p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; }a:link { Par Guarani Kaiowá, le 20/04/2014

En ce jour de l’indien, nous aurions dû chanter, danser, mais nous sommes ici avec le cœur sur la main. Nous risquons d’être expulsé de nos villages, expulsions qui peuvent survenir à tout instant, avec la violence habituelle de la police et des fermiers (grands propriétaires terriens, leur milice, exploitants agricoles représentants de l’agro-industrie et de multinationales américaines, voir article ici : La communauté Guarani Kaiowá la plus menacée fait face). Ils continuent de nous menacer et nous assassinent de plusieurs manières, principalement nos représentants.

La Présidente (Dilma Roussef), les députés, les juges, sont eux aussi responsables de tous les crimes que les fermiers et leurs hommes de main commettent. Ce sont tous des assassins : ils tuent avec leurs stylos, lors de la démarcation de nos terres traditionnelles, lorsqu’ils font leurs lois contre nous, quand ils édictent des jugements en référés pour nous expulser de nos propres terres.

Nous revenons pour reprendre nous terres car la fausse justice est du côté des fermiers. Mais quand les fermiers renversent un indigènes sur les routes, quand ils nous tirent dessus, quand ils envoient assassiner nos représentants, alors les juges restent silencieux, ils ne font rien. La loi ne s’applique qu’aux blancs ?

La Constitution (brésilienne) de 1988 nous garantit le droit à la terre, mais cela ne reste que sur le papier afin que les blancs violent leurs propres lois. Les gouvernements précédents de Lula et de Dilma (gauche ultralibérale), ont délimité moins de terres que les gouvernements antérieurs (gouvernement FHC droite ultralibérale). Aujourd’hui nous ne voyons que couler le sang de notre peuple.

Nous résistons depuis 1500 (arrivée de Pedro Álvares Cabral et des portugais sur les côtes de Porto Seguro, Bahia). A ce niveau, nous n’avons plus rien à prouver. Ces terres sont nôtres, et elles sont éclaboussées de sang. Arrivés ici ils nous ont trouvé. Nous, sommes arrivés avant eux. Aujourd’hui, nous ne voulons pas tout, nous voulons à peine un bout de terre, à l’endroit où nos ancêtres sont morts, pour être en paix avec notre famille.

Pourtant, si il n’y a pas de démarcation, nous allons faire notre auto-démarcation, et nous allons tout reprendre, parce que nous savons qu’en fin de compte tout cela est à nous. Nous ne connaissons pas la peur. Nous savons qui nous sommes et restons unis. Ils peuvent ôter le Guarani Kaiowá de la terre, mais ils ne peuvent pas ôter la terre du Guarani Kaiowá.

Source Indymedia Brésil : http://www.midiaindependente.org/pt/blue/2014/04/530866.shtml