S’inspirant peut être d’un antique stratège militaire chinois, EDF à voulu tirer sa force d’une faiblesse. Car le recours à cette spectaculaire grue (la « big Benny ») est la conséquence des défauts sur des châssis d’acier (ou consoles) qui ont ajouté aux retards du chantier, la construction des installations voisines du bâtiment réacteur ayant été poursuivies avant l’achèvement de celui-ci. Les couts apparents, ceux qui transpirent dans la presse, nous l’avons déjà calculé, avoisinent ceux du déficit de la sécurité sociale. (Le denier surcout de l’EPR nous amène à 8,5 Milliards, l’italien Enel qui se retire du projet, grève le financement de 690 Millions €, et le Finlandais TVO qui réclame 1,8 Milliards € en indemnités de retard, font grimper le cout total apparent du projet EPR à près de 11 Milliards €.

Célébration indécente car elle voudrait faire oublier le recours à plusieurs centaines de sous-traitants employés en marge des droits du travail, et les procès qui vont en découler. Le licenciement abusif d’un responsable de la sécurité qui a usé de son droit de retrait. Oubliés, les trous dans le bétonnage des piscines, révélés par le canard enchainé, ainsi que les décès successifs de 3 employés. Moins graves mais notables, sont aussi passées aux oubliettes les prochaines augmentations des tarifs d’électricité que cet EPR a en partie contribué à alimenter.

Mais derrière les appareils photos qui mitraillent les derniers mouvements de la « big Benny », ce sont des câbles tendus à quelques dizaines de mètres de hauteur sur lesquels nous voulons attirer l’attention. Car les méga watts qui devraient partir de ce nouveau réacteur d’ici 2016, vont s’écouler par la balafre qu’une nouvelle ligne THT (très haute tension) à pratiqué à travers les paysages du Cotentin. Cette balafre n’a pas marqué que les pâturages et la végétation, mais aussi les chairs.
Usant pour son compte de la force publique et de recours juridiques interprétés en sa faveur, RTE le gestionnaire du réseau EDF, a commis des violations de domicile.

C’est que depuis la fin 2011 le chantier a beaucoup piétiné faisant face à l’opposition de propriétaires et d’élus locaux qui n’ont jamais cédé aux menaces ou aux promesses financières. Dans leurs démarches ils ont été appuyés par de nombreux militants, qui ont maintes fois retardé ce « tentacule de la pieuvre nucléaire ». Les affrontements avec les forces de police semblent avoir atteint leur point d’orgue le week-end du 24 Juin 2012 où 450 militants regroupés dans un campement, ont été délogés par des gaz lacrymogènes, et des grenades, causant de nombreuses blessures. Nous tenons à rappeler, que quelques mois avant que Notre Dame des Landes n’attire journalistes et partis politiques, ce sont les localités du Chefresne et de Montabot qui sont devenues les ZAD (Zones A Défendre) invisibles de la lutte anti THT et anti nucléaire.

A Flamanville, tel un gros préservatif, le dôme du bâtiment réacteur sera bientôt scellé à l’endroit prévu. Souhaitons qu’aucun radionucléide ne s’échappe de cette centrale, même en fonctionnement normal, et surtout que cet EPR ne fasse pas de petits.
AD pour SNP.

Le CRILAN invité à la fête argumente son refus :
http://www.s323409623.onlinehome.fr/crilan/index.php?option=com_content&view=article&id=274%3Apose-du-dome-de-lepr-de-flamanville-le-crilan-ne-cautionnera-pas-loperation-de-com-dedf-&catid=37%3Acommuniques&Itemid=63