Que ce soit pour le 1er novembre ou pour le 22 février, ou bien d’autres manifestations impliquant le « Mouvement contre l’aéroport à Notre Dame des Landes et son monde » (un peu souvent oubliée, cette deuxième partie) il y a eut des AG de préparation, publiques, où tout le monde pouvait s’exprimer.  Certes il est difficile, fastidieux, complexe, fatigant, épuisant même, de construire ensemble en ayant des positions différentes. Mais il n’est pas possible de faire l’impasse sur cette préparation collective si on souhaite redire quelque chose sur l’organisation ou de la forme.  Lors de ces deux AG il a été démontré qu’il était impossible de garantir une expression uniquement « pacifique », pour plein de raisons allant de l’exaspération de certains camarades jusqu’à la technique connue depuis la nuit des temps : l’infiltration de forces du désordre. Pour autant, personne n’a reçu l’injonction de céder à la violence ou de la dissimuler, encore moins de la cautionner. Mais entre cautionner et condamner il y a un monde. Celui que nous essayons de construire justement, loin du binaire, du bipartisme, avec toutes les saveurs de nos singularités.
Une manifestation est une somme de différences, pas un défilé militaire.
Un fait est étrangement et systématiquement oublié : lors de ces deux AG il a été décidé d’emmener le cortège vers l’extérieur du cœur de Nantes afin de garantir la sécurité des personnes souhaitant manifester dans le calme. La manifestation du 22 février devait se terminer sur l’île de Nantes, celle du 1er novembre en direction de Malakoff. Le dispositif policier provoquant ou bloquant l’a empêché à chaque fois.

Les deux manifestations ont eu droit à des déploiements policiers disproportionnés, quand nous savons qu’en leur absence, les dégâts restent parfaitement gérables: quelques tags voire quelques rares vitrines ciblées très précisément, symboliques, comme les banques… Pour samedi dernier, même Presse Océan a fait sa Une sur l’absence de « saccage »; pour le 22 février, on est bien loin de la ville sinistrée décrite par la préfecture, immédiatement relayée par les médias avec force d’images sensationnalistes bien choisies.

La manif du samedi 1er novembre avait la particularité d’avoir été boudée voire déconseillée (!) par beaucoup, trop, d’associations et organisations. Avant même que n’en soient décidées les modalités. Ces mêmes organisations qui n’hésitent pas à utiliser un vocabulaire guerrier : on parle allègrement de « lutte », de « combat », on n’hésite pas à « monter au front », à « mobiliser les troupes »… et reconnaître la nécessaire unité des courants différents pour faire face aux menaces dans l’urgence, mais pour le reste du temps, les plus combatifs sont appelés à se transformer en agneaux dociles. Faudra-t-il envisager des manifestations avec des clôtures électrifiées ? Mais n’est-ce pas justement ce que souhaite représenter le dispositif policier ?…

Par cette désaffection, nous nous attendions à être une centaine seulement ce samedi 1er novembre. Comme beaucoup, voyant le matraquage de la communication étatique de la peur jouer à plein régime, je me suis demandé jusqu’au dernier moment si j’irai manifester, et n’ai dormi que quelques heures par nuit. Finalement, à midi, ma décision était prise : j’irai au monument aux morts et y resterai. Seulement voilà : sur place ce n’est pas quelques poignées de militants en noir que j’ai retrouvé mais plusieurs centaines de personnes, de tout styles, des familles, des jeunes, des vieux, et plein de couleurs… bien loin de l’image extrémiste véhiculée. Tous ont le regard sombre, inquiet, mais déterminé : hors de question de se faire confisquer l’autorisation de manifester malgré le communiqué de la préfecture. Depuis la mort d’un syndicaliste à Nantes lors d’une manifestation il est de tradition de ne pas déclarer les parcours. Beaucoup sont tristes, sachant que Rémi aurait pu être un des nôtres il y a deux ans à Notre-Dames-des-Landes. Que le drame a été évité de justesse. La colère se lit aussi sur certains visages : cette « interdiction » instrumentalisée a provoqué un chantage qui a abouti à l’annulation de la manifestation en soutien à Kobané, à laquelle nombre d’entre nous souhaitaient se rendre. Deux heures d’écart entre les deux manifestations permettaient pourtant largement de l’envisager. Autre signe assombrissant le rassemblement : la masse de médias présents. Dont certains en recherche flagrante de sensationnel.

