À l’apparition de la panne, M. Blanquer a immédiatement contacté le prestataire de matériel médical nantais dont il est client. En trois mois, cette entreprise, spécialisée dans la vente et maintenance des fauteuils, est intervenue seulement deux fois, sans résultat. La première intervention n’a eu lieu que trois semaines après le signalement de la panne. Le prestataire n’ayant pas identifié la cause du dysfonctionnement, envoie le 14 octobre le fauteuil au fournisseur en région parisienne. 

Il se déclare dans l’incapacité de prêter un fauteuil équivalent car il estime que le fauteuil est « ultra-spécialisé ». La compétence d’un prestataire est pourtant de vendre et d’assurer la maintenance de matériel personnalisé au handicap de chaque client-e. Selon le code de la santé publique (article D5232-10) il est prévu qu’en cas de panne le prestataire mette à disposition « un matériel de remplacement le plus proche possible du matériel de la personne » et ce dans des délais raisonnables.

Nous dénonçons ce non respect de la législation. Pour faire valoir ces droits, nous avons sollicité de multiples acteurs et actrices des milieux juridiques, associatifs, institutionnels et politiques. La seule solution qu’elles et ils envisagent est l’achat d’un nouveau fauteuil et non une réparation, ce qui nous questionne sur les logiques commerciales. Et de toute évidence cette option ne peut permettre la récupération rapide pour M. Blanquer de sa vie ordinaire puisqu’elle nécessite des démarches d’un délai minimum de 6 mois pour obtenir le financement d’un fauteuil dont le coût est d’environ 20000€.

Cette panne a dépossédé M. Blanquer de la possibilité de mener sa vie, tous ses engagements sociaux et professionnels sont arrêtés. Consultant aux handicaps et aux autonomies, et animateur informatique en maison de retraite, il se retrouve enfermé chez lui depuis bientôt 4 mois. Actuellement sa santé se dégrade du fait de cette immobilisation prolongée. Cette situation abusive est épuisante physiquement autant que psychiquement.
D’autres situations font écho à la sienne, déjà relayées dans la presse. Elles révèlent les graves problèmes du système de maintenance des matériels indispensables à l’autonomie des personnes handicapées, dont ces personnes, sans recours pour faire valoir leurs droits, ont à porter les lourdes conséquences en termes physique, moral et financier.

Nous nous sommes constitués en comité de soutien à M. Blanquer afin que sa situation inacceptable soit reconnue et que des solutions pérennes soient trouvées pour les personnes ayant à faire face à ces problèmes récurrents de maintenance de leur matériel.
Nos expériences nous ont fait constater des associations peu revendicatives, une application partielle des lois existantes et des prestataires de matériels ne semblant voir que l’aspect rentable du handicap au détriment de l’individu. A cela, nous demandons que l’autonomie de la personne handicapée soit reconnue pleinement légitime par :
– le respect de la loi
– une relation commerciale considérant la personne handicapée comme un-e client-e responsable
– l’accès à une connaissance et une défense juridique.
Car pour nous ce n’est pas le handicap physique mais bien l’environnement sociétal actuel en matière de handicap qui entrave ou prive de libertés de mouvement. Le matériel technique n’est ni du luxe ni du confort mais un appui essentiel à l’autonomie quotidienne.

Comité de soutien à l’autonomie technique des personnes handicapées

Contact : comsa[@]riseup.net