Le lundi 18 juillet de nouvelles dispositions de la loi sur l’immigration dite loi Besson entreront en vigueur. Les personnes sans-papiers resteront désormais 45 jours en rétention au lieu de 32 auparavant.

45 jours enfermés, mis à disposition de l’administration pour qu’elle organise l’expulsion. Cela veut dire 45 jours dans l’angoisse de voir son nom affiché sur la liste des vols, dans l’angoisse d’entendre son nom résonner dans les hauts-parleurs, dans l’angoisse de voir les flics débarquer dans sa chambre.

45 jours où lorsque toutes les portes de sortie du labyrinthe juridique se sont refermées les unes après les autres, trop de gens n’entrevoient plus que l’auto-mutilation et la tentative de suicide pour échapper à l’expulsion.

Et si on a « la chance » de ne pas être expulsé ce sont quand même 45 jours pendant lesquels on ne peut plus voir sa famille et ses amis comme on veut. 45 jours a ne plus pouvoir aller dans les endroits qu’on aime. 45 jours pendant lesquels on perdra peut-être son travail, son logement, ses affaires. 45 jours de volés par des fonctionnaires en uniforme ou en civil.

Dans le quotidien de ces prisons ce sont 45 jours où il faut mendier pour tout : avoir un stylo, avoir un médicament autre qu’un tranquillisant, avoir du feu pour allumer une clope, manger autre chose que la nourriture dégueulasse et parfois périmée du centre.

Mais peut-être aussi 45 jours où la solidarité et les révoltes collectives enrayeront la machine à expulser.

45 jours pour foutre le feu…

De toute façon un jour de liberté volée ce sera toujours un jour de trop, c’est ce que nous sommes allés rappeler le jeudi 14 juillet sous les murs du centre de rétention de Vincennes en criant liberté en écho avec les retenus

Ni rétention ni expulsion, liberté de circulation et d’installation !

Des papiers pour toutes et tous ou plus de papiers du tout !

fermeturetention@yahoo.fr