Le projet de lignes à Très Haute Tension avance petit à petit. Un pylône design en démo à L’Argentière, La Déclaration d’Utilité Publique signée par les ministres et la prefecture, des piquets de repérages qui poussent ça et là…

L’État et Réseau de Transport d’Électricité pensent avoir gagné la partie et pouvoir bousiller un peu plus la vallée, mais c’est sans compter les habitant-e-s de la vallée et des alentours, leurs ami-e-s, toutes celles et ceux qui ne veulent pas voir ce projet se réaliser et qui mettront à la fonderie leur “beau pylône design tout neuf” !

Sous prétexte de modernisation, on nous vend de nouvelles lignes THT pour continuer de tisser le réseau européen de transport de l’énergie nucléaire. C’est clair, seul le nucléaire peut fournir une énérgie assez puissante pour alimenter les réseaux de 225 000 à 400 000 volts sur des milliers de kilomètres. Ces lignes ont été multipliées depuis quelques années et partout, elles ont croisé résistances et déboulonnages : que ce soit dans le Cotentin et le Maine pour distribuer la production du futur réacteur EPR ou en Catalogne pour exporter le nucléaire jusqu’au sud de la méditerrannée. On pouvait penser qu’après Fukushima, le nucléaire batterait de l’aile, mais pas du tout ! La France le développe et l’exporte un peu partout : centrales EPR à Flamanville et en Chine, centrale expériementale ITER prévue pour 2020 à Cadarache, THT partout…

Il faudra donc apprendre à vivre partout avec un dosimètre et une combinaison ? Sans oublier que le nucléaire civil est indissociable du militaire : que ce soit dans la production ou la recherche les deux sont étroitements liés. Pas de bombe atomique sans centrale, pas de centrale sans bombe atomique.

Ici, ce projet qui va défigurer encore plus la vallée devrait permettre de rabouter de futurs lignes en augmentant la puissance transportable entre la Provence et la Maurienne : des THT relieraient les centrales du Rhône à la Maurienne et la Maurienne à l’Italie. La boucle serait ainsi bouclée, la toile de RTE enserre tout les territoires. Ce quadrillage de lignes devrait aussi servir à transporter l’électricité produite par la future centrale à bois E-ON de Gardanne qui elle se nourrira du bois des fôrets du Sud-Est : des Cévennes aux Hautes-Alpes, en passant par la Provence.

Coupes rases en perspectives ! Et puis, on pense aussi au projet dévastateur du TGV Lyon-Turin qui s’il est achevé un jour devrait être très gourmand en énergie…

FACE À LA THT, AU NUCLÉAIRE ET SON MONDE : NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE NI EN HAUTE DURANCE, NI AILLEURS