La colère gronde au centre de détention de Nantes

Suite à l’article « Les Taulards recadrent leurs juges » paru en juillet 2015 dans le Canard enchainé, les détenus du centre de détention de Nantes se sont sentis pleinement concernés. En effet depuis l’arrivée de M.lafon en tant que juge d’application des peines, nous n’avons jamais vu autant de rejets sur les aménagements de peines ainsi que sur les demandes de permissions familiales ou sportives et sur les relèvements de peines de sûreté.

Certes nous pouvons comprendre que certaines décisions soient dictées par la lutte contre la récidive, même si toutes les études indiquent que l’octroi de permission et d’aménagements la réduit au contraire…
L’affaire Tony Meilhon qui a défrayé la chronique ici plus encore qu’ailleurs, ne doit pas occulter les efforts effectués par la grande majorité des détenus pour favoriser leur réinsertion. La situation est d’autant plus surprenante et incompréhensible que les Directions du C.D de Nantes et du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation soutiennent et encouragent, elles, les aménagements de peine.

Hier un détenu pouvait espérer être libéré aux 2/3 de sa peine en tenant compte des remises de peine. C’est loin d’être le cas aujourd’hui à Nantes en contradiction avec Madame Taubira, Ministre de la justice elle-même, qui prône un accroissement des aménagements de peine.
Ces directives ministérielles semblent être appliquées quasiment partout. Malheureusement, tout comme Réau, Nantes fait Exception à la règle. Nantes ou le J .A.P refuse même tout entretien pour expliquer ses décisions.

L’obstination d’un juge

La colère gronde au C.D de Nantes, les détenus ne voient pas le bout du tunnel. Suite au rejet du J.A.P d’accorder ces aménagements de peine, plusieurs détenus se retrouvent placés sous surveillance car la direction craint des suicides. « J’ai été condamné à 16 ans. Aujourd’hui je suis à 1 an de ma peine et je ne vois rien venir !!! Je suis dégouté par ce système qui nous berce d’illusions » souligne un détenu.
Face à l’obscurantisme de M. Lafon, des prisonniers pourtant condamnés à de longues peines ont pris la décision de les effectuer jusqu’au bout.

Où est la volonté de réinsertion? Et comment éviter la récidive sans projet de réinsertion? Nous ne vivons que la désinsertion, seul projet qui nous soit autorisé.
Aujourd’hui que peut attendre un détenu à Nantes?
Nous appelons M. Lafon à faire preuve de discernement et de raison, à défaut même d’humanité, pour appliquer la norme nationale. L’aveuglement d’un juge vaut-il une révolte des prisons, des suicides de détenus, la perte d’espoir…

Tout comme ceux de Clairveaux, nous demandons uniquement le retour à la normale, un fonctionnement similaire à ce qui est pratiqué dans les autres établissements dans le cadre de la loi. Nous refusons qu’à la prison de Nantes l’aménagement de peine soit synonyme de fin de peine. Faudra-t-il attendre le départ en retraite de M. le J.A.P pour que cesse cette exception navrante ?