L’article de Nantes Révoltée :

Scoop : un jeune auteur nantais assigné à résidence par Bernard Cazeneuve

Exclusif : nous apprenons que le jeune auteur nantais d’un ouvrage sur les violences policières est assigné à résidence 2 jours seulement après la publication de son ouvrage : « L’arme à l’œil, violences d’État et militarisation de la police ».

Cette « notification administrative », distribuée sans aucune décision judiciaire en vertu de l’état d’urgence, vise à empêcher certaines personnes de manifester cette semaine contre la « loi travail ». Un journaliste parisien a également été frappé de la même assignation, comme des dizaines de militants à Paris et Nantes. Vengeance du préfet ? Fantasmes sécuritaires d’un gouvernement socialiste en pleine fuite en avant ?

Nous apportons tout notre soutien à cet auteur, ainsi qu’à toutes les personnes frappée par ces mesures d’exception. Nous pensons également au lycéen jeté en prison sans preuve – avec la qualification délirante de « tentative d’homicide » – , pour avoir fait un croche pied à un policier alors même que les policiers ont blessé gravement des dizaines de personnes sans jamais être inquiétés, notamment à Rennes où un étudiant a été mutilé à l’œil.

Le terrorisme d’État ne nous arrêtera pas.

Mise à jour : Les médias parlent de 8 personnes concernées par ces interdictions de manifester. Nous cherchons à en savoir plus, alors contactez-nous par message privé si vous faites partie des personnes ciblé-e-s par la préfecture.

https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311.70910.294803323889181/1018492981520208/?type=3&theater

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Article de la presse mainstream :

Huit personnes ont interdiction de paraître dans le centre-ville de Nantes ce mardi, jour d’une nouvelle manif contre la loi travail. Une mesure inédite prise par la préfecture de Loire-Atlantique.

Une nouvelle manifestation contre la loi travail va se dérouler dans les rues de Nantes ce mardi 17 mai. Dans un contexte très tendu, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’envoi d’une centaine de CRS en renfort. La préfecture de Loire-Atlantique vient de prononcer des interdictions de paraître à l’encontre de plusieurs personnes sur le périmètre de la manif.

Une mesure inédite à Nantes

Il ne s’agit pas d’une assignation à résidence, mais d’une interdiction de paraître dans un périmètre défini. C’est une mesure inédite à Nantes. Pour le moment, huit personnes ont interdiction de circuler dans le centre ville de Nantes, mais aussi sur toute l’île de Nantes, toute la journée de mardi. Le périmètre est très large : c’est le même que l’arrêté qui interdit le transport de tout objet pouvant servir d’arme les jours de manif. Les policiers sont venus apporter les arrêtés en main propres chez les huit personnes concernées. Elles ne sont pas obligées de rester chez elles, ni de pointer au commissariat comme pour une assignation à résidence, mais doivent rester en dehors du périmètre. C’est l’état d’urgence qui permet à la préfecture de prendre ces mesures.

« Le gouvernement ne sait gouverner que par le flash-ball, le 49.3 et les assignations à résidence » Pierre Douillard, militant contre les violences policières

D’après la préfecture,  les huit personnes visées par l’arrêté ont été interpellées pour dégradations, agression des forces de l’ordre ou port d’armes sur des précédentes manifestations. Parmi les personnes visées par cette interdiction, Pierre Douillard, le nantais qui a perdu l’usage de son œil après un tir de flash-ball en 2007, lors de manifestations lycéennes. Il s’étonne de la venue des policiers à son domicile, deux jours après la publication de son livre sur les violences policières. Pour lui, cette interdiction est « Une fuite en avant du gouvernement, qui ne sait gouverner que par le flash ball, le 49.3 et les assignations à résidence. »

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/nantes-des-manifestants-interdit-de-circuler-dans-le-centre-ville-pour-la-manif-de-mardi-1463403430