En même temps que les socialistes nous font des belles leçons d’humanisme et invitent à voter contre Marine Le Pen, à rejoindre le « Front Républicain » ; lorsque Nous, le Collectif Racisé-e et Décolonial ainsi que l’Union Juive Française pour la Paix et le Collectif Justice et Vérité pour Babacar tentons de nous organiser concrètement pour lutter contre le racisme, les bureaucrates de la bien-pensance jugent bon de nous mettre des bâtons dans les roues. Nous n’appellerons pas à voter pour ou contre mais à choisir votre camp, ici et maintenant : avec nous contre le racisme d’État néo-colonial ou contre nous, avec la bien-pensance et la conscience tranquille blanches qui font le lit des extrémistes.

Ce week-end en effet nous avons le plaisir d’inviter Houria Bouteldja à Rennes dans la perspective d’échanger nos points de vues et pratiques politiques, et dans l’idée de mettre en place un Front Antiraciste Rennais. Malheureusement, alors que toutes nos demandes sont en règle, l’Université de Rennes 2 et la Maison des Associations nous trouvent des excuses techniques pour nous empêcher de maintenir l’événement : nous ne céderons pas au pouvoir Blanc qui veut empêcher les personnes concernées de lutter ensemble. Et pour cela nous avons besoin de vous ! Vous toutes et tous qui, individuellement, dans vos associations, collectifs ou syndicats vous mobilisez tout au long de l’année, avant et après les scrutins, contre le racisme et pour une société plus égalitaire.

S’il est important pour nous de discuter de ces questions avec Houria Bouteldja c’est parce que, oui, ses positions sont radicales, provocatrices : elle n’hésite pas à répéter une vérité qui dérange ! Tout le monde n’est pas d’accord avec elle, avec le Parti des Indigènes de la République ou avec Nous le CRED à Rennes. Mais si vous pensez que le racisme est un système qui est soutenu par les institutions et qui s’enracine dans une histoire coloniale encore trop présente, alors nous vous invitons à nous soutenir et nous rejoindre pour faire Front ensemble contre le racisme quotidien et systémique et contre les instances locales qui voudront nous empêcher de le faire.

Le « Front Républicain » Blanc et les socialistes en tête montrent là les limites de leur antiracisme bourgeois : quand il s’agit de pointer les violences policières racistes, les privilèges Blancs, ou l’islamophobie d’État, les personnes concernées qui s’organisent sont diabolisées au nom d’un fantasme de communautarisme ou de racisme « anti-blanc ». S’il y a tant de réticences c’est que nous visons juste : il ne faut donc rien céder ! La population mécontente dans les rues a chuté depuis 2002 malgré la montée de l’extrême-droite. Il n’est pas trop tard pour réagir face à la banalisation du racisme, allez votez (ou pas) dimanche, mais vendredi et samedi soyez à nos cotés !

http://www.ujfp.org/spip.php?article5608