Après un long moment permettant le recueillement devant de nombreux témoignages en hommage à Remi Fraisse, le cortège se forme en direction des 50 otages. J’hésite, longuement, très longuement, puis décide finalement d’y aller moi aussi, boule au ventre et larmes aux yeux pour la première fois de ma vie. Je me rend compte que j’ai terriblement peur. Cette sensation est inadmissible.
Rejointe par une retardataire, celle-ci me tend une grande fleur en papier, une renoncule, de cette espèce protégée que protégeait Rémi. Je l’accroche à mon manteau, elle me fait un bien fou. Nous rejoignons le cortège qui va grossir pendant toute la manifestation, et nous découvrons les premiers barrages policiers : la rue l’Hôtel de Ville et celle de l’Arche Sèche sont obstruées par des fourgons et des CRS. Premières huées de la manifestation « Cassez-vous, cassez-vous ! » : tout le monde leur demande de partir, de disparaitre. Depuis la mort de Rémi leur présence est encore plus insupportable. Toutes les rues perpendiculaires suivantes sont barrées de la même manière : sensation de souricière : la manifestation ne nous appartient pas. Au fur et à mesure que nous avançons, la vision de tout ce déploiement énerve de plus en plus de monde. On assiste à des scènes étonnantes où ce ne sont pas des « casseurs » qui vont frontalement s’adresser aux flics, mais des gens « normaux », juste excédés par cette sensation oppressante provoquée par la vision de ceux qui symbolisent la mort de Remi. Tel ce couple âgé, vus en vidéo, Robert et sa femme, lui hurlant sur les flics de nous rendre Rémi, balançant des allumettes éteintes, dérisoires, sur les fourgons, elle suppliant son Robert de rentrer à la maison…

A quelques mètres de là, un homme s’explique vertement avec un manifestants. Immédiatement une douzaine de micros et caméra se braquent et un cercle médiatique se forme. Pour rien ! La scène et les propos sont d’une banalité totale. Et surtout absolument pas représentatifs de la soit-disant opinion des nantais. Mais la présence des journalistes donne de l’importance et provoque une artificialisation du moment. Je prends une photo de la scène, tellement pathétique qu’elle me fait sortir de ma réserve habituelle. « Fabricants d’opinion ! » Je préfère m’éloigner pour calmer la colère qui, je le sens, m’envahit moi aussi.

La manifestation continue son parcours jusqu’au moment où Robert, décidément très remonté, se dirige encore une fois vers un énième barrage de flics, place du Bouffay. Premier mouvement, huées de la foule, une partie se précipite pour soutenir Robert, deux chaises volent mais la manif réussi à rappeler tout le monde et repart. Pour s’engouffrer, je ne sais toujours pas pourquoi, rue de Strabourg. Encore des barrages perpendiculaires, des huées de plus en plus fortes, une vitrine d’un coiffeur est étrangement ébréchée ce qui vaut de virulentes explications, mais sans attroupement. Des œufs et des bombes de peinture blanche atterrissent aux pieds des flics, j’en reparlerai un peu plus tard… La tête du cortège est très déterminée, les slogans sont percutants…
Arrivé à l’angle de la rue de Verdun, un flic pointe son flasball, à l’horizontale en direction de la tête de cortège ( lire http://www.citizen-nantes.com/article-retour-sur-la-manifestation-en-hommage-a-remi-fraisse-124916984.html et https://nantes.indymedia.org/articles/30431)…
Cris, sifflements, la manif se fige, des personnes tentent d’intervenir pour qu’il cache son arme. Trop tard : tout bascule.

