Pour l’autonomie politique, pour l’Anti-monde !

    Contre ce monde et ses tenants qui nous matraquent que l’on pourrait exercer le moindre pouvoir en votant, exerçons, renforçons notre autonomie politique !

    Contre ce monde et ses tenants qui voudraient que nous nous soumettions indéfiniment à leurs règles du jeu, que nous errions sans fin, stratifié-es et paumé-es dans un labyrinthe de dominations, perdant nos vies à les gagner ; bâtissons notre Anti-monde, incarnons leur négation, construisons leur disparition !

Approfondissons l’Anti-monde, enrichissons notre monde autonome !

Ce texte a pour objectif de proposer des outils théoriques pouvant alimenter des débats de fond nécessaires au développement d’une force révolutionnaire qui soit adaptée à l’époque et permette de lier diverses luttes et pratiques – partielles ou disparates – que nous avons.

Une force émancipatrice par nous-mêmes et pour nous-mêmes, s’organisant à la base, de façon large, horizontale et visant une révolution sociale.

Une force qui puisse rassembler des combats, des expérimentations et des idées au sein d’un camp multiforme mais uni, qui développe une vision du monde complexe mais articulée, devenant ainsi capable d’agir, sur ce même monde, avec plus d’efficacité. Sans mettre en avant une lutte ou une libération au détriment des autres. Multipliant les énergies plutôt que de les diviser.

Simplement, une force où nous puissions nous organiser pour combattre et détruire ce qui nous opprime chacun-e !

Il s’agit d’un texte théorique. Il semblait important d’approfondir quelque peu les idées, de ne pas rester trop en surface, afin que des choses plus accessibles, mais pour autant non simplistes, puissent ensuite être produites (entre autres, via de souhaitables réappropriations et discussions des propositions faites ici).

Par conséquent ce texte utilise certaines notions, concepts ou références, pas toujours d’une grande accessibilité. Il a cependant été écrit dans la volonté d’être le plus clair possible.

Ce travail n’a pas pour vocation d’animer des débats de salon sans finalité pratique ! Il sert un objectif : nourrir le développement d’une force et de modes d’organisation révolutionnaires qui puissent nommer ce qu’ils sont, ce qu’ils font, vers quoi ils tendent, et ainsi, être compris, devenant donc davantage rejoignables et ré-appropriables.

Il vise à définir des concepts théoriques fédérateurs et inclusifs, partant du constat que la recherche de tels concepts est absolument nécessaire mais manque énormément aux luttes et aux volontés révolutionnaires actuelles.

Ce texte n’a pas été pensé pour être lu uniquement d’une traite.
Il est également conçu comme une boîte à outils « en construction » pour alimenter un râtelier commun. Une boîte dans laquelle on puisse se replonger et piocher de manière non linéaire après une première lecture. Ainsi, une « carte » est présente afin de se repérer plus facilement lors d’allers-retours.

Le propos est d’inviter à construire un monde. Il n’est donc aucunement question de livrer un « système fini » mais de poser ou clarifier des notions et de défricher certains axes à approfondir et à expérimenter pour notre émancipation commune.

La discussion et la réappropriation des idées développées ici, pour qu’elles alimentent quelque chose de concret, sont donc grandement encouragées. C’est la raison d’être de ce texte !

Voici certains présupposés et principes déterminant intellectuellement le développement de ce qui va suivre:

– Il n’y a aucune valeur supérieure. Tout est construction à travers des interactions multiples. Rien n’est « Vrai », tout se fabrique.

– Si « sens » il doit y avoir, il n’est pas à chercher comme immuable ou extérieur mais à fabriquer (et par là, toujours relatif).

– En dehors des conditions matérielles en elles-mêmes, il n’y a rien que constructions humaines. Le champ des possibles est ouvert !

PS : Dédicace à « Anti-france vaincra !». Bouffée d’air subversive, datant d’il y a plus de 10 ans, et particulièrement à la phrase « L’anti-france est une section de l’anti-monde ». Elle a donné le terme ayant provoqué l’inspiration du concept proposé ici.