D’abord on veut exprimer notre solidarité avec tou-te-s les voyou-te-s qui grignotent en chourant des entreprises comme celle qui installe la vidéosurveillance pour la préfecture de paris ou le palais de l’élysée.

Après on peut se dire que potentiellement la personne qui a chouré la sacoche en question se trouve un peu dépassée par la situation et que potentiellement elle ne se trouve pas préparée à se faire chasser par la direction de la police judiciaire. Pour cela on veut quand même donner quelques conseils.

Sécurité d’abord

Le but principal quand on a commis un délit ou crime sera de ne pas se faire prendre. Il est important de savoir qu’en tant que petit-e voyou-te on ne possède pas de pouvoir pour négocier avec l’état. On obtiendra pas de grace si on rend les documents. Il faut bien comprendre qu’une fois qu’on est identifié-e, l’état n’hésitera pas à nous écraser et à nous juger durement pour ce genre de vol. Voir l’histoire de Serge Humpich pour un exemple.

Comment se construit une enquête policière ?

Dans un premier temps en principe, beaucoup d’éléments différents pourraient servir à la police pour résoudre une enquête. En pratique par contre les méthodologies sont plutôt standardisées, ce qui nous permet d’évaluer quelques risques. L’enquête se basera principalement sur les éléments suivants :
1. Trouver et entendre des témoin-e-s du vol
2. Analyser les images des caméras de vidéosurveillance du quartier, potentiellement aussi celles des commerces, qui d’habitude contribuent avec plaisir aux enquêtes policières.
3. Analyser les traces de téléphones portables sur l’endroit du vol gardé par les fournisseurs, qui peuvent dire à quel antenne relais on était connecté. (ces pistes peuvent être nombreuses dans une gare à Paris)
4. relever puis analyser d’ éventuelles empreintes digitales et génétiques sur la bagnole et la sacoche
5. (relever et analyser d’éventuels usages de cartes banquaires dans les alentours du vol)

Il faut savoir que cette liste n’est pas dûe au hasard et que les méthodes de1 à 4 mènent très souvent a des condamnations. La méthode 5 est mentionné parce qu’ il est facile pour la police d’obtenir ces infos, ce qui fait qu’ ils peuvent s’en servir plus souvent que d’autres infos des fois plus utiles, mais moins faciles à obtenir.

Tous ces points sont des éléments sur lesquels on a pas de prise après les faits, mais ils peuvent servir à évaluer le nombre de traces qu’on a laissées, pour la prochaine fois, ou pour d’autres gens. Ça peut nous rappeler aussi que l’ADN même si ils ne l’ont pas pour le moment, ils pourront l’avoir dans le futur et que tant que les délits ne sont pas périmés, ils nous peuvent encore retomber dessus dans plusieurs années.

Si ça se trouve par contre notre petite sacoche qui a été retrouvée a visité les toilettes à la gare de Lyon et a choppé sur sa route un nombre d’ADN complètement inutiles à l’enquête. (remarquons qu’il existe des techniques pour distinguer les sources et les âges des traces ADN, mais que ceci ne fonctionne pas toujours très bien).

L’ affaire actuelle nous apprend l’utilité de prendre plus de précautions qu’on estime nécessaire parce que non-seulement ça permet de pratiquer avec de la marge, mais aussi on ne sait jamais d’avance quelle ampleur une affaire peut prendre. Ce principe s’appelle défense en profondeur

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9fense_en_profondeur

Que faire quand on est potentiellement suspect ?

Dans un deuxième temps, une enquête policière qui, avec les points décrits dessus, aurait identifié des suspects, voudra trouver plus de preuves. Ceci d’habitude se fait ainsi :

A) Mettre des suspects en GAV pour les cuisiner et les faire parler (pas seulement des aveux, plein d’infos différentes peuvent aider a faire avancer l’enquête) ; pour essayer d’obtenir leurs profil ADN ou empreintes digitales. B) Faire des perquisitions pour trouver des éléments (au domicile du suspect [mais pas que], pour trouver les choses volées [mais pas que])

La bonne nouvelle là, c’est que pour cette liste on peut prendre des précautions avant les faits mais aussi après.

A) parle des informations que la police peut obtenir de nous, nos proches etc en nous mettant la pression pour parler. La première chose à remarquer est qu’ici on ne peut pas obtenir des informations sans notre consentement, et qu’on peut tout bonnement refuser de parler, et en plus être couvert par la loi, car le droit de se taire est inscrit dans la loi. C’est bien de réaliser que même quand on se sent grillé, on est pris en flagrant délit, qu’on peut bien laisser la place aux keufs de faires des fautes, et donc ça peut servir de ne pas filer d’ infos, même quand on croit qu’ils les ont déja. Pour une excellent brochure sur les interrogatoires, voir Manuel de survie en garde à vue
http://rebellyon.info/Manuel-de-survie-en-garde-a-vue.html.

Remarquons aussi que ça vaut le coup de refuser les prises d’ADN et empreintes, mais ça peut arriver qu’ils le prennent par la force, ou qu’ils se servent des mégots, les gobelets ou autres objets utilisés pendant notre GAV pour l’obtenir. Le refus en soi est un délit et on peut se faire poursuivre.

B) parle des traces qui peuvent être trouvées et nous lier à un délit. Il faut pas garder des choses chez soi, même si on veut les garder. Ça marche d’enterrer ces choses dans un bocal bien fermé, potentiellement stérilisé. Si non, si on a des gens de confiance on peut leur demander de garder certaines choses pour nous. Dans le cas présent, il faut insister sur le fait qu’il y a pas de temps à perdre pour éviter que les keufs trouvent des choses incrimintantes quand ils défoncent la porte.

Les ordinateurs gardent des traces de tout ce qu’on y fait. Par exemple tous les systèmes d’exploitation actuels gardent les numéros de série des clés et disques dur USB qu’on branche. Alors, après avoir viré les matériaux incriminants, bien nettoyer les ordinateurs sur lesquels on a branché les clés en question. Plus d’infos sur comment ne pas laisser des traces sur les ordinateurs et comment les virer sont à lire dans le bouquin guide d’autodéfense numérique.

https://guide.boum.org/

Et après tout ça, se n’est quand même pas pour rien…

Après tout ce stress de se demander comment pas se faire chopper, on peut peut être aussi se demander ce qu’il y a de bien dans un vol. Beh, les choses volées évidemment. Dans une société ou la chasse au pauvres devient le sport national et ou on se trouve de plus en plus enfermé et surveillé, on peut se dire que des plans de 9.000 bâtiments publics et privés (grosses entreprises et banques, …), c’est quand même un petit trésor qui pourrait aider à garder des options ouvertes pour celleux qui voudraient agir contre l’état.

On veut notamment rappeler qu’il est possible de balancer des infos sur internet de facon anonyme et qu’il y a des sites internet spécialement dédié au but. (wikileaks.org) Qu’il y a d’autres sites comme indymedia.org avec des systèmes de publication ouverte permettant de poster des documents de manière anonyme (tails.boum.org/tor-project.org →attention ! pas sans un logiciel anonymisant, par préférence d’un système live, et pour du surplus : pas de chez soi [défense en profondeur] ).

Ces documents ne perdront pas leur valeur dans 6 mois ou 1 an, les planquer laissera le temps de voir à quoi a abouti l’enquête.

Notre petit voyou-te lisant-e tous ces articles de presse sur l’affaire ne comprend pas forcement que les keufs font des grosses campagnes médiatiques quand justement leurs dossiers sont vides. Prenant peur quand-même, il/elle nettoie l’ADN et les empreintes digitales des affaires (avec de l’eau de javel, éthanol, acetone. Sur les métaux (partie d’une clé usb ou autre) l’acide de la sueur peut graver les empreintes digitales d’une manière qui exige de les effacer avec du papier ponce) et décide de s’en débarrasser en les jettant dans un parc. Si les fichiers apparaissent sur internet au bout d’un moment, aucun moyen de prouver que notre petit-e voleu-r-se a quoi que ce soit à voir avec ça.

Des fois on se trouve obligé-e de bosser pour un patron à la con, pour cette societé qui nous fait chier, et des fois on ne se rend pas compte qu’on a accès à plein d’informations qui pourraient servir a quelqu’un. On se rend pas toujours compte qu’on pourrait mettre un petit bâton dans les roues de l’état et faire un cadeau à ceux qui bougent contre un tel institut, une telle entreprise, contre tel huissier qui nous a arnaque, contre les keufs ou les matons qui nous on latté-e, contre le/la proc qui est vraiment à gerber, contre l’état qui protège tout ça…

En publiant des données, il vaut mieux éviter de les accompagner d’écrits qui marquent un style personnel, que si besoin on pourra toujours utiliser un logiciel de traduction pour traduire ce qu’on a écrit en une autre langue et de retour pour masquer notre identité.