En région parisienne :

  • A Créteil, « une dizaine de croix et marques réalisées à la peinture rouge sang ont été découvertes ce samedi matin (14 novembre), à 5 h 30, par les fidèles musulmans qui se rendaient à la première prière dans la mosquée Sahaba, située à l’angle de la rue Jean-Gabin et de la voie d’accès à la route de Choisy. Apposées sur le sol, les murs, les panneaux d’indication, le menu du restaurant de la mosquée ou encore le parking adjacent, ces croix et marques rouges dégoulinantes n’étaient pas encore sèches lorsque les premiers fidèles sont arrivés à l’aube. » [2]

Ailleurs en France :

En province, plusieurs rassemblements en hommage aux victimes des attentats de Paris ont eu lieu samedi 14 novembre dans l’après-midi, donnant parfois lieu à des tensions.

  • A Lille, dans le Nord-Pas-de-Calais, où 500 personnes défilaient, une quinzaine de militants du Front national, portant des drapeaux tricolores, ont scandé : « Expulsons les islamistes » et fait éclater des pétards. Plusieurs manifestants les ont alors repoussés, en criant « Dehors les fachos », et les ont hués, avant qu’une quinzaine de CRS s’interposent en formant un cordon de sécurité, selon l’AFP [3].
  • A Pontivy, dans le Morbihan, le parti d’extrême droite breton Adsav a manifesté contre les migrants, réunissant 150 personnes à Pontivy (Morbihan) au cri de « Breton, ouvre les yeux, ferme ta frontière ! » Un passant d’origine maghrébine a été frappé au sol par un groupe de militants d’extrême-droite. [4]
  • A Metz, en Moselle, une dizaine de militants identitaires ont perturbé le recueillement d’un demi-millier de personnes devant le monument aux morts avec des pétards, des fumigènes et une banderole proclamant « Expulsons les islamistes » [5].

Plusieurs mosquées ont également été vandalisées.

  • A Aubagne, près de Marseille, une tête de sanglier a été accrochée sur les grilles de la mosquée de la ville [6].
  • A Oloron, dans les Pyrénées-Atlantiques, des tags d’extrême droite faisant référence à la LVF [7], un groupe militaire collaborationniste de la seconde guerre mondiale, ont été écrits sur une boucherie halal et la mosquée de la ville.
  • A Pontarlier, en Franche-Comté, une croix gammée, et des tags « La France aux Français » et « Libéré la Gaule » ont été découverts sur les murs de la mosquée de la ville, déjà vandalisée à plusieurs reprises dans le passé. Du jambon a aussi été déposé devant le lieu de culte [8].

Ailleurs dans le monde :

  • Aux Pays-Bas, plusieurs mosquées ont également été la cible d’actes de malveillance, comme à Bergen-op-Zoom et Rosendael.
  • En Allemagne, un centre d’hébergement pour réfugiés qui devaient ouvrir jeudi a été incendié [9].
  • A Peterborough, au Canada (Ontario), la mosquée de la ville a été touchée par un incendie, vraisemblablement d’origine criminelle.

Sources : Le Monde, Le Parisien, France Bleu, le Midi Libre, le Républicain Lorrain, l’Est Républicain, Ostsee Zeitung, Conspirationnisme.info, Europe 1, France 3

Notes

[1] Voir cet article publié en janvier.

[2] Ces actes d’intimidation ont des conséquences, l’article du Parisien précise : « Les activités cultuelles ont été préservées, mais les activités secondaires, comme les cours d’arabe ou de soutien, sont annulés jusqu’à nouvel ordre. »

[3] Le dimanche 8 novembre, une manifestation anti-migrants avait déjà eu lieu à Calais, avec drapeaux bleu-blanc-rouge, banderole « non à l’islam », slogans xénophobes et insultes racites envers les passants.

[4] Des voisins en ont témoigné sur France Bleu, comme cette commerçante située à proximité des lieux du drame : « non loin de notre magasin, un monsieur d’origine maghrébine a été pris par le col. six personnes l’ont mis à terre. C’était un défoulement sur lui. C’était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance. Plus loin c’était exactement pareil. C’était de la violence et de la haine. On voyait qu’on était cerné dans la rue principale. Tous les magasins se sont fermés au fur et à mesure. On avait l’impression qu’on était en état de siège. C’était terrible, terrible… C’est une haine, une haine… Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie « on va les tuer, ils n’ont rien à faire ici ». Vraiment c’est la haine. » Un autre habitant a témoigné du désarroi des passants et du climat de terreur qui a régné hier dans la petite ville bretonne : « Les gens couraient, les gens criaient, c’était la panique. »

[5] Voir les photos 14 à 25 sur la page du Républicain lorrain.

[6] Voir le Midi Libre.

[7] La Légion des volontaires français contre le bolchévisme (dite Légion des volontaires français ou LVF) est créée le 8 juillet 1941, 15 jours après le déclenchement de l’opération Barbarossa (l’invasion de l’URSS par l’Allemagne). Cette naissance est portée par une galaxie de partis collaborationnistes (notamment le RNP de Marcel Déat, le PPF de Jacques Doriot, et le MSR d’Eugène Deloncle). Elle est transformée un an plus tard en Légion tricolore. En 1944 elle est principalement intégrée à la Division SS Charlemagne. La LVF utilisait comme étendard le drapeau tricolore français.

[8] Voir l’Est Républicain.

[9] Voir le Ostsee Zeitung, en allemand.

https://paris-luttes.info/nouvelle-vague-raciste-et-4156