Le 17 mars, bien cachés dans une petite rue, ils ont laissé passer l’ensemble du cortège, patiemment. Une fois avoir jugé les forces en présence rééquilibrées, c’est à dire eux à 12 et quelques manifestant-e-s isolé-e-s, ils sont passés à l’action. Et quelle action ! Ils tentent alors de s’en prendre à un camarade ayant un drapeau de la CNT. Celui-ci, surpris, évite quelques coups et se retourne. Les quelques manifestant-e-s sur place réagissent très vite et font face aux nazillons. Ceux-ci, sans demander leur reste, détalent. Nous leurs reconnaîtrons cela, ils ont des aptitudes pour le sprint.

Certain-e-s d’entre nous ont également pu les apercevoir le 31 mars, mais la foule devait être trop nombreuse et déterminée pour qu’ils osent tenter quoi que ce soit.

Hier, samedi 9 avril, ils sont apparus à nouveau, dans un premier temps près du Carré Feydeau puis, plus tard, dans le quartier Bouffay. Ils ont ainsi agressé plusieurs manifestant-e-s isolé-e-s en jetant des projectiles. La confusion passée, de nombreuses personnes ont fermement repoussé les fascistes. Ceux-ci se sont alors réfugiés derrière la ligne formée par les flics présents.
Plus tard, en fin de manifestation, vers l’arrêt Duchesse Anne, ils ont tenté une nouvelle approche, avec toujours les mêmes méthodes : s’en prendre à des cibles faciles, isolées, quelques manifestant-e-s encore cagoulé-e-s. Mais là, la réaction fut plus rapide et nettement plus déterminée. Après quelques invectives, deux bouteilles et un pavé plus tard, la vingtaine de fascistes n’ose toujours pas passer à l’action et est tenue à distance, malgré leur supériorité numérique. Trois minutes d’éducation populaire plus tard sur les idéologies racistes et politiques des agresseurs, une cinquantaine de manifestant-e-s, encore présents aux alentours de l’arrêt de tram, ont chargé de très belle manière, rappelant aux bolosses royalistes, identitaires et autres réacs une de leurs meilleures qualités : la course de fond. Ils sont poursuivis à travers tout le quartier Bouffay, plusieurs auront très mal. Certains nazillons, que l’on peut voir sur les photos, faisaient nettement moins les malins que lors de la prise ces clichés. Un petit groupe se réfugie dans la crêperie Sainte-Croix – déjà connue pour avoir refuser de servir une femme voilée l’été dernier – et a patiemment attendu l’intervention de leurs collègues de la BAC. Tout ceci explique peut être l’état des vitrines de la crêperie. Pendant une demie heure, le groupe qui a repoussé l’extrême-droite, constitué en grande majorité de jeunes de quartiers populaires, fera le tour du quartier au pas de course en criant « on nique les fachos », et ne se dispersera qu’après des charge policières. On ne peut que saluer et admirer la conscience antifasciste qui est en train de naître chez eux. Bravo !

Nous connaissons la plupart des fafs présents hier, ce sont les mêmes que nous retrouvons régulièrement à tenter des coups d’éclats à Nantes, comme attaquer des squats avec des cocktails molotovs. Leur seul moyen d’exister est de passer par des actions « organisées » et d’une lâcheté qui ne peut que les caractériser.
Nous ne pouvons, comme lors de chacune de leurs sorties, que constater la facilité de déplacement dont ils jouissent et le manque total de répression à leur égard. Que cela ne trompe plus personne. Ils sont dans le même camp que ceux qui nous mutilent, qui nous enferment, qui nous répriment continuellement. La police couvre les fascistes et les laissent traverser leurs lignes.

Hier, nous avons fait la démonstration de la seule réponse à apporter : une réponse massive, populaire et déterminée. La rue est et restera nôtre. Nantes est antifasciste.