Cela ne peut être une erreur, pas à Nantes, traumatisée, qui a déjà chèrement payé l’utilisation de cette « arme non létale » : quatre yeux crevés ! Dont trois à la manifestation du 22 février. Et d’innombrables blessures graves.
Cela ne peut être passé sous silence, un  pas après la mort de Remi Fraisse, quand de plus en plus de faits concordants démontrent la responsabilité de toutes les échelles du pouvoir.

La colère fait exploser certains. Robert se fait embarquer, comme un autre, sans ménagement. La consigne est passée chez les cognes : faire place nette. Les fumigènes partent, mouvement de panique dans la foule, beaucoup quittent la manifestation. Depuis la fin du cortège, je vois passer des oiseaux dans le ciel et une fumée blanche s’élever au loin pour rejoindre les nuages. Des ami-e-s m’appellent, me racontent la situation : des manifestants pris dans les jets de lacrymo, des familles sont paniquées et outrées : les flics tirent dans tous les sens, il est temps de partir, je m’éloigne moi aussi.

Passé le cordon de CRS suspicieux, le quartier Bouffay est singulièrement calme, comme en état de siège : des fourgons partout. Place du Change, petit miracle inattendu : une jeune femme chante, entourée d’une dizaine de cars de CRS, et de multiples mouvements des « forces de l’ordre ». Elle est seule et sa voix est un havre au milieu de ce no-man’s land. http://youtu.be/eBGKBJXOka8
Je tente à nouveau d’aller voir où en est la manifestation : le cours des 50 Otages est nimbé de fumée lacrymogène… Beaucoup, beaucoup de gens restent, en solidarité, en soutien, même à distance : depuis le croisement de commerce jusqu’à la place du Cirque, le cour est plein de ces gens qui font le choix de rester « pacifiquement », de ne pas abandonner. Certains tenteront même des sitting plus tard dans la soirée mais rien n’y fait, la police se sent toujours menacée et charge et gaze sans ménagement.

Je décide d’aller me poser dans un bar rue des Carmes. En terrasse comme à l’intérieur on ne parle que de la manif. Mais peu savent précisément ce qui s’est passé et de folles rumeurs se propagent : des casseurs seraient là pour en découdre avec les flics… et des fachos aussi..! Je hausse les épaules et explique ce que j’ai vu et ce qui m’a été rapporté par des ami-e-s de confiance.
On voit passer et repasser une vingtaine d’hommes pas du tout rassurants. Beaucoup d’entre eux sont cagoulés et / ou portent des casques et ressemblent singulièrement à des casseurs. Sauf qu’ils portent aussi matraques et « gazeuses ». Des flics en « civil » !
Ils se font huer tant leur dégaine est incongrue. Leur passage fait monter l’inquiétude en terrasse et dans le bar. Je vois passer Quentin, le visage tendu par de mauvais souvenirs. Peut-être aussi a-t-il, comme fréquemment, vu des gestes de menace des flics au sujet de son œil, c’est une pratique courante chez eux, se moquer des blessés.

La rumeur sur les fachos est insistante mais j’ai du mal à les imaginer à côté des manifestants que j’ai quitté.
Jusqu’à ce que quelqu’un m’emmène et que je vois.
Là, à l’angle de la rue des 3 Croissant et de la rue des Carmes, un groupe de nationalistes regarde en direction du cours des 50 otages où la manifestation s’est arrêtée. Entre les deux, un cordon d’une vingtaine de CRS, de dos, bloque l’entrée de la rue des 3 Croissants.
Mal à l’aise, je retourne à ma table en terrasse. Quand soudain, une clameur monte et on voit le groupe se précipiter, à croire qu’ils chargent les flics pour les prendre en tenaille ! On ne comprend plus rien et on commence à ranger nos affaires. Mais très vite un énorme bruit de casse retenti. Mouvement de panique, tout le monde se précipite dans le bar, panique amplifiée aussitôt par l’arrivée de gaz lacrymo.

Le calme revient relativement rapidement. Un très gros attroupement s’est formé à l’angle. Les nationalistes sont épars au milieu de badauds, difficile de connaitre leur nombre, mais au bas mot une vingtaine. Une vitrine du magasin inoccupé qui fait l’angle a volé en éclat, ce sera le seul magasin cassé de la journée. Entre les conversations téléphoniques entendues de jeunes se vantant bien fort de leur action et les témoignage directs, la scène n’est pas très difficile à reconstituer : un mec aurait balancé une caillasse en direction des flics sans faire gaffe à qui l’entourait (sincèrement cette partie là est vraiment à prouver, parce que difficile à croire…) Ce qui est sûr c’est que les nationalistes l’ont chargé et balancé dans la vitrine, il y a plusieurs témoignages concordants de personnes ne se connaissant pas. A noter d’ailleurs qu’en discutant avec l’une d’entre elle, un homme est venu insister sur le fait que le mec était tombé tout seul dans la vitrine, en nous regardant très… fermement ! Bref ils ont fait ça dans un rapport de force bien équilibré (!) pour protéger les flics (!!) et la ville (!!!) … et la france bien sûr (!!!!)
Des CRS passent en courant, reviennent faire face aux nationalistes, mais repartent très vite, bien plus intéressés par les « casseurs » de l’autre côté du cours… qui ne toucheront aucune vitrine, eux ! Ça balance des deux côtés : pierres, cannettes, pavés qui peinent à rouler jusqu’aux pieds (bah oui c’est lourd quand même!) contre des centaines de lacrymos, mais aussi des grenades de dés-encerclement alors qu’à aucun moment il n’y a eut de vraie menace frontale, les manifestant-e-s s’éparpillant comme des moineaux à la moindre avancée des flics. Je verrai, plus tard, sur les vidéos des auto-médias, que les blessures sont très nombreuses côté manifestants et qu’un d’entre eux s’est pris un flashball dans le nez.  A quelques millimètres près, c’était un autre œil perdu à Nantes.
C’est à ce moment là, comme part hasard, que commence à circuler la pseudo info de jets d’acide sur les CRS…  Comme dit plus haut, la seule « preuve » fournie s’est avérée être un énorme fake : une photo hors contexte, habillement extraite d’une vidéo où l’on voit réalité un jet de cannette remplie de peinture blanche:https://www.facebook.com/val.k.errances/posts/10205245387443367 . Douloureux, sans doute, mais sans aucune commune mesure avec de l’acide… Trop tard, l’info est lâchée de manière officielle, tout le monde y croira, tout comme la déclaration du préfet Henri-Michel Comet : « Il n’y a eu aucune utilisation de flashball ou de grenade »…
Ainsi que le préconise le point Godwin du jour : « Plus le mensonge est gros, plus il passe. «  Le principe n’est pas de ré-écrire l’histoire mais de l’inventer et la communiquer à l’avance.

Pendant ce temps et cette désinformation dont nous n’avons pas connaissance, l’hélico passe et repasse au dessus de nous et le bar préfère fermer par sécurité. D’autres magasins, effrayés eux aussi par la scène de casse choisissent de rester sur le qui-vive jusque tard dans la soirée. Visiblement le nationalisme n’a rassuré personne.
Pensant rentrer chez moi, je me rends compte à quel point je suis choquée. Je puise dans toute mon auto-persuasion pour trouver un ton léger pour parler, témoigner, échanger, recouper les informations : comprendre. Mais déjà je me rends compte que cette manifestation, bien plus que celle du 22 février 2014, est un nouveau basculement pour moi. Tout comme l’avait été, en son temps, la manifestation « conjointe » du Forum Social Européen et du Forum Social Libertaire le 15 novembre 2003 à Paris, suite à laquelle je n’avais plus jamais pu voter socialiste : voir le texte de présentation de l’album photo https://www.flickr.com/photos/valkphotos/sets/72157633209989594/.

Des manifestants passent et nous préviennent : il y aurait des fachos qui sillonnent les rues en recherche des derniers petits groupes de manifestants, mais ils ont du mal à y croire. Quand je leur raconte la scène à laquelle nous avons assisté cet après-midi, plus de doute possible. Ce sera confirmé plus tard, hélas.
La manifestation a fini sur la place Gloriette, repoussée au fur et à mesure par les CRS. Ils ont été d’un grande violence envers les témoins. Des amis voulant calmer le jeu ont été mis en joue, à bout portant, avec un flashball. Et c’était loin d’être une blague.
On apprend aussi qu’il y a eut beaucoup d’arrestations, dont certaines avant même la manifestation, sur des contrôles d’identité, et que des personnes ont été embarquées pour… port de couteaux de pique-nique ! Voir le communiqué très précis et édifiant du CARLIRA à ce sujet : https://nantes.indymedia.org/articles/30449

Au final, il me reste de cette manifestation du 1er novembre une sensation âpre de très lourde responsabilité collective.

Je sais qu’on ne ré-écrit pas l’histoire mais je reste persuadée que s’il y avait eut un appel général, ou, tout du moins, la liberté donnée à chacun-e de se prononcer, de choisir, sans lire de condamnation par avance ni amplifier des dangers présupposés et gonflés par les médias (ça fait vendre !) et par les dirigeants (étatiques comme économiques), nous aurions pu faire un vrai cortège massif, fort et intelligent car complémentaire. Je suis surtout persuadée que si l’état et le préfet avaient agi pour le bien de tou-te-s, pour le collectif, ils n’auraient pas mis en place ces dispositifs provocants des forces de « l’ordre » : il y aurait eut des tags, mais pas grand chose de plus. Ce qui aurait pu éventuellement se passer ensuite, en cas de présence policière, car il est évident que certain-e-s voulaient en découdre avec les flics à quelques jours d’un crime mal dissimulé, c’était « les suites de la manifestation », que personne n’a à assumer, car ces instants sont sauvages, individuels et ingérables. Ils n’appartiennent à personne et ne demandent rien à personne. Ils sont libres.

Tant qu’il y aura des manipulations gouvernementales comme l’enchainement hallucinant des communiqués officiels depuis la mort de Rémi (lire « Comment le pouvoir a réécrit la mort de Rémi Fraisse » : http://www.mediapart.fr/article/offert/498f96e1805eec587ca26ba0fc670a47), et, à plus petite échelle, le mensonge sur la casse de la ville de Nantes (même Presse Océan a dû titrer le lundi sur l’absence de saccage) et le jet d’acide sur les flics, tant que des militants croiront ces manipulations grossières plutôt que les autres militants, il est vain de croire à la victoire. Celle-ci ne peut s’obtenir par l’achat factice d’une paix sociale. Tout comme la peur ne saurait se gérer en la niant, ou en déplaçant son objet. Elle doit changer de camp pour enfin disparaitre. 

Pour aller plus loin : Appel à manifestation partout en France contre les violences policières le 22 novembre et autres rassemblements : https://nantes.indymedia.org/articles/30340
« Faisons du 22 novembre une date nationale et internationale contre les répressions policières » : https://tantquilyauradesbouilles.files.wordpress.com/2014/11/appel_22_nov.odt
« Calls Out for International Day Against Police » : http://earthfirstjournal.org/newswire/2014/11/07/zad-calls-out-for-international-day-against-police-on-november-22nd/
Violences policières en France vu par Amnesty Internationnal : http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Crises-et-conflits-armes/Presentation/Violences-policieres-France
Violence policière sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Violence_polici%C3%A8re