Toute personne recevant ce courriel ou un courriel similaire ne devrait cliquer sur aucun des liens qu’il contient et ne devrait ouvrir aucune pièce jointe.

Ces courriels peuvent contenir un « malware » – un programme malintentionné utilisé pour nuire à des usagers de PC et compromettre des réseaux.

Ils devraient renseigner aux autorités locales tout ce qu’ils perçoivent comme une menace.

Le courriel commence par les mots en français « Cher boycotteur ».

Il dit ensuite en anglais : « We have are [sic] a very particular set of skills, skills We [sic] have acquired over a very long career. Skills that make us a nightmare for people like you. » (En français : « Nous disposons d’un savoir-faire particulièrement étendu que nous avons acquis au cours d’une très longue carrière. Un savoir-faire qui fait de nous un cauchemar pour des gens comme vous. »

Il conclut : « Bref, vous, les boycotteurs, devriez comprendre que, désormais, nous allons vous ratiboiser l’un après l’autre, un groupe après l’autre, une association après l’autre. »

Le courriel contient un lien vers un site Internet de la « Brigade juive », un groupe juif extrémiste qui prétend défendre Israël et les communautés juives. Le site Internet se propose également de « dénoncer » les militants du mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) pour leurs activités prétendument scélérates.

Le nom du groupe, en fait, est une référence à la « Brigade juive » qui a combattu en compagnie des forces britanniques durant la Seconde Guerre mondiale et qui, en tant que composante du mouvement sioniste, a contribué à coloniser la Palestine.

Sur sa page Facebook, la « Brigade juive » prétend avoir envoyé son courriel à plus de 8 000 adresses.

Le groupe prétend aussi que sa violente menace de « ratiboiser » les militants est « utilisée au sens figuré ».

Ce harcèlement se déclenche au moment où le gouvernement israélien vient d’accroître ses propres menaces et intimidations contre les militants.

Étant donné le long passé de violence des groupes juifs d’extrême droite, cette menace manifeste doit être prise au sérieux.

The Electronic Intifada s’est vu adresser nombre de rapports indépendants concernant le courriel reçu par des militants en Europe, dont certains en ont fait état aux autorités sur base qu’il constitue une menace de violence.

Les groupes extrémistes anti-palestiniens en France ont eux aussi un passé chargé dans le recours à des attaques sur Internet contre leurs cibles.

Gregory Chelli, l’ancien hacktiviste (hacker) de la Ligue de la défense juive (LDJ), connu sous le pseudonyme d’Ulcan, avait lancé, dit-on, une cyber-attaque contre le site Internet de Rue89 après que le journaliste français Benoît Le Corre avait rédigé un portrait très critique à son égard.

Ulcan est également connu pour avoir été impliqué dans diverses attaques malveillantes visant des militants BDS en France, dont l’une aurait peut-être même précipité le décès du père de Le Corre.

Recourez à une sécurité efficace

Militants, journalistes et autres devraient prioritairement en en permanence recourir à une sécurité efficace, en ligne.

Voici quelques ressources :

Online self-defense advice (Conseils d’autodéfense en ligne) de l’Electronic Frontier Foundation.

Digital Security Helpline (Ligne d’aide de sécurité digitale) est une ressource destinée à la société civile dans le monde entier et on peut la télécharger gratuitement.

https://bdsf34.wordpress.com/2016/06/19/un-courriel-de-la-brigade-juive-menace-des-militants-bds/