Une corde tendue en travers de la Place de la Mairie coupait le flux des passant-e-s entre le Nord et le Sud. A l’image des frontières, qui bloquent la libre circulation des personnes, mais surtout dans le sens Sud-Nord, comme le rappelait le tract distribué :

« POUR LES TOURISTES, BAIGNADE…

Vous vivez au Nord, êtes européen-e et voulez vous rendre au Sud, pour le travail ou les vacances. C’est simple : si vous avez besoin de papiers vous les obtiendrez sans nul doute et passerez sans problème les frontières. Vous pourrez même peut-être vous prélasser sur les plages de Méditerranée !

… POUR LES MIGRANT-E-S : NOYADE !

Vous vivez au Sud, êtes migrant-e et voulez rejoindre le Nord parce que vous fuyez la guerre, les dictatures ou la misère. Ça risque d’être beaucoup plus compliqué… Sans les papiers nécessaires, vous devrez peut-être monter à bord d’une embarcation de fortune pour traverser la mer au péril de votre vie. Vous aurez eu beaucoup de chance si vous atteignez les plages de la Méditerranée vivant-e… »

Au sol et le long de la « frontière », des affiches rappelaient le nombre de personnes migrantes mortes en mer Méditerranée : au moins 30 000 depuis le début des années 2000, dont 10 000 depuis début 2014, dont 3000 depuis début 2016… Soit environ 16 personnes par jour. (source : ONU)

Plusieurs personnes ont expliqué au mégaphone les raisons de cette action, et rappelé que ces morts ne sont pas des drames causés par la malchance… Mais bien le résultat des politiques migratoires restrictives et répressives, qui poussent les personnes à prendre des risques toujours plus grand pour essayer de traverser les frontières de l’Europe Forteresse.

Une idée résumée par un des slogans chantés par les manifestant-e-s :
« C’est pas la mer qui tue les migrants,
C’est les frontières, c’est les gouvernements ! »

Et une idée amenant logiquement les mots d’ordre suivant :

« OUVRONS LES FRONTIÈRES !
LIBERTÉ DE CIRCULATION
LIBERTÉ D’INSTALLATION
POUR TOU-TE-S, PARTOUT, MAINTENANT ! »