Quand l’AFP (ou autre) fait mine de découvrir que des Antifas aux Zadistes, en omettant l’immense majorité de monsieur et madame, tout le monde déteste l’oppression … et l’AFP ne peut, du coup, s’empêcher de tomber dans les clichés : lire l’article : https://www.afp.com/fr/infos/258/loi-travail-les-groupes-antifascistes-de-lultragauche-au-devant-de-la-scene

extraits :

  • « On les reconnait à leur « dress code »: « des vêtements noirs, des bottes hautes… Comme les militants de l’extrême droite, à la différence que les gauchistes ont des lacets rouges et les autres, des lacets blancs« 

dixit le « spécialiste » Jacques Leclerc

avec évidemment un petit raccourcit mensonger au sujet de la voiture brûlée à Paris:

  • « deux agents sortiront légèrement blessés. »

à ma connaissance la passagère n’était absolument pas blessée, juste (et légitimement) choquée.

  • « Ce sont des militants chevronnés, proches des milieux libertaires et anarchistes, qui viennent des ZAD (Zones à défendre, ndlr) de Sivens, Notre-Dame-des-Landes, Turin… et que l’on voit aujourd’hui aux avant-postes des manifestations sauvages »

C’est kikidit merci ? C’est la police avec sa tendance de plus en plus frontiste. Et c’est les politiques tels Bruno Retailleau avec sa  » PROPOSITION DE LOI tendant à garantir le droit de manifester paisiblement et à prévenir les troubles à l’ordre public » déposée le 24/05/2016.
Ce qui n’est guère étonnant puisque que Bruno Retailleau a fait de la zad son principal cheval blanc politique et mène allègrement la croisade actuelle pour l’aéroport de #NDDL avec pour argument principal l’évacuation de la zad.
Voilà, c’est là que tout est lié. C’est dans la défense des intérêts privés auxquels les politiques ont fait allégeance. Les Biens Communs sont mis à sac, sectorisés et privatisés, le Capitalisme gloutonne et se marre.

Cette tendance récurrente à désigner « le petit groupe idéalement  Coupat‘ble » est à rapprocher de la technique de nasse qui se développe ces derniers mois en manifestations : séparer les cortèges afin d’affaiblir la contestation en dressant habillement les opposant-e-s les un-e-s contre les autres.
lire : « La DGSI soupçonne les amis de Julien Coupat d’encourager les débordements en manif« 
La #DGSI n’a semble-t-il pas avalé d’avoir elle-même crée par cristallisation un phénomène littéraire inspirant :
Tarnac, magasin général | David Dufresne -> un site site et une carte pour ne pas se perdre dans les méandres du décorticage de l’enquête.

Cela s’additionne aux nombreuses « analyses » politiques ou médiatique qui confondent moyen, technique et organisation. Pourtant nul besoin d’être spécialiste pour comprendre qu’il n’y a pas de carte d’adhésion dans ces groupes analysés, souvent plutôt affinitaires et temporaires, pas non plus d’organisation réelle centralisée. Les représenter et les expliquer à l’aune des fonctionnements institutionnels et hiérarchisés est totalement vain.  Mouvance  est peut-être le qualificatif qui explique le mieux cette forme d’insurrection qui va et vient. Et qui s’agrège à chaque nouveau coup de colère face aux outils de contrôle et de casse sociale. Voire même  égrégore tant les dirigeants jouent aux apprentis sorciers.

Contrairement à ce fatras d’article qui mélange tout sans jamais dire exactement ce qu’il désigne, le fantasmagorique black-block, l’interview de Virginie Grandhomme, sociologue spécialiste des mouvements sociaux à l’université de Nantes, explique très bien cette erreur commune en france : « Qui sont les « Black Blocs » et peut-on les contrôler ?« 

Une nouvelle occasion, aussi, de (re)lire le livre de Mathieu RIGOUSTE:  « L’ennemi intérieur – La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine«