Ce soir, alors qu’une sono est installée devant la FNAC, qui obstrue prudemment ses entrées avant ‘heure de fermeture, un hélicoptère s’élève au dessus de la ville. Plusieurs témoignages se succèdent. Il est question de violence et de racisme structurel, d’appels à se rendre ingouvernables, de se retrouver dans la rue jusqu’au soir du premier tour des élections. Une mère de famille vient témoigner des violences policières subies par son fils. On promet de se retrouver samedi prochain, le 25 février, contre le meeting du FN à Nantes, sous les acclamations. Le cortège s’élance. Depuis un mois, les défilés sont composés, pour l’immense majorité, de jeunes qui ont découvert la rue au printemps dernier. Il y a du monde. Entre 500 et 600 personnes.

Comme d’habitude, le dispositif policier est démesuré. Mais cette fois ci, le cortège se tient, fait corps, encadré par des banderoles renforcées et une plus grande détermination. « Tou-te-s véner contre les violence policières » proclame une des banderoles de tête.

Après avoir emprunté la voie de tram, puis les grands axes, le défilé continue en serpentant dans les rues sinueuse de Bouffay où la BAC ne peut plus coller les flancs du cortèges. Quelques tags apparaissent sur des façades surprotégées. Il est une tradition à Nantes dès que l’actualité politique se tend : l’ensemble des banques du centre ville se barricade derrière des palissades de bois.

Le slogan « On nique la BAC par accident ! » rencontre un certain succès. On chante, on se marre. La peur ne prend pas, malgré les circonstances. Le cortège prend à revers une file de camions de CRS, qui descendent précipitamment, surpris, et viennent au contact du cortège. La foule se disperse Place du Bouffay, avec de l’énergie à revendre. Pour une fois, pas d’interpellation. Et un rendez-vous dans la rue, samedi prochain.