Les sionistes ont pu entraîner beaucoup de Juifs à soutenir leur projet en prenant appui sur l’antisémitisme et les massacres qui les ont frappés. Mais la force du sionisme et d’Israël tient à ce qu’ils servent les intérêts des impérialistes contre les peuples arabes. Le sionisme n’est qu’un outil, une facette de l’impérialisme, et c’est comme cela qu’il a toujours été justement considéré par les révolutionnaires arabes. Affirmer l’inverse, que ce serait « le sionisme qui domine la France », c’est s’inspirer de l’antisémitisme classique, selon lequel le capitalisme n’est cupide, l’Etat n’est répressif, que parce qu’ils seraient manipulés et détournés par un petit groupe parasite, expert en tromperie et en manipulation, qui se serait greffé sur l’État et arriverait à le mener à la baguette.

Les antisémites disent soutenir le peuple palestinien. Ils le font sur des bases qui ne sont pas celle de la Révolution palestinienne qui dès 1970 reconnaissait que dans l’Etat futur « les juifs palestiniens – actuellement israéliens- ont les mêmes droits à conditions naturellement qu’ils rejettent le chauvinisme sioniste et raciste et qu’ils acceptent de vivre comme des Palestiniens dans la nouvelle Palestine ».
Les antisémites disent soutenir le peuple palestinien. Ils le font sur des bases racistes, car ils partagent avec les sionistes la vision de « juifs » incapables de vivre comme composante des nations où ils résident. Ils sont, en dépit de leur « antisionisme » les alliés objectifs des sionistes.

Les antisémites détournent la solidarité et la lutte pour la libération de la Palestine, et celle des peuples dominés, de leurs véritables ennemis. Depuis la fabrication par la police tsariste du « protocole des sages de Sion » l’antisémitisme d’Etat ou politique a été l’instrument utilisé pour tenter de détourner les révoltes populaires et protéger les exploiteurs et les oppresseurs.

Pour notre organisation, les organisations antisémites n’ont pas leur place dans le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, tout comme dans le mouvement pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Georges est un militant communiste, antifasciste, antiraciste, et c’est lui faire insulte que de vouloir mêler sa cause à celle de l’antisémitisme larvé.

Nous nous inquiétons du développement de positions que nous caractérisons comme antisémites. C’est le cas lorsque, par exemple, le Comité Action Palestine Bordeaux affirme dans un appel à une réunion publique prévue courant novembre que « le sionisme est la juridiction suprême de la France », « Le gouvernement français est soumis au CRIF », « le sionisme est l’idéologie officielle de l’État français »… Réunion publique où est invité Jacob Cohen (nouveau compagnon de route du duo réactionnaire Dieudonné/Soral ayant été suspendu de l’UJFP pour ses positions réactionnaires) aux côtés donc du CAP et de Youcef Brakni, membre du GAB (groupe de Bagnolet actif dans le soutien à Georges Abdallah).
A chaque fois, derrière l’utilisation dévoyée du terme « sionisme », on retrouve l’antisémitisme traditionnel légèrement camouflé.

Ces groupes défendent également Dieudonné le réactionnaire ; il n’est pas acceptable, sous aucun prétexte, de défendre sa « liberté d’expression » en faisant semblant de ne pas se prononcer sur le fond de son discours. Affirmer que les racistes et antisémites ont le droit à la parole, c’est soutenir leurs idées implicitement. Dieudonné et ceux qui comme lui banalisent l’antisémitisme au nom de la liberté d’expression participent des mêmes tentatives de dévoiement des révoltes populaires. C’est la bourgeoisie capitaliste qui contrôle l’Etat, pas « les juifs », ou le CRIF. Dieudonné et ses semblables exploitent pour leur propre compte la misère populaire. Ils se font recevoir par les régimes réactionnaires arabes ou Iranien.

Le mouvement communiste et révolutionnaire a toujours combattu ces démagogues racistes qui exploitent les révoltes populaires en protégeant les exploiteurs.
Aussi reprenons-nous à notre compte la déclaration des jeunes du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) du camp d’Aida, et de Bethléem qui affirme que « Sionisme et fascisme sont deux facettes de la même médaille : le capitalisme » et refusent « tout soutien de la part de ceux, qui depuis toujours, sont été le bras armé du patronat et du capital » et « de la part de ceux qui utilisent le drame du peuple (…) palestinien pour propager haine raciale et antisémite et défendre leurs petits intérêts ».

En tant que communistes et anti-impérialistes, dans les manifestations ou ailleurs, nous combattons l’expression de ces courants en force organisée, ainsi que toutes expressions politiques individuelles antisémites.

A la mesure de nos forces, nous ferons tout notre possible pour contrer, à l’avenir, le dévoiement du soutien au peuple palestinien et à notre camarade Georges Abdallah par des groupes aux conceptions politiques inacceptables et réactionnaires.

Ni antisémitisme, ni sionisme !

Liberté pour la Palestine ! Liberté pour Georges Abdallah !