Expropriation du supermarché Extra

REPRENONS LA RICHESSE QUI NOUS EST VOLÉE,
LA DIGNITÉ QU’ILS NOUS BRISENT, LA VIE QU’ILS NOUS SACCAGENT.
ATTAQUE CONTRE LES SUPERMARCHÉS !

Le jeudi 14 mars, vers environ 16h00 de l’après-midi, s’est déroulée l’expropriation du magasin de la chaîne de supermarché Extra dans la rue Ethnikis Adistaseos à Kaissariani [quartier d’Athènes].

La lettre qui a été distribué et jeté lors de l’action :

La situation capitaliste d’aujourd’hui ordonne notre misère et l’extermination de ceux qui sont superflus. Les dominants parlent de salut national et invoquent que la seule façon de sortir de la crise est le développement. Développement qui signifie très exactement la procédure de notre dégradation en des existences meilleurs marchés, simplement en une main-d’oeuvre meilleur marché, dévalorisée, pour les patrons. Les heures exténuantes, la menace du licenciement, la peur du chômage, les coupes continues dans les salaires et les prestations, ciblent à la transformation des travailleurs en une machine bien huilée de production de profit qui, sous la forme d’argent, va se retrouver encore une fois dans les mains de quelques-uns.

Cette course continue par ceux d’en-haut au profit est toujours passée sur les corps des parties les plus sous-évaluées de la société, comme les immigré-e-s, pour saccager sur son chemin nos vies et notre environnement naturel.

Le lieu des supermarchés, plus précisément, qui est un endroit en tous point relié avec la satisfaction de nos besoins premiers et quotidiens, qui constitue un des lieux de travail les plus dévalorisés. Les travailleur-se-s dans les chaînes de supermarchés, comme Extra, sont forcés de se discipliner à suivre des rythmes de travail épuisants avec une faible rémunération. Le phénomène des grands patrons des chaînes de supermarchés qui procèdent à des restructurations de leurs entreprises en la déclarant en redressement judiciaire et afin de maintenir leurs profits est caractéristique. Ils s’affranchissent ainsi du « fardeau des indemnités ». Chaque tentative d’organisation des travailleurs pour exiger des choses élémentaires est punie de licenciement. Ces travailleurs sont condamnés à l’invisibilité, tandis que les chaînes de supermarchés sont classées parmi les entreprises qui font les plus grands profits, aux côtés des compagnies pétrolières, de la construction et des succursales bancaires.

Le profit de ces entreprises est maximalisé par le coût de production extrêmement bas des produits. Un coût bas qui est atteint grâce à la sur-exploitation et la dévalorisation des travailleur-se-s dans les bagnes des chaînes de production dans le pays grec mais encore plus dans les pays du « tiers-monde ».

Les prix dans les rayons des supermarchés correspondent d’un côté aux salaires des travailleurs et d’un autre côté sont hors de portée pour de plus en plus de parties de la société. Nous, en tant que parties des opprimés et exploités, nous ne nous asseyons pas à attendre les bras croisés d’être amené à la misère. Nous ne sommes pas satisfait de subir avec fatalisme les queues de l’OAED [1], de s’humilier devant les exigences des patrons. Nous ne permettrons à aucun de nous tuer, ou de tuer ceux à nos côtés avec la fumée des poêles improvisés [2], nous ne permettrons à aucun de nous affamer. Nous n’abandonnons pas notre vie et dignité à la chance.

L’organisation des résistances et des luttes communes que nous menons est une partie inséparable d’une réalité antagoniste au sein de laquelle nous luttons pour reprendre tout ce qui nous appartient. Nous ne laisseront pas dans les mains des exploiteurs la richesse que nous, tous ceux d’en-bas, produisons, mais nous la reprendrons pour satisfaire nos besoins.

Les structures collectives que nous construisons refusent les parrainages caritatifs polis des ONG, des églises et de tous types d’appareils politiques, elles sont fondées uniquement sur nos forces. Une expression de notre force est le sabotage et l’action directe, quand nous envahissons les temples de la marchandise, en expropriant et socialisant tous ce dont nous avons besoin. Nous rendons réalisable la réappropriation qui sera totale tandis que nous marchons de plus en plus vers la collectivisation de nos besoins et la création de structures de solidarité.

Les lieux auto-organisés, les stekis [3], les squats, les assemblées de quartier, les cuisines collectives, les leçons d’auto-éducation, les centres sociaux de santé et les bazars de troc sont des endroits d’autonomie dans le monde des dominants. Endroits où nous réalisons le collectif, en reconquérant notre vie.

REPRENONS LA RICHESSE QUI NOUS EST VOLÉE,
LA DIGNITÉ QU’ILS NOUS BRISENT, LA VIE QU’ILS NOUS SACCAGENT.
ATTAQUE CONTRE LES SUPERMARCHÉS !

Les gamins sensés exproprient avant d’avoir faim [4]

Source : https://athens.indymedia.org/front.php3?lang=el&article…62315

Notes :

[1] Structure étatique qui correspond à notre Pôle Emploi.

[2] À cause de la paupérisation grandissante et donc de l’impossibilité de payer ou l’électricité ou le plein de fioul, de plus en plus de familles se chauffent aujourd’hui en Grèce avec des poêles où ils brûlent n’importe quel type de bois. Les médias font tout un battage autour des questions environnementales et évitent ainsi la question économique.

[3] Lieux dans les universités, les quartiers et a visée politique. La plupart d’entre eux sont autonomes, occupés et tenus par des anarchistes/anti-autoritaires.

[4] La signature vient d’un proverbe grec « των φρονίμων τα παιδιά πριν πεινάσουν μαγειρεύουν » qui signifie en français « les gamins sensés cuisinent avant d’avoir faim » (dans le sens de « mieux vaut prévenir que guérir »).