillent dur à fixer et monter une structure en bois, sur laquelle ils/elles ont fixer des bâches, et nous déjeunons tous/tes ensemble. La file d’attente à chaque stand de nourriture est longue, et on soupçonne la CGT de doubler tout le monde pour avoir les premières merguez.

La BAC nantaise se distingue cependant encore une fois, en chargeant sur la cantine de la ZAD et en confisquant les légumes. On n’est pas entièrement sûr.es, mais on croit que ça s’appelle du vol. Ou peut-être qu’ils avaient peur d’y trouver une carotte armée d’un molotov, on sait pas. Bilan cependant, deux blessés assez sérieux (voir le CR des Street Medics Nantes). On a oublié de préciser que nous avons aperçu le canon à eau de sortie, des fois qu’l faille éteindre les barbecues d’urgence.

La construction s’achève sous les applaudissements, et voilà que naît sous nos yeux la première Maison du peuple nantaise, bourse du travail symbolique de Nantes. Rappelons que la seule structure dont nous disposons à Nantes est la maison de syndicats, qui appartient à la mairie. Avoir un lieu de réunion et d’échange est primordial dans une lutte.

Nous décidons ensuite de repartir pour un deuxième tour jusqu’au miroir d’eau, en chantant et dansant. L’hélicoptère nous surveille, les CRS et gendarmes nous encadrent et nous sommes suivi.es par une dizaine de voitures de police. Heureusement que l’ambiance est joyeuse dans le cortège, parce qu’on a un peu de mal à se détendre, là en fait.

Arrivée vers 15h00 au miroir d’eau, quelques prises de parole, et surtout quelques mouvements de la police qui commence à se rapprocher pour entourer notre lieu de rassemblement, et nous décide à repartir pour une dispersion collective sur 50 mètres (expérience très drôle).

Une belle journée et une belle réussite pour cette manifestation, on regrette juste notre belle structure qui sera immédiatement saisie et enlevée par la municipalité. A quand notre vraie Maison du Peuple ?