Les luttes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la lutte à Basse Indre contre le projet de délocalisation de deux de leurs installations semblent apparemment très différentes. Elles soulèvent pourtant les mêmes questions. Pour la direction de Mittal, il faut réorganiser le dispositif d’« usine sidérurgique », réorganiser nos lieux de travail, d’habitation, de vie en fonction d’impératifs imposés par les marchés.
Pour les dirigeants de Nantes Métropole, ou « métropole du Grand Ouest », il faut réorganiser le « territoire ». Derrière ce mot technique, il s’agit bien du bocage, terres et bourgs, de nos lieux de travail, de détente et de rencontre bref de nos lieux de vie.

Tout cela afin que chacun de ces territoires occupe plus de parts de marché, qu’il soit plus performant, rentable, avec un taux de croissance plus élevé. Le gouvernement montre sa réelle volonté politique, celle de nous soumettre toujours plus face aux multinationales.

De la bouche d’un haut responsable du Parti Socialiste (http://www.lefigaro.fr/politique/2012/12/06/01002-20121…age=1) :
« Son p… d’aéroport de m… coûtera quatre fois plus cher qu’une nationalisation temporaire de Mittal ! »

Les oppositions à ces projets sont les mêmes : des communautés humaines qui vivent ou travaillent pour finalement des revenus modestes, mais qui ne correspondent plus aux besoins du capitalisme et à ses projets. Que ce soit à l’usine ou dans les champs c’est le même refus de se voir déplacer, jeter à Pôle Emploi et voir nier son existence pour le bonheur des actionnaires.

Pour justifier ces mesures de délocalisation et de destruction, les argumentaires bien rodés servis par les experts officiels ne manquent pas. Mais si l’on gratte un peu, on s’aperçoit que la seule raison de la destruction de nos campagnes nourricières ou de la destruction à terme de l’usine de Basse Indre, dans les deux cas, il s’agit de fermer des sites pour concentrer l’activité sur d’autres, énormes. Si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se construit ce sont tous les petits aéroports du grand ouest qui seront condamnés et avec eux autant d’emplois (Angers, Rennes, Bouguenais, Lannion, etc.), puis ce sera au tour de Florange et de Basse Indre d’être fermés, pour délocaliser et concentrer la production dans des pays aux salaires de misère.

Depuis la fin des années 70, les luttes de la sidérurgie dans l’Hexagone s’enchaînent, au rythme des fermetures et des délocalisations de cette industrie. Pour autant, leur histoire et les enseignements qu’elles peuvent nous laisser peuvent nous aider à trouver des dynamiques qui permettent de combattre efficacement les plans des patrons et des politiques.

Comme l’usine de la Chiers dans les Ardennes où les sidérurgistes organisés en assemblée générale et soutenus par les antinucléaires, qui luttaient contre l’implantation d’une centrale voisine, ont maintenu le rapport de force, vécu une solidarité concrète, qui permis de contrecarrer ce qui est toujours présenté comme la fatalité.

Comme les alliances dans les années 70 entre les ouvriers en grève occupant leur usine et les paysans travailleurs les approvisionnant en nourriture et dormant à leur côté. Ce qui a permis à cette époque de faire des mouvements forts et tenaces, c’est bien la conscience que toutes nos luttes sont liées, et que leur alliance ne pouvait que les renforcer.

Alors qu’un gendarme déclarait cette semaine « Il ne faudrait pas qu’il y ait d’autres gros événements de ce type en France ou des manifestations dans tout le pays. Il n’est pas possible de tenir dans la durée et de fixer autant d’effectifs sur un seul site » il nous semble que la multiplication des luttes sur le territoire et leurs épaulements mutuels ne pourront que nous renforcer. De Mittal à STX, de Micmo à Notre-Dame-des-Landes, d’Alcatel-Lucen à PSA-Peugeot, rencontrons-nous, organisons nous !

Notre solidarité fera plier le gouvernement et les patrons !

Le Collectif Nantais Contre l’Aéroport.
cnca@boum.org