le 19 septembre s’est ouverte l’enquête publique SCoT Nantes St NazaireAttention, c’est hardu et c’est normal, les cariéristes politiques sont censément là pour qu’on comprenne facilement mais s’arrangent avant tout pour qu’on obéisse aveuglément.

Le SCoT, « Schéma de Cohérence Territoriale », c’est la révision d’un document d’urbanisme de la métropole Nantes – Saint-Nazaire, et du coup nécessite une enquête publique. C’est donc une consultation ouverte à tout-e personne pouvant et souhaitant s’exprimer par les urnes. Le 18 septembre, Presse Océan en parle comme d’une « Enquête publique explosive avec NDDL en toile de fond » car « par ricochets, la procédure doit notamment permettre de régler le contentieux environnemental relatif au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contentieux soulevé par la commission européenne »
Rappelons que la mise en demeure de la Commission européenne date d’avril 2014, et que depuis, malgré un dossier soit disant remis à plat pour la consultation de juin, RIEN n’a été fait pour y répondre. C’est pourtant pas si compliqué pour les « spécialistes » porteurs du projet de faire un état des coûts et impacts du projet en UN SEUL DOSSIER, sans séparer les infrastuctures (routes, lignes tram/train…) du projet d’aéroport et ainsi permettre d’avoir une vision globale de l’impatc économique comme écologique de ce PPP, Projet de Pharaonique Pont d’or pour VINCI! Ou alors c’est qu’eux mêmes sont concients que çz mettra définitivement des batons dans les roues de leur machine. 
« Comme il doit répondre à plusieurs questions sur l’impact de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nombre d’observations et attaques sont attendues jusqu’au 21 octobre… » dixit le télégramme qui plagie un tantinet le titre de son collègue mainstream le lendemain. On notera la légèreté oportuniste que se permettent les mainstream à utiliser des réthoriques guerrieres… même en voulant apater une « attaque » d’anonymous comme ce fut le cas pour la pétition pitoyable de Retailleau, c’est vomitif. 

Au sujet du SCoT, et de manière bien plus sérieuse, l’autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) avait émi des réserves et une série de recommandations le 21 juillet 2016: http://www.batiactu.com/edito/notre-dame-landes-autorite-environnementale-emet-doutes-45774.php

  • Dans sa dernière note, l’Autorité environnementale signale que le SCoT, ce document fixant les règles pour l’avenir en matière d’aménagement urbain, de transport, de préservation d’espace rural, manifeste « une ambition certaine sur le plan environnemental ».
  • L’autorité relève ainsi que « l’évaluation n’apporte pas toujours les justifications nécessaires pour apprécier les impacts environnementaux du SCoT et la portée des mesures prises pour les éviter, les réduire et les compenser (en particulier pour la consommation d’espace en tenant compte des projets et infrastructures publiques, pour les émissions de gaz à effet de serre et pour la protection des espaces naturels et des zones humides). »
  • Toutefois, elle considère que « cette ambition manque de mesures concrètes et évaluables, notamment sur la gestion de l’eau, particulièrement médiocre en Loire-Atlantique. »
  • Avant d’enfoncer le clou : « Ce SCoT reste d’un niveau d’encadrement relativement peu contraignant (…), au regard notamment de la consommation d’espace et de l’organisation des transports. » S’agissant, enfin, de l’examen des incidences causées par le projet, les experts de l’organisme public signalent que le projet de Notre-Dame-Des-Landes est « relativement lacunaire ».

Hors il se trouve que la Commission Européenne a souligné qu’une « attention particulière » sera apportée à la prise en compte des commentaires formulés. Comme on a très peu d’illusions sur les rouages de la machine normative qu’est devenue l’U.E. nul doute que tout sera fait pour donner l’illusion d’une autorité responsable, capable de donner une petite tappe sur les doigts de la France, mais que la France restera « souveraine » et ne tiendra pas plus compte de cette commission que de ses demandes précédentes. 

L’ACIPA et le CedPA planchent sérieusement sur le dossier et s’apprêtent à sortir leur analyse. Autant dire que le climat local, loin d’être serein, que l’imminance du Climate Chance à Nantes, comme alibi transitoire entre la COP21 et la COP 22, ainsi que les alertes militaires qu’il provoque, tout ça n’aide pas à la concentration. Mais contrairement à pas mal de bateleurs politiques, le mouvement contre l’aéroport a plus de 30 ans de dur labeur de travail de fond sur le dossier et en connait chaque sillon depuis la création de l’ADECA en 1972. Et on peut dire que les opposant-e-s au projet en ont vu et dénoncé, des vertes et des pas mures, depuis 40 ans, sur les circonvolutions torves entre élus et chefs d’entreprises, des centaines de petits accords entre bandits légaux. Alors nous demander de faire confiance à la soit-disant transparence du processus en ligne quand on vient de se tapper une décénie particulièrement fournie en magouilles qui toutes ramènent soit au CCI (par exemple pendant longtemps certains comptes troll pro aéroport de twitter avaient leurs IP qui pointaient au CCI) soit dans les cabinets des institutions locales, c’est mal barré… 

Du coup quand on arrive sur le site de la SCoT, on n’est pas vraiment surpris-e-s : le site est esthétique, bourré de document à télécharger, comporte les rendez-vous prévus… mais pas une introduction basique du pourquoi ni des résultantes. Rien n’est fait pour vraiment permettre de s’en emparer pour peu qu’on n’ait pas un minimum l’habitude de ce genre de dossier. Pire, impossible de trouver un moteur de recherche intégré, ce qui est quand même la base pour des personnes qui sont censées se questionner. Quand aux dossiers, ils sont rédigés en norme expensioniste-capitaliste. Un language qui laisse beaucoup de monde à la porte. Avec pour conséquance qu’une fois de plus il faudra s’en remettre aux spécialistes ou aux personnes qui auront accété d’y passer des heures et des heures. 

En résumé, si vous réussisez à vous y retrouver, ou si justement vous n’y arrivez pas, la commission d’enquête se tiendra à votre disposition pour recevoir vos observations du 19 septembre au 21 octobre : voir les dates de rencontres proposées en bas de la page http://www.nantessaintnazaire.fr/enquete-publique-scot/ 

Pour finir, à Millau aussi les magouilles autour de leur SCoT passe difficilement : « La séance publique, a été fortement perturbée vendredi par des opposants en tous genres. Ceux à l’arrivée de la légion sur le Larzac. mais aussi des opposants aux éoliennes de Sévérac, des habitants de Saint-Victor-et-Melvieu et des membres de L’Amassada, qui s’opposent au projet de transformateur géant et au développement industriel d’éoliennes dans le Sud-Aveyron. » http://www.midilibre.fr/2016/09/02/millau-le-vote-du-scot-degenere,1387746.php