Qu’est ce qui se passe? Après la lecture d’une lettre répondant à un article insultant et stigmatisant à l’égard des personnes sans domicile fixe et des demandeurs d’asiles, titré « ils habitent le quartier des squats »,

l’émission du jeudi 9 octobre est restée coincée dans la gorge du Courrier de l’ ouest et en particulier de son rédacteur en chef Mr Geoffroy et de son journaliste Anthony Pasco. La situation angevine des demandeurs d’asile et des squats a été une fois de plus traitée sous l’angle de la sécurité et de la tranquillité. Mais pas pour tous, uniquement pour des personnes qui seraient «légitimes» d’un point de vue économique et racial.Notre émission « de l’huile sur le feu », tente semaine après semaine, de décrypter pourquoi l’état et le capitalisme ont tant besoin de ces frontières et de cette guerre aux pauvres pour continuer de fonctionner tranquillement. C’est donc logiquement que nous donnons la parole aux personnes qui luttent contre cette situation.

Suite à cet article, nous avons reçu d’un auditeur une lettre en forme « de droit de réponse ». Celle-ci critique la démarche journalistique, les propos réducteurs et les idées sous-jacentes de son auteur. Mais cette lettre pose la question également de la relation entre la publication de cet article et les expulsions. Bien évidemment ce n’est pas Anthony Pasco qui a expulsé les deux squats de la rue du Port de l’ancre ! Mais il est clair pour nous, que ce genre d’article prépare le terrain et légitimise ce type d’intervention policière. Celle ci s’est déroulé quelques jours plus tard, le lundi 6 octobre. Ce n’est pas la première fois, et certainement pas la dernière, que médias et pouvoirs locaux se complètent si bien dans leurs missions respectives.

En tant qu’émission dite de « médias libres » ou « alternatifs », il nous semble important de le faire savoir. C’est ce qu’on a fait ce jour là avec la lecture de cette lettre. Mais aujourd’hui, y a t il une place pour ce genre d’émission sur radio-G (« radio alternative » dixit son slogan) ? Ces derniers jours, la machine à censure s’est mise en route : la seule pression du rédacteur en chef du C.O. (une éventuelle plainte pour diffamation) a fait trembler le Conseil d’Administration qui par voie de conséquence nous interdit momentanément l’antenne.

Mardi soir nous avons reçu un mail nous annonçant la suspension de notre émission et nous convoquant pour un entretien mardi 28 octobre à 18H30. L’année dernière, nous avions également eut le droit à ce genre de convocation suite à une boutade écrite au stylo sur une affiche du studio. Lors de cet échange houleux, où l’on s’est fait traiter de « sales fainéants de chômeurs », le CA nous invitait à partir de nous même de l’antenne. Suite à notre refus, il nous avait dit que c’était le dernier avertissement et qu’il n’hésiterait pas à prendre des sanctions aux prochains « faux pas ».

Une fois de plus le chant de la contestation est bâillonné ; une fois de plus, les gens se font expulser ; une fois de plus les chantres du pouvoir, des médias puissants, d’un monde associatif sclérosé, impriment un discours capitaliste dominant et écrasant.

On ne va pas se laisser faire, les médias indépendants et de luttes sont nombreux, nous en sommes une composante et tenons à le rester sur cette antenne ! Notre voix ne se commande pas et ne se « mute » pas !

Voilà ce qu’il se passe derrière les micros. Vous pouvez nous aider et faire pression, et que l’huile continue de brûler ! Radio-g est contaminable ici :http://www.radio-g.fr/content/formulaire-contact –

secretaire.radiog@gmail.com

et par téléphone : 02 41 60 47 47

Ils ont aussi des réseaux sociaux sur la toile :

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On vous encourage à faire circuler cet appel et notre dernière émission peut être diffusée largement. Notre convocation a lieu le mardi prochain, on vous tiendra au courant des suites.

A bientôt sur l’antenne, dans la rue et ailleurs !

Ecoutez nos dernières émissions sur le site de l’émission : http://pochespercees.lautre.net