Le Forestou répondait à une situation d’urgence existant depuis des mois.
Son expulsion, une agression contre les laissé.e. pour compte de la course au profit

Des personnes en exil, en demande d’asile ou autres situations administratives, cherchant à s’établir
en France de façon régulière. Leurs objectifs ? s’intégrer, y travailler, y apprendre la langue y mener
une vie digne. D’ailleurs, parmi les habitant.e.s, 17 enfants étaient scolarisés ici.
L’Etat est sensé prendre en charge les population en grande précarité, indépendamment de leur
nationalité.
Hors, ces personnes en exil étaient auparavant laissées illégalement à la rue par les autorités,
dormant dans les couloirs d’une résidence de Coallia, entreprise « sociale » chargée accueillir et de
loger les personnes en demande d’asile, ce qu’elle ne fait pas. En effet, depuis 2011 à Brest des
personnes sont continuellement laissées à la rue alors que la loi impose à l’État (et à la mairie
depuis décembre 2015) de les loger.
le 22 février 2016, ces personnes ont lancées un appel à soutien. A maintes reprises, en vain les
différents acteurs institutionnels ont été sollicités :
• Appel quotidien au 115
• Rassemblement devant la mairie.
• Occupation de la mairie (évacuée violemment par la police) et de la fac de lettre
Victor Ségalen (le directeur de l’UBO prendra position publiquement pour inviter les
autorités à loger les personnes).
• Rencontre avec le sous-préfet qui a exprimé avec clarté et condescendance son refus de
mettre des logements à disposition
• Intervention au Conseil Municipal (10.03.16) avec comme seule réponse quatre heures de
silence assourdissant et de mépris.
• Déplacement à Rennes à l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) qui
nie la réalité vécue par ces personnes.
Souvent, la police a été la seule interlocutrice… Des campagnes de diffamation ont aussi été lancées
dans la presse locale (merci aux rédact-eur-rice-s en chef du Télégramme et du Ouest-France).
Le droit au logement fait partie des droits fondamentaux inscrits dans la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme, applicable à tout individu « sans distinction aucune, notamment de race, de
couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de tout autre opinion, d’origine
nationale ou sociale, de fortune , de naissance ou de toute autre situation».
A aucun moment, la Ville de Brest n’a proposé de solutions de logement ou d’hébergement
d’urgence à ces personnes.
Elle se targue aujourd’hui d’avoir un projet de logements sociaux. Projet purement virtuel à l’heure
actuelle. Ce projet étant d’ailleurs au départ un projet immobilier plutôt orienté pour être lucratif.
L’argument du « social » se faisant sur le tard…

Le mouvement Zéro Personne à La Rue Brest est une réponse de solidarité pour que chaque
personne qui en fait la demande, quelle que soit sa situation administrative, soit logée de façon
décente et pérenne.Cet objectif est largement atteignable à Brest étant donné le nombre impressionnant de logements
vacants (+/- 6500) pour infiniment moins de sollicitations.
Les maisons du Forestou ont été ouvertes fin mars 2016. Pourtant,Les bâtiments
investis appartenant à B.M.H étaient laissés vides depuis plusieurs années, sans qu’il soient fait
quelconque usage.
Vu la situation, l’expulsion du Forestou-Creis de 50 personnes est totalement injustifiable :
• Le projet immobilier de Brest Métropole Habitat est loin d’être lancé.
• Beaucoup de gens, de couples y compris avec enfants vivent aujourd’hui dans des couloirs
ou des voitures. Au delà du Forestou Il y a urgence à héberger les sans-abris, quelles que
soient leurs situation administrative.
Cette expulsion intervient près d’une semaine de guerre d’usure par les autorités, notamment par la
propagation de rumeurs, les diverses manœuvres policières à proximité immédiates des habitations.
Ce n’est ni plus ni moins qu’un passage en force, avant même la décision de justice qui doit statuer
lundi sur le respect de la légalité de l’ordonnance sur requête envoyé lundi dernier.
L’opération se faisant d’ailleurs à l’abri des regards, y compris des journalistes, avec le bouclage de
la zone.
Le dispositif Police / Gendarmerie mis en place était particulièrement conséquent : à 9 heures du
matin, 10 camions de gendarmes mobile sont mobilisés. L’arrivée des gendarmes mobiles se fait en
trombe, harnachés, casqués, flashball et boucliers au poing pour expulser les habitations. Des
policiers les accompagnent également pour bloquer les accès.
Des personnes qui ont certes fait preuve d’une résistance déterminée mais pacifique se font
matraqué.e.s et ensuite trainé.e.s au sol.
Monter sur un toit n’étant en aucun cas faire preuve de violence.
Manifester son soutien devant les habitations non plus.
Les personne qui vivaient au Forestou n’étaient en aucun cas des délinquant.es et cherchent
justement à s’intégrer à la société, obtenir un statut leur permettant de travailler, étudier, pouvoir
vivre une vie paisible.

L’État, la Ville de Brest alimentent aujourd’hui la petite musique sinistre de l’extrême-droite qui
oppose personnes en exil et personnes de nationalité française, cherchant à diviser les pauvres et
exploité.e.s entre elles plutôt que de s’attaquer à la logique de course au profit. Une course au profit
qui justifie toujours plus de coupes claires dans les politiques sociales « superflues », qui favorise
toujours plus d’interventions militaires « stratégiques » dans les guerres économiques en cours.
Aujourd’hui la « prise en charge » des personnes délogées du Forestou se limiterait à 5 nuitées d’hôtel
et un sac de nourriture.
En cas de refus, elle n’auront pas d’autre proposition de l’État.Si elles acceptent, elle seront alors dispersées aux 4 coins du départements dans des hôtels contre
leur gré (rappelons que les enfants des familles sont scolarisés sur Brest, et que les autres travaillent,
étudient, ont créé du lien social, ont démarré.e.s leur formalités administrative à Brest).
Ce matin, Il ne s’agissait ce matin aucunement de lutte contre la criminalité ou la délinquance,
mais d’une opération de maintient de « l’ordre », celui de la propriété privée.

Des soutiens au mouvement Zero Personne à la Rue.