/// Déclaration de soutien de La Via campesina à l’avenir de la zad de Notre-Dame-Des-Landes

Depuis presque 50 ans, des paysans et habitants de l’ouest de la france résistent victorieusement contre un projet d’aéroport qui viendrait détruire 1650 ha de terres agricoles et de zones humides. A la fin des années 2000, des groupes de personnes ont occupé successivement des fermes et champs sur la zad pour apporter leur soutien aux habitants historiques et paysans résistants qui avaient refusé de partir. En 2012, l’Etat français a tenté d’expulser brutalement ces nouveaux habitants de la zad avec plus de 2000 policiers. Mais il a été mis en échec par une
résistance obstinée sur le terrain et par une vague de mobilisation populaire à des centaines de kilomètres à la zone. Cette zone de bocage est alors devenue emblématique d’une possibilité de faire front contre la destruction du vivant et la marchandisation du monde. Elle devient à ce titre une inspiration pour de nombreuses  autres résistances contre des  projets nuisibles.
Depuis   plusieurs   années,   ses   habitants   et   des   paysans   de  la   région   ont   repris   des centaines d’ha de terres en commun et y développent des formes de vie, d’habitat et d’agriculture solidaires.

Mais ce bocage est toujours menacé. Après plusieurs années de mobilisation victorieuses pour empêcher   de nouvelles expulsions et le démarrage des travaux, le gouvernement français a décidé la mise en place d’une médiation. Cette médiation doit donner un avis d’ici début début décembre sur la construction de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Elle pourrait  aboutir  à sa confirmation ou à sa remise en cause…

Dans ce contexte,  nous voulons soutenir les bases communes établies par l’ensemble du mouvement pour l’avenir de la zad. (voir le texte des “6 points pour un avenir sans aéroport”

A commencer par le maintien du refus de la construction d’un aéroport sur les terres de Notre- Dame-des-landes et de toute expulsion des habitant-e-s de la zad.  Le mouvement anti-aéroport a déjà commencé à prendre en charge la gestion des terres de la zad et leur avenir, et à prendre soin du bocage, de la diversité de la faune et de la flore. Il aspire, si le projet est abandonné, à poursuivre ce processus  et à  œuvrer en commun pour que les formes de vies, d’agriculture et   de  luttes   qui   se   sont   construites   sur   ce   bocage   au   fil   des   années   puissent   s’y maintenir et se poursuivre.

En   d’autres  lieux,   des   terres   agricoles   préservées   ont   continué   à  être   prises   en   charge collectivement par celles et ceux qui s’étaient battu.e.s pour elles.
A Notre-Dame-Des-Landes, une fois le projet d’aéroport abandonné, le statut des terres de la zad devra être gelé afin de laisser aux  paysan-ne-s, aux   habitant-e-s   de   la   zad   et   au   mouvement anti-aéroport le temps de définir pour elles les usages les plus pertinents.

Voilà pourquoi La Via Campesina soutient les nouvelles installations qui seront effectuées par  le mouvement sur les terres de la  zad dans les mois à venir, et appelle à la mobilisation sur le terrain à cette occasion.