Depuis le mois de septembre les syndicats de maton-ne-s appellent régulièrement à la grève générale de leur corporation. Nous nous désolidarisons de cette réaction et réaffirmons notre soutien et solidarité avec les prisonnier-e-s.

En tant qu’assemblée anti-autoritaire nous sommes contre tous les enfermements, le système policier et le système judiciaire qui ne cessent de mener une politique de répression forte et continue contre les classes pauvres de ce pays et d’ailleurs.

Alors que les chiffres montrent une stabilité ou un léger abaissement du taux de délits et crimes en France, les médias et les politiques nous rabachent leur propagande sur l’insécurité. Cette manipulation manifeste est orchestrée et soutenu par un législatif qui invente de nouveaux délits et qui alourdit les peines. Depuis plusieurs années le problème de surpopulation des prisons est un sujet récurrent qui ne trouve comme solution que le passage au domaine privé de la construction et gestion des prisons, amenant petit à petit la sécurité et le vivre ensemble dans le monde marchand et sa rentabilité. Ce nouveau business est la solution que les capitalistes français ont mis en place afin de contrer la crise qui les traverse du fait des acquis sociaux, de la décolonisation, de l’émergence de nouvelles puissances économiques, et des changements dans le domaine énergétique (quelles énergies ? Qui possèdent les ressources ? Quelles alliances futures pour l’obtention de ces ressources?).

Ainsi les multinationales font du sociale et du made in france en employant à moindre coût dans les taules. Ces lieux de non-droit que sont les prisons sont une aubaine pour payer à 45% du SMIC au mieux (20 % très souvent et rarement 75 % qui est le taux légale), bénéficier de réduction d’impôt et de charge patronale défiant toute concurrence, réduire les engagements qu’en à la sécurité sanitaire et autres de leurs employé-e-s, avoir un personnel révocable au jours le jours sans préavis, bref le rêve de tout exploiteur-euse.

Alors que la colère monte dans les rues comme en taule, on nous présente les révoltes de détenu-e-s comme une preuve de plus de leur dangerosité et insociabilité. Nous avons une lecture différente de ces mouvements qu’ils soient individuels ou collectifs.

Pour nous et les autres révolté-e-s, les luttes sociales ne s’arrêtent pas aux portes des prisons ! La plupart de ces révoltes contre le système carcéral ont pour objectif de faire respecter les droits fondamentaux où que ce soient et aboutissent finalement à des améliorations de conditions de détention malgré les brimades que les détenu-e-s subissent comme la brutalité, le mitard, des allongement de peine ou l’éloignement géographique dans une autre taule.

Les prisons ne sont pas le seul moyen mis en place afin de se faire de la thune à moindre coût puisque sous couvert de faire plus de réinsertion des peines peuvent être remplacés par des travaux d’intérêt générale (TIG). Cette option est, malgré des directives de 2014, peu employé par les cours de justice qui enferment à tour de bras répondant plus au délire réactionnaire et paranoïaque de la droite et de l’extrême droite, familles politique privilégiées de la classe bourgeoise et des juges, qu’à un réel besoin de la société.

Nous ne nous réjouissons pas de la mise sous bracelet électronique ou encore de la peine à des TIG. Ces mesures sont tout aussi répressives et ont vocation à nous asservir nous même contre nos vies libres. De plus les TIG sont des heures de travail non-rémunérées qui pourraient s’effectuer avec un contrat de travail, un salaire et des conditions de travail au moins conforme à nos maigres acquis sociaux, plutôt que de rentrer avec perte et fracas dans la course à l’emploi et participer au développement du chômage.

La forte majorité des prisonnier-e-s sont détenu-e-s pour des faits dûs aux injustices sociales que sont le manque de partage du temps de travail et des ressources naturelles, qu’ils et elles subissent du système capitaliste, patriarcal, validiste, raciste, spéciste et xénophobe. Il apparaît évident que les solutions ne se trouvent pas dans un appauvrissement généralisé d’une population déjà à bout de souffle que se soit en France métropole ou extra-territoriale.

C’est pourquoi nous sommes solidaires des révoltes qui ont cours actuellement en prison, ainsi qu’en dehors et qui ont comme tendance de lutter contre toutes les oppressions et pour l’émancipation de tous et toutes.

Une pensée internationaliste toute particulière aux prisonnier-es aux USA qui ont commencé le 9 sept 2016 une grève générale contre l’esclavage carcérale et la suprématie blanche et qui est toujours en cours depuis. Cette info est complètement censurée en France alors que c’est une révolte historique!

Brique par brique, mur par mur, nous détruisons toutes les prisons !