En 2002, la claque du premier tour de l’élection présidentielle française, qui place J.M. Le Pen en deuxième position, pousse la foule à s’emparer spontanément du 1er mai pour dire son opposition au Front National.
Les médias parlent de 800 mille à 1 million 500 mille manifestant-e-s.
Rassemblé-e-s pour dire que, si les petits papiers au fond des enveloppes traduisent une haine larvée dans l’isoloir, il y aura toujours foule, coude à coude, pour s’y opposer dans la rue.

En ce 27 mai 2014, quand la fRance brigue la première place du vote d’extrême droite en Europe – après s’être moquée de l’Italie et inquiétée de la place de la Grèce en Europe – alors que je lis çà et là que les abstentionnistes ont tous les torts et que NOUS, habitant-e-s de la cité, n’avons rien fait pour empêcher cela, je tenais à témoigner de cet élan, VÉCU, en 2002. Je peux d’autant mieux le faire que j’étais membre du collectif Acoustique, à l’origine du rassemblement contre la Haine à Nantes.

Les questions qui se posent, plutôt, sont :
– Qu’avons-nous fait en ne démontant pas, un par un, autour de nous, tout argument qui mènerait quiconque à ce vote de rejet ?
– Qu’avons-nous fait en élisant, année après année, des professionnels de la politique qui placent l’économie avant le bien commun ?
– Qu’avons-nous fait en cautionnant, par nos achats ou nos relais, des médias qui placent le sensationnel avant l’éducation ?

A nous de montrer la joie de l’ouverture.
Ne permettons pas qu’on nous enferme.
Jamais.

Revue de presse du 2 mai 2002 :
http://2002.presidentielles.net/rvp/index.php?id_article=202

photos initialemnt publiées par là : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/sets/72157644461292108/
ou sur le site du collectif Bon Pied Bon Oeil : http://bonpiedbonoeil